Collaborateur du groupe Veolia, le parrain ou la marraine est le lien entre le partenaire, porteur d’un projet, et la Fondation.
Manuèle Lemaire, directrice du Campus Veolia Ile-de-France
« Le soutien financier de la Fondation permet à ARES de renforcer l'encadrement de ses candidats à la réinsertion, notamment en les aidant à affiner leur projet professionnel. »
Manuèle Lemaire, directrice du Campus Veolia Ile-de-France, est la marraine d'un programme soutenu par la fondation Veolia et porté par ARES. Cette association tournée vers les populations les plus éloignées de l'emploi veut renforcer ses parcours de réinsertion professionnelle. Explications avec Manuèle Lemaire.
Vous travaillez au sein du Campus Veolia Ile-de-France, que vous dirigez aujourd'hui, depuis sa création en 1994. Quand avez-vous entendu parler d'ARES pour la première fois ?
J'avais rencontré Thibaut Guilluy, l'actuel directeur général actuel de l'Association pour la réinsertion économique et sociale (ARES), au début des années 2000, alors qu'il dirigeait une autre structure, les Ateliers sans frontières.
Nous sommes restés en contact quand il a pris la responsabilité d'ARES et nos premiers échanges ont porté sur La Petite Reine, une des cinq structures d'ARES dédiée au transport urbain par triporteurs électriques.
Quand la fondation Veolia a été créée en 2004, ARES a naturellement sollicité son soutien sur plusieurs projets.
Le dernier en date, soutenu lors du conseil d'administration de la Fondation de mars 2012, vise à renforcer les parcours de réinsertion professionnelle mis en place par ARES. Comment en êtes-vous devenue la marraine ?
Les interactions entre ARES, le Campus Veolia et la Fondation sont nombreuses. En tant que directrice du Campus Ile-de-France, l'un des six campus du groupe, j'ai également la responsabilité du centre de formation d'apprentis basé à Jouy-le-Moutier. Nous y proposons des formations en alternance avec l'idée de répondre aux besoins des différentes entités du Groupe Veolia.
Avec ARES, l'idée est d'identifier des interlocuteurs pertinents avec qui nous serons, à l'avenir, en relations constantes. Un candidat à l'embauche issu d'ARES est une personne suivie et encadrée après l'obtention du contrat de travail. Soit, pour l'employeur, un collaborateur pour lequel le risque de décrochage est limité.
Le programme soutenu par la Fondation vise à rapprocher les actions de réinsertion d'ARES du monde de l'entreprise. En quoi consiste ces passerelles ?
Le soutien financier de la Fondation permet à ARES de renforcer l'encadrement de ses candidats à la réinsertion, notamment en les aidant à affiner leur projet professionnel. Des stages de remise à niveau (français, mathématique, informatique...) leur sont ainsi proposés, et les formations sont enrichies par des contacts démultipliés avec l'univers professionnel. Pour ARES, l'idée est d'organiser des visites d'entreprises. Pour nous, il s'agit d'informer sur les métiers du Groupe, souvent mal connus du grand public, en particulier les postes à pourvoir et surtout les secteurs en tension.
L'intérêt d'ARES et du Groupe Veolia sont donc convergents...
Oui, quand on est en campagne de recrutement d'alternants pour nos programmes de formation, quand les entreprises du Groupe cherchent à identifier les viviers de recrutement, ARES est un interlocuteur pertinent. Et le soutien que l'association offre à l'employé bénéficie par ricochet à l'employeur.
A PROPOS DE LA MARRAINE
Manuèle Lemaire travaille au sein du Groupe Veolia depuis 1994, année de la création du Campus Veolia. Recrutée comme coordinatrice pédagogique pour la formation en alternance, elle a pris la direction du centre de formation d'apprentis en 2002 et celle du Campus Ile-de-France en 2010.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Ares - Log'ins : développer une nouvelle activité dans la logistique et renforcer les parcours d'insertion
Interview d'Eymeric de Chaumont, parrain de l'association Espaces
« Je suis convaincu qu'entre leurs compétences et les nôtres, nous pouvons apporter des solutions novatrices pour l'aménagement de ces territoires urbains ainsi que pour la gestion des eaux pluviales. »
Jeune ingénieur entré chez Veolia Eau en septembre 2007 (Direction Commerciale Ile-de-France Centre), Eymeric de Chaumont rencontre un jour la directrice de l'association Espaces, spécialisée dans la gestion écologique de l'environnement urbain dans le Val de Seine. Il partage avec cette association une même préoccupation : la réintégration de l'eau dans la ville au travers de la gestion des eaux pluviales et des cours d'eau, couplée à l'envie de développer les techniques du "génie végétal". Deux ans plus tard, il décide d'apporter son aide à l'association et de la parrainer auprès de la fondation Veolia.
Comment êtes-vous entré en contact avec Espaces ?
Mon épouse, étudiante à l'École d'Architecture de Versailles où elle effectuait un DESS "Histoire et Paysage", avait appris que la directrice d'Espaces venait y donner une conférence. Connaissant mes centres d'intérêt, elle m'y a inscrite. C'était en 2008. Nous avons un peu échangé sur nos intérêts communs : la gestion des cours d'eaux et de leurs berges, ainsi que la protection de l'environnement en milieu urbain. Mais je venais d'intégrer Veolia Eau et je n'avais pas beaucoup de temps libre.
Les choses en sont restées là jusqu'à ce que l'association désire solliciter la fondation Veolia pour obtenir une aide. J'ai alors décidé de devenir leur parrain pour que le projet puisse être proposé à la Fondation.
Qu'est-ce qui vous a encouragé à devenir parrain ?
Lors de mes études d'ingénieur à l'ESTP (École spécialisée des travaux publics) puis au cours d'un master à Los Angeles, je m'étais beaucoup intéressé à la gestion des eaux pluviales et des cours d'eau. J'avais donc acquis certaines compétences proches de ce que réalise Espaces. En outre, cette association développe son engagement environnemental en proposant du travail à des personnes en grande difficulté : la dimension sociale est très présente dans ses actions.
De ce fait, ma motivation initiale était complétée par un engagement humain, une forme de quête de sens. Même dans des métiers de délégations de services publics, le travail ne peut pas tout apporter... Toutefois, il peut mobiliser plus qu'on ne l'avait imaginé. C'est pourquoi, quand Espaces a eu besoin d'une aide pour développer un nouveau projet en octobre 2009, j'ai transformé mon rêve de bénévolat par un engagement concret et efficace de parrain auprès de la Fondation. Nous avons alors monté ensemble le dossier de demande de soutien à la Fondation.
Qu'est-ce qui vous attire particulièrement dans les activités développées par Espaces ?
D'une manière générale, c'est leur action visionnaire pour la réintégration de la nature en ville.
Espaces milite et agit pour une "gestion différenciée" des espaces verts sans phytosanitaires et pour le recours au génie végétal sur les cours d'eau. Concrètement, Espaces a commencé à agir dans les Hauts-de-Seine, là où les berges de Seine sont très minérales. En fait... il y avait du béton partout !
L'association est ainsi intervenue dans le cadre de l'aménagement de l'Ile Seguin - l'ancien site des usines Renault à Billancourt. Le génie végétal travaille à partir des mêmes contraintes que le génie civil, mais il cherche des réponses végétalisées. Il s'agit toujours de consolider les berges, les talus, mais en les "renaturalisant". On plante des pieux en bois autour desquels viennent s'adosser la flore typique des bords de rivières : roseaux, saules, etc. Cela fait renaître une biodiversité qui avait précédemment disparue. On voit revenir des insectes pollinisateurs, des oiseaux, etc.
Depuis cette expérience, Espaces poursuit ce travail de développement de la biodiversité en milieu urbain auprès des collectivités locales qui lui en font la demande (dans le Val de Seine notamment), mais aussi sur la "trame verte" des talus ferroviaires de Réseau Ferré de France (RFF) ou de la SNCF. Elle a ainsi créé une promenade dans le 16ème arrondissement de Paris sur une portion de l'ancienne "petite ceinture" ferroviaire de la capitale : à partir d'une friche, elle a recréé un îlot de biodiversité.
Comment souhaitez-vous poursuivre votre engagement auprès d'Espaces ?
J'aimerais beaucoup par la suite pouvoir développer du mécénat de compétences avec Espaces. Je suis convaincu qu'entre leurs compétences et les nôtres, nous pouvons apporter des solutions novatrices pour l'aménagement de ces territoires urbains - berges de cours d'eaux, talus de voies ferrées, friches industrielles - ainsi que pour la gestion des eaux pluviales.
Interview d'Anca Strachinaru, marraine de l'association Hors la Rue
« On a le sentiment que l'on est parvenu à faire quelque chose pour que le destin de ces enfants change un peu. »
Chargée de la promotion des métiers du Groupe auprès des écoles au sein du Campus Veolia, Anca Strachinaru, d'origine roumaine, est entrée chez Veolia Environnement il y a deux ans, au terme de son stage de fin d'études.
Très vite en lien avec la fondation Veolia, elle est devenue marraine du projet mis en place à Montreuil (93) par l'association Hors la Rue : l'ouverture d'un centre d'accueil de jour pour les jeunes Roms en danger en Ile-de-France.
Comment vous est venue l'idée de devenir marraine d'un projet soutenu par la Fondation ?
J'ai toujours été très intéressée par ce que développait le monde associatif, notamment dans le domaine de l'insertion des publics en grande difficulté. Au cours de mes études supérieures, j'ai par exemple travaillé au sein de plusieurs projets d'insertion sociale d'ex- détenus.
Lorsqu'en 2008 j'ai cherché une entreprise pour y faire mon stage de fin d'études, j'ai découvert les actions de la Fondation Veolia Environnement auxquelles j'ai été sensible et qui m'ont convaincue dans mon choix professionnel. J'ai eu la chance d'être retenue et embauchée à la fin de ce stage. J'ai alors tout de suite contacté la Fondation en leur disant que je me tenais à leur disposition pour devenir marraine. Ma nationalité roumaine me prédisposait évidemment à accompagner un projet en liaison avec des populations venant de Roumanie.
Comment s'est passée votre rencontre avec Hors la Rue ?
J'ai été tout de suite enthousiaste ! Je suis allée les voir quatre ou cinq fois pour préparer le dossier de soutien auprès de la Fondation. Mes études de sociologie m'ont aidée à appréhender et à comprendre les objectifs de l'association et leurs méthodes professionnelles. Nous avons analysé ensemble les besoins des jeunes auxquels ils s'adressent, en matière d'insertion et d'accompagnement. Ce n'est pas une tâche facile ! On ne peut pas simplement se trouver dans le registre de la compassion, il faut comprendre les causes qui font que ces jeunes se retrouvent "à la rue" pour pouvoir agir ensuite. Hors la Rue accompagne des mineurs souvent en grand danger (victimes de réseaux de délinquance, de prostitution, etc.), qu'il faut parvenir à amener doucement vers un monde correspondant à leur âge, en les aidant à se construire un projet de vie (scolarisation, formation, etc).
J'ai été impressionnée par le professionnalisme de l'équipe. Hors la Rue développe en amont un travail important pour identifier les jeunes maltraités et en danger.
Elle collabore avec le Tribunal pour Enfants, le service Éducatif auprès du tribunal, l'Aide à l'Enfance, la Brigade des Mineurs. Cela prouve bien sa légitimité auprès de ces institutions. Au-delà de mon rôle de marraine, je leur ai alors proposé mes services en tant que bénévole.
Quels types de services ?
Mon idéal serait d'aider ces jeunes à pouvoir retourner en Roumanie avec un bagage et un statut suffisants pour qu'ils puissent s'y intégrer et y construire une vie d'adulte.
Afin de pouvoir faciliter cet apprentissage, ma première proposition sera de mettre en place des cours de français donnés par l'Association des étudiants et doctorants roumains à Paris - dont je fais partie afin de leur permettre de comprendre les repères culturels. Ensuite, pourquoi ne pas envisager une collaboration avec le Campus Veolia, puis avec Veolia Eau en Roumanie ? Ou encore, pourquoi ne pas continuer à développer plus d'actions de prévention en Roumanie ? Je pense que nous pourrons creuser ensemble plusieurs pistes...
Votre implication va donc devenir très importante... ?
Honnêtement, j'estime que l'énergie et le temps que j'ai investis ne sont rien comparés au travail à venir ! Lorsque j'ai appris que la fondation Veolia avait décidé d'aider ce projet, j'ai ressenti une grande joie ! Je me suis dit "mission accomplie" : dans ces moments-là on a le sentiment que l'on est parvenu à faire quelque chose pour que le destin de ces enfants change un peu.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Hors la Rue : Ouverture d'un centre d'accueil de jour pour les jeunes roumains isolés en danger à Montreuil.
Interview de Bertrand Auneau, parrain du projet "K-Prod"
« Un groupe de jeunes qui travaillent tous dur, bénévolement, avec un enthousiasme, un amour pour leur quartier et une convivialité extraordinaires. »
Parrain du projet K-Prod : une série web-TV diffusée sur Arte, réalisée et jouée par des habitants de certains quartiers en difficulté de la périphérie bordelaise.
Directeur d'une agence de Veolia Propreté spécialisée dans les services aux collectivités en Gironde, Bertrand Auneau vient de vivre une expérience marquante grâce à son engagement en tant que parrain d'un projet soutenu par la Fondation Veolia Environnement. Auprès des jeunes acteurs de K-Prod, il a rencontré un enthousiasme, une volonté et une chaleur humaine qu'il n'est pas près d'oublier.
Quel souvenir avez-vous de votre première rencontre avec K-Prod ?
J'ai ressenti un vrai choc ! Ce projet de feuilleton TV sur le site web d'Arte se déroule aux Aubiers, un quartier de Bordeaux où beaucoup de personnes vivent des situations très difficiles. Un endroit où je n'ai pas l'habitude de me rendre. J'y ai rencontré l'équipe de production ainsi que quelques-uns des acteurs. Le choc, a été de découvrir ce projet passionnant et ce groupe de jeunes qui travaillent tous dur, bénévolement, autour de la productrice Lydia. Avec un enthousiasme, un amour pour leur quartier et une convivialité extraordinaires.
Le premier midi, nous avons été invités à déjeuner chez la mère de l'un d'entre eux, je me suis retrouvé au 15ème étage de l'une des tours, à partager un repas à l'africaine, tous assis autour du plat, avec de vrais échanges, une chaleur humaine impressionnante, une solidarité, des éclats de rire, un punch... tout ce que l'on ne retrouve plus très souvent "ailleurs" !
Pour quelles raisons, à votre avis, se sont-ils lancés dans cette aventure ?
La vie aux Aubiers est loin d'être toujours facile ! Certains des jeunes ont déjà derrière eux des parcours assez chaotiques. L'un d'entre eux sortait tout juste de garde à vue quand je les ai rencontrés... Je crois qu'avant tout, ils ont grand besoin de se sortir de leur quotidien qui n'est pas toujours facile.
Au-delà, ils ont envie de se prouver à eux-mêmes, ainsi qu'à leurs familles, à leurs voisins et à tous les autres, qu'ils ne sont pas de "la graine de délinquants". Que tout n'est pas foutu. Ils manifestent vraiment l'envie de s'en sortir. L'un d'entre eux m'a confié : "Vous ne pouvez pas savoir, quand on a fait de la prison, à quel point c'est difficile de se réinsérer. Il faut être très très fort psychologiquement". Ce projet les ramène vers une autre vie, c'est une bouée de sauvetage à laquelle ils s'accrochent avec énergie et enthousiasme en apprenant de nouveaux métiers.
Parallèlement, et c'est aussi très important, cette série web-TV qui se déroule principalement dans les banlieues périphériques de Bordeaux recrée un nouveau dynamisme dans leur quartier. Le projet est porté par tous les habitants qui en ressentent une réelle fierté. On a croisé ensemble des habitants qui les saluaient d'un "salut les stars" joyeux. Cela ramène de l'espoir. Il faut reconnaître que certains de ces jeunes ont déjà des "gueules" et de vrais talents d'artistes.
Qu'est-ce que ce parrainage vous apporte, personnellement ?
Quand on rencontre des gens comme ceux-là, on ne peut être qu'enthousiaste ! Ils sont d'une générosité comme je n'en avais que rarement croisée ?
L'équipe de K-Prod, par son dynamisme et la qualité de son projet, donne vraiment envie de s'investir. À titre personnel, c'est extrêmement enrichissant et, par ailleurs, on se trouve là au cœur des valeurs prônées par notre entreprise.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> K-Prod : Aide à la réalisation d'une série web-TV réalisée et jouée par des habitants d'un quartier en difficulté.
Interview d'Aurélia Greff, marraine du projet de construction de maisons en "voûtes nubiennes" à Madagascar
« L'association fait un travail de formation et transmission de connaissance extraordinaire ! »
Responsable communication multimédia de Veolia, Aurélia Greff privilégie, pour organiser ses vacances, les rencontres avec les habitants des villes et villages qu'elle parcourt. Un goût qui l'a menée à rencontrer une association singulière : La voûte nubienne et à devenir marraine du projet de construction de maisons en "voûtes nubiennes" à Madagascar, porté par l'association Ecoles du monde.
Comment en êtes-vous venue à découvrir La voûte nubienne ?
En 2008, j'ai eu envie de partir en vacances en Afrique de l'Ouest, et plus précisément au Burkina Faso, le "pays des hommes intègres". Avec mon compagnon, nous souhaitions rencontrer des hommes et des femmes de ce pays, réputés pour leur accueil très chaleureux. Parallèlement très sensible à l'action de la fondation Veolia, j'étais désireuse d'aller voir sur le terrain comment les aides accordées étaient utilisées. J'ai regardé sur le site internet de la Fondation quels étaient les projets soutenus au Burkina Faso. Celui de La voûte nubienne m'a accroché l'œil.
J'ai contacté son président, Thomas Granier : les liens se sont créés très simplement. Nous sommes partis un mois entre octobre et novembre 2008, en décidant que deux semaines seraient consacrées à visiter les différentes réalisations de l'association.
Comment s'est déroulé ce séjour ?
Le siège de l'association au Burkina se trouve dans la ville de Boromo. Nous avons construit notre circuit tout autour de cette ville, en nous rendant en vélos de village en village. Nous avons rencontré des maçons formés par l'association et pu admirer de nombreux bâtiments : église, petite entreprise de fabrication de bière de mil, greniers à grains, habitations, hôtels... Nous avons dormi sous des voûtes nubiennes :
des chambres bien plus agréables, fraîches et confortables que celles se trouvant sous les toits en tôle !
Nous avons aussi eu la chance de nous trouver là-bas au moment du congrès des maçons organisé par l'association : environ 80 personnes y participaient et venaient se perfectionner. L'association La voûte nubienne apprend par exemple aux maçons qui savent difficilement lire ou écrire comment préparer un devis : elle fait un travail de formation et transmission de connaissance extraordinaire !
Vous êtes devenue, cela dit, la marraine d'un projet en cours à Madagascar, dont le porteur est l'association Écoles du monde : comment êtes-vous passée d'un projet à l'autre ?
Il se trouve que les dirigeants d'Écoles du Monde avaient découvert le travail de la Voûte nubienne et s'y intéressaient pour l'importer à Madagascar. Moi, je connaissais déjà ce pays, que j'aime tout particulièrement. Je savais que les besoins là-bas, notamment en matière de logement, étaient énormes. Quand j'ai compris qu'Écoles du monde était prête à solliciter des aides pour mettre en place le projet, je me suis tout de suite proposée pour devenir la marraine auprès de la Fondation.
Toutes les dimensions du développement durable sont présentes dans ce projet : les principaux acteurs acquièrent une réelle autonomie (ce seront des maçons chevronnés burkinabés qui transmettront leurs compétences à des collègues malgaches), les familles peuvent participer à la construction de leurs maisons, les matériaux utilisés sont peu chers et permettent de lutter contre la déforestation.
C'est une très belle initiative !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Ecoles du monde Madagascar : Importation à Madagascar de la technique de construction de toitures dite de la "voûte nubienne", peu chère et écologique.
Interview de Philippe Mignard, parrain du projet arboretum à Banyuls-sur-Mer
Responsable d'unité au sein de l'agence Veolia des Pyrénées-Orientales, Philippe Mignard sillonne régulièrement un paysage magnifique : la côte Vermeille du sud de Perpignan jusqu'à la frontière espagnole.
Cette nature splendide mais fragile en raison, notamment, du manque d'eau et de l'afflux de touristes l'été, l'a conduit à s'intéresser à un projet d'arboretum développé par l'association Naturalia et Biologia au-dessus de Banyuls-sur-Mer.
Comment êtes-vous entré en contact avec les porteurs de ce projet ?
Nous nous connaissions déjà. En effet, le projet d'arboretum est porté par l'association Naturalia et Biologia dont fait partie le laboratoire océanographique Arago de Banyuls-sur-Mer.
Or, ce laboratoire travaille régulièrement avec Veolia Environnement notamment sur la qualité des eaux de baignade.
L'un de ses responsables, le professeur Philippe Lebaron, m'a présenté son projet.
Il y a une continuité géographique très intéressante : le laboratoire océanographique propose aux visiteurs de "parcourir" un sentier marin peu profond, où des petits panneaux présentent la faune sous-marine côtière. L'arboretum va démarrer dans le prolongement de ce sentier et poursuivre à flanc de montagne.
Pourquoi créer un arboretum à cet endroit ?
C'est une belle histoire : au-dessus du laboratoire Arago, un ancien mas est utilisé pour loger les chercheurs du monde entier qui viennent y étudier. Ils ont pris l'habitude, en remerciement, d'apporter des plantes du monde entier. La plantation d'essences exotiques est née ainsi, de façon très spontanée.
Pourquoi avez-vous décidé d'accompagner ce projet en tant que parrain ?
Je suis Catalan et j'aime cette partie de la côte. Ce projet, qui va permettre de renforcer sa mise en valeur, m'a touché. Mais au-delà, en tant que responsable Veolia Eau, je me suis demandé quelle pouvait être la synergie entre ce projet et notre mission. Je pense qu'en aidant Naturalia et Biologia à mettre en valeur ce site, nous faisons tous de la pédagogie par l'exemple : nous démontrons au grand public et aux élus que même dans des régions très sèches, là où l'eau est rare l'été, il y a moyen de faire pousser des plantations magnifiques.
Nous avons un rôle de conseil auprès de la population sur l'utilisation de l'eau : si, grâce à l'arboretum, nous voyons réduire dans notre région le nombre d'espaces gazonnés, au profit de plantes moins gourmandes en eau, je pense que nous aurons tous contribué à préserver cette ressource si précieuse.
Est-ce que ce rôle de parrain n'est pas une contrainte trop importante, étant donné votre travail ?
C'est un peu de travail en plus, c'est vrai, mais il ne faut rien exagérer. J'avais déjà parrainé un projet de portage de repas à domicile il y a plusieurs années.
À l'époque, nous avions aidé une personne à créer son emploi, aujourd'hui, il y a deux salariés... Je suis très sensible à cet aspect économique.
En tant que citoyen, si nous pouvons participer à des actions de création d'emplois, il ne faut pas hésiter ! L'aménagement et l'ouverture de l'arboretum au public permettra de créer tout de suite deux CDI à temps plein, sans compter un certain nombre de CDD durant la période estivale.
Comme j'ai l'habitude de le dire : « Nos petites gouttes d'eau finissent par remplir de grands réservoirs ! ».
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Université Pierre et Marie Curie : Aménagement d'un parc botanique à Banyuls-sur-Mer.
Interview d'Hélène Gabay-Humienny, marraine de l'association Parrains par Mille
« Je suis émerveillée de voir la force de la relation entre les parrains et leurs filleuls. »
Depuis une dizaine d'années, Hélène Gabay-Humienny donne des « coups de mains » ponctuels à l'une de ses amies travaillant au sein de l'association Parrains par Mille.
En 2007, s'investissant de plus en plus pour l'association, elle en est devenue la marraine auprès de la fondation Veolia.
Comment avez-vous connu Parrains par Mille ?
L'une de mes amies est membre fondateur de l'association. En échangeant avec elle, j'ai eu l'occasion de vérifier que leur engagement correspondait tout à fait à mes propres exigences de sérieux, d'éthique, de rigueur.
En 1998, j'ai commencé à répondre à chaque fois que mon amie faisait appel à mes compétences. Je les ai aidés, par exemple, à finaliser des dossiers de demande de financement auprès du Conseil Général dans plusieurs départements. C'était très ponctuel à chaque fois.
Qu'est-ce qui vous a incité à en faire plus ?
L'idée fondatrice - en parrainant un enfant vivant des situations difficiles, on peut l'aider à se construire malgré tout - m'avait plu.
Et puis ensuite, depuis 1998, j'avais eu maintes fois l'occasion d'observer les résultats de cette rencontre entre un parrain ou une marraine et un enfant en difficulté. En 2007 par exemple, l'association a traité 250 demandes. Bien souvent, il s'agit de familles en grande difficulté, que les services sociaux nous envoient en dernier recours, pour tenter d'éviter la séparation entre l'enfant et sa famille.
Personne n'impose ce lien, au contraire : les psychologues de Parrains par Mille s'assurent que la famille est demandeuse, que l'enfant accepte de rencontrer régulièrement un nouvel adulte et que le parrain ou la marraine sont « solides ». Ensuite, les couples enfant/parrain sont régulièrement suivis.
Dès cet instant, il faut voir les évolutions ! Je suis à chaque fois émerveillée de mesurer la force de la relation qui s'établit au fil des ans entre ces adultes et ces enfants. Les parrains et marraines leur offrent un autre cadre de vie le temps de soirées, de week-ends ou de vacances et cela leur permet de se restructurer.
Je me souviens il y a quelques années d'un petit garçon qui avait l'air « remonté sur piles ». Il bougeait sans arrêt, ne tenait pas en place.
Maintenant il a treize ans, il est posé, il sait ce qu'il veut faire dans sa vie, il a l'air bien dans sa peau.
Comment avez-vous eu l'idée de déposer un dossier à la Fondation Veolia Environnement ?
J'ai regardé les critères de sélection requis par la Fondation et je les avais en mémoire, je suivais de loin leurs activités. Lorsque Parrains par Mille a décidé d'ouvrir la Maison du Parrainage, je me suis dit que pour y arriver, il nous fallait de l'aide et j'ai pensé à demander de l'aide à la Fondation. Nous avons reçu 30 000 euros : c'était le budget dont nous avions besoin pour réaliser la Maison du Parrainage.
L'équipe de l'Association et moi-même étions très heureux de cette subvention.
En tant que salariée du groupe, je suis fière de savoir qu'une grande entreprise comme la notre est capable d'aider des associations dans des domaines aussi essentiels que l'aide aux enfants en difficulté, même si cela ne correspond pas à ses cœurs de métiers.
Mais j'aurais toutefois un regret à exprimer : que la Fondation accorde uniquement de l'aide sur des opérations ponctuelles et pas sur des budgets de fonctionnement.
Je sais qu'il s'agit là d'une pratique très courante, mais il faudrait peut-être la faire évoluer : les budgets alloués aux associations par l'État et les collectivités territoriales sont sans arrêt revus à la baisse, (ou gelés en période électorale). Les associations en sont réduites à présenter des dossiers de financement les uns après les autres. Leurs responsables passent presqu'autant de temps à gérer les financements pour l'association plutôt qu'à s'occuper de ce pour quoi ils ont créé la structure, c'est dommage.
Allez-vous continuer à aider Parrains par Mille ?
Oui, absolument. Ma fille est désormais grande, elle n'a plus autant besoin de moi qu'avant : j'ai plus de temps pour me consacrer à des activités bénévoles.
Maintenant que l'association s'est étoffée, je vais leur apporter un appui juridique plus fort et plus régulier. Et peut-être qu'un jour, à mon tour, je déciderai de devenir marraine d'un enfant, mais il s'agit d'un changement très important dans une vie. J'attends de me sentir prête.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Parrains par'mille : Aménagement de la toute nouvelle Maison du parrainage
Interview d'Alain Bunisset, parrain de l'association Les Ateliers de la Bièvre
« Ce sont de très bons professionnels. »
Chargé par son directeur régional, et en collaboration avec la DRH, de mettre en place le Plan Handicap chez Veolia Eau Ile-de-France Centre, Alain Bunisset organise depuis 2005 des partenariats avec certains ESAT* ou des entreprises adaptées. Des rencontres qu'il apprécie visiblement beaucoup.
Quelle est votre mission dans le cadre du Plan Handicap ?
Depuis la loi sur le handicap de février 2005, toutes les entreprises de plus de 20 salariés ont l'obligation légale de réserver 6 % de leur effectif salarié à des personnes en situation de handicap. Sur ces 6 %, la moitié peut toutefois être des salariés embauchés par l'entreprise et l'autre, des employés travaillant dans les entreprises du secteur protégé.
La Direction régionale de Veolia Eau Ile-de-France Centre a tout de suite affiché sa volonté de mener ses actions en direction du handicap en ayant recours à ces deux solutions. Au début 2006, l'Union Économique et Sociale Veolia Eau a signé un accord avec l'Agefiph** dans ce but afin de favoriser l'insertion des personnes handicapées, le maintien dans l'emploi des personnes et de satisfaire au mieux aux obligations légales.
Tout ceci explique une partie de mon travail actuel. En collaboration avec la Mission Handicap régionale, nous veillons à préparer la venue des personnes handicapées. Nous organisons des journées de sensibilisation pour leurs futurs collègues afin de lever les freins psychologiques à l'égard du handicap.
Par ailleurs, je suis principalement chargé de développer la sous-traitance avec le secteur protégé au niveau de la région. Concrètement, je fais le tour des agences et j'identifie avec leurs directeurs les besoins qui peuvent être pris en charge par ce type d'entreprises : entretiens des espaces verts, blanchisserie, travaux de rénovation, conditionnement, organisations de réception, mailings, etc. Ensuite, je rencontre les ESAT locaux afin de vérifier s'ils peuvent répondre à ces demandes. (Le cas échéant, il m'arrive de leur demander de former une partie de leur personnel pour fournir une prestation mieux adaptée à nos besoins). C'est ainsi que j'ai rencontré la blanchisserie de l'ESAT du Père Lachaise gérée par l'association des Centres Pierre et Louise Dumonteil, ainsi que l'ESAT de la Bièvre.
Pourquoi avez-vous décidé d'aider l'activité blanchisserie de l'ESAT du Père Lachaise en ayant recours à la fondation Veolia ?
Quand je suis venu pour la première fois dans cet établissement, son directeur a attiré mon attention sur le fait que le matériel qu'ils utilisaient était obsolète, très peu ergonomique et qu'il générait beaucoup de fatigue pour les salariés handicapés. En outre, la blanchisserie ne traitait que 900 kg de linge par jour. On pouvait faire mieux !
Je les ai donc aidés à obtenir une aide de la Fondation qui leur a permis de renouveler entièrement leur process de traitement du linge et d'améliorer les conditions de travail des employés - ils bénéficient notamment aujourd'hui d'une climatisation, ce qui n'est pas un luxe dans une blanchisserie ! Aujourd'hui, ils ont plus que doublé leur production : ils prennent en charge 2 tonnes de vêtements chaque jour. Par ailleurs, ils sont passés de 40 à 80 salariés. Grâce à cette amélioration de l'outil de travail, je peux maintenant leur confier la totalité du marché de nettoyage des vêtements de travail de nos salariés parisiens. De quoi fiabiliser leur activité.
Vous dites être impressionné par la qualité des contacts que vous avez eu avec les personnes handicapées mentales de l'ESAT de la Bièvre...
Cet établissement emploie des adultes psychotiques. Ils réalisent des choses remarquables dans le domaine de la métallerie et de l'électro-mécanique. Étant moi-même assez bricoleur, j'ai été « bluffé » par la qualité de leurs créations. Ils pensent à tout et imaginent des objets astucieux, extrêmement fonctionnels. Ce sont des personnes qui ont subi de graves problèmes dans leur enfance, le fait de venir travailler ici tous les jours, dans un cadre très strict où la sécurité est portée à un très haut niveau d'exigence, les réintègre progressivement dans la vie courante.
Par ailleurs, alors que pendant des années nous, les valides, avons laissé ces personnes sur le « bas côté du chemin », eux sont venus vers moi avec beaucoup de gentillesse et une grande volonté d'instaurer le dialogue. Nous avons beaucoup à apprendre de leur part : ils sont beaucoup plus ouverts que nous et font preuve d'un professionnalisme sans faille qui les aide à surmonter leur handicap.
Moi qui suis responsable syndical depuis longtemps, je serai heureux le jour où en France, je verrai que dans les instances de représentation du personnel, ils ont leur place à part entière.
Vous avez parrainé deux projets pour l'instant : comment envisagez-vous ce rôle de parrain ?
Pour bien remplir son rôle, il faut que le parrain s'implique. Il lui faut comprendre le problème de la structure qui sollicite la Fondation, découvrir et analyser les besoins de son activité : nous devons "vivre" le projet de l'intérieur ! Pour moi qui ai de nombreuses années d'expérience professionnelle, c'est une occasion unique de transmettre le savoir-faire acquis au sein du Groupe. J'ai déjà commencé à échanger dans ce sens avec les directeurs des deux ESAT : ils viennent me poser des questions, ils ont compris que j'étais prêt à m'investir à leurs côtés.
Vous partirez à la retraite dans quelques mois : souhaitez-vous poursuivre ces actions ?
Bien sûr ! J'estime que la fondation Veolia est une excellente motivation pour aborder cette nouvelle étape de vie qu'est la retraite. En étant parrain, nous savons que nous pouvons continuer à nous investir dans une activité très intéressante, que nous pouvons participer à une action d'intérêt général. C'est très positif : cela nous ouvre un avenir !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> GERRMM - Esat de la Bièvre : Rénovation et développement d'un atelier de métallerie pour l'emploi d'adultes psychotiques.
Interview d'Alexandra Sourzat, marraine de l'association Ecoles du Monde Madagascar
« Je ne voulais pas faire un chèque à une association humanitaire chaque année. Avec l'association, je peux aider concrètement dans mon domaine, le traitement de l'eau. »
Comment avez-vous entendu parler des Ecoles du Monde (EDM) Madagascar ?
Je prévoyais un voyage d'un mois à Madagascar. J'avais commencé à rassembler des vêtements pour les habitants, mais j'ai vite compris que je n'arriverais pas à grand-chose toute seule. J'en ai alors parlé à mon directeur qui m'a dirigée vers un ancien salarié de Veolia Environnement. Retraité, celui-ci est désormais bénévole pour l'association les Ecoles du Monde - Madagascar. Leur but est de développer une économie locale dans les petits villages de l'île afin d'éviter l'exode rural. Il m'a proposée de faire du mécénat de compétence et je suis partie en septembre 2007 lors de mes vacances.
Qu'avez-vous fait sur place ?
L'extrême pauvreté m'a énormément choquée. Dans le Sud, où l'eau est très rare, je me suis rendue compte de ce que représentait un litre d'eau : c'est ce que nous avions pour nous laver chaque jour.
J'ai ensuite rejoint l'association pour suivre les chantiers d'installation de blocs sanitaires dans les écoles publiques de la ville et dans les villages de brousse.
Là, je reconnais avoir été stupéfaite par certaines croyances. Dans un village par exemple, le chef, un ancien, pensait que les sanitaires étaient un lieu « fady » (où résident de mauvais esprits) et donc, il refusait que les villageois utilisent cette installation ! Heureusement, les jeunes qui vont à l'école les utilisaient en ville.
Ils ont pu montrer l'exemple. Il faut du temps pour que les mentalités évoluent.
Quelle a été l'étape suivante ?
De retour en France, j'ai fait un compte-rendu sur l'avancement des travaux de construction en ville et en brousse. J'ai constitué un dossier de demande de financement auprès de la Fondation Veolia Environnement. L'objectif de ce projet est de remplacer le moyen de pompage de l'eau dans les villages de la côte.
Les éoliennes, qui réclament beaucoup de maintenance et qui ne sont pas efficaces lors des périodes sans vent, seront changées pour un système de pompes solaires.
Je me suis engagée à vérifier la bonne utilisation de ces fonds. Je retourne donc à Madagascar en novembre 2008 pour prendre des photos et suivre la construction des puits. J'en profiterai pour faire l'analyse de l'eau.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Je relativise mon quotidien. Mes petits soucis ne sont rien à côté des préoccupations des Malgaches qui ne savent pas toujours s'ils auront de quoi manger.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Ecoles du Monde Madagascar : Installation de pompes solaires pour le fonctionnement de réseaux d'alimentation en eau de sept villages.
Témoignage de Clotilde Bottino, marraine de la Fondation Ellen Poidatz
« Une chaleur, des mains tendues qui gomment les différences. »
Il y a 33 ans, je franchissais le seuil de la Fondation Ellen Poidatz. Cet établissement allait devenir mon nouveau toit pour une durée indéterminée. Mon univers de petite fille choyée par sa famille s'écroulait face à un monde que je considérais comme tout à fait hostile.
J'étais pensionnaire dans un lieu où fauteuils roulants, chariots, béquilles, plâtres étaient les compagnons d'une multitude d'enfants auxquels je ne m'identifiais pas. Moi, j'étais dans la catégorie des "marchantes", je n'en saisissais pas totalement le sens profond. Marcher, quoi de plus naturel ?
Mais curieusement il y avait une chaleur, des mains tendues qui vous attirent et qui gomment les différences... : quand je n'ai plus été dans la catégorie des "marchantes", j'ai compris ce que signifiait être différent et j'ai compris l'importance de l'entraide qui aide l'intégration. J'ai passé un an complet dans ces grands bâtiments. C'est le genre d'épreuve qui vous transforme et vous marque à jamais. Des amitiés sont encore intactes avec certains de mes camarades.
Ensuite, ma vie personnelle et professionnelle s'est déroulée bien loin de ce petit village de Saint-Fargeau. En venant vivre dans la région parisienne, je suis à plusieurs reprises passée devant les murs de la Fondation, sans oser entrer à nouveau. Et puis, un échange avec Delphine Drouaud, la marraine de l'association "Femmes actives", m'a réveillée et j'ai pris sur moi de franchir une nouvelle étape.
Il y a environ deux ans, j'ai noué le contact avec la nouvelle direction de la Fondation. Ce fut émouvant ! J'ai retrouvé ma responsable du secteur des filles (une personne dont l'abnégation force le respect, toujours présente alors qu'elle se trouve aujourd'hui à la retraite). Avec l'aide de la région Ile-de-France-Centre, des postes informatiques ont été remis à l'établissement pour augmenter le parc des micros utilisés dans le cadre scolaire : cette évolution technique offre à de nombreux enfants ne pouvant pas écrire l'accès à un mode de communication que le stylo et la feuille de papier ne peuvent permettre.
En 33 ans beaucoup de chose ont changé. Le développement est considérable, il y a à Saint-Fargeau une motivation au service des enfants, toujours entière, qui relève du sacerdoce. Les projets sont nombreux et variés, ils concernent tous les domaines (médical, éducatif, scolaire, environnemental, etc.).
Aujourd'hui c'est un projet médical qui a été pris en charge par la fondation Veolia et je souhaite que la part de mon enfance que j'ai laissée entre ces murs puisse venir en aide à d'autres enfants au travers de ce témoignage.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Fondation Ellen Poidatz : Acquisition d'un équipement très coûteux pour améliorer les soins apportés aux enfants en situation de handicap physique.
Interview de Maxime Zyma, parrain de l'association "Sida Zéro"
« Je me suis senti investi d'une responsabilité qui allait bien au delà du "simple" parrainage. »
Maxime Zyma parrain « Sida Zéro », une association qui a construit un centre de soins pour les personnes atteintes du VIH dans une banlieue défavorisée de Libreville.
Quelle est votre fonction au sein de Veolia ?
Je suis Médecin du Travail et Chef de la Division Santé de la Société d'Energie et d'Eau du Gabon (SEEG), filiale de Veolia Eau.
Dans quelle circonstance avez-vous découvert l'association qu'aujourd'hui vous parrainez ?
L'Association Sida Zéro nous accompagne dans la mise en œuvre de notre plan d'action VIH/SIDA. C'est donc dans ce cadre que nous avons été contactés par Madame Perpétue NDONG, Présidente de Sida Zéro, pour une demande d'appui dans ce projet dont les objectifs rejoignaient les nôtres. En effet, nous avons prévu, dans notre programme, un volet externe qui a pour cible la population générale. Il s'agit par cet acte d'affirmer le caractère citoyen de notre entreprise. Mais le coût de ce projet ne nous permettait pas de répondre favorablement à cette demande de financement.
Comment en êtes-vous venu à penser à la Fondation Veolia ?
Je connaissais un peu la Fondation mais je n'avais jamais été parrain auparavant. C'est le Dr Bruno de Buzonnière, Directeur Santé de Veolia Environnement, qui m'a conseillé de soumettre ce projet à la Fondation Veolia.
Quels sont les premiers effets visibles, ou premiers résultats de votre parrainage ?
Le Centre d'Appui et d'Accompagnement (C2A) a officiellement été inauguré en décembre 2006. Les activités ont débuté timidement et nous pensons atteindre le rythme de croisière au bout de la première année. Toutefois, le centre accueille déjà plusieurs personnes vivant avec le VIH et réalise les dépistages.
Comment votre engagement se traduit-il ?
Le « Guide du parrain » donne des indications sur le niveau d'engagement du parrain. Il est évident que très rapidement, mon engagement est allé au delà. De « parrain du projet », je me suis mué en « chef de projet ». Je me suis senti investi d'une responsabilité qui allait bien au delà du « simple » parrainage. Je voudrais rappeler que plusieurs financements ont été nécessaires pour ce projet. J'ai ainsi aidé Sida Zéro dans la conduite de ces demandes de financement auprès d'autres structures. Aujourd'hui, j'ai décidé de m'impliquer davantage et de devenir membre de Sida Zéro.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans le parrainage ? Que vous apporte le fait de parrainer ?
C'est une question difficile. Chaque fois que l'occasion m'est donnée de faire quelque chose pour les plus vulnérables, je ne me pose pas de questions...
Il faut dire que ce fut pour moi une magnifique expérience qui peut m'être utile sur le plan professionnel et c'est très épanouissant sur le plan personnel.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Sida Zéro : Travaux de construction et équipements d'un centre de lutte contre le sida à Libreville.
Interview de Denisse Ike marraine de l'ONG « Northern Illinois Food Bank »
« C'est la possibilité d'avoir un impact direct sur les communautés de notre région qui m'a intéressée. »
Denisse Ike marraine de « Northern Illinois Food Bank », une ONG qui distribue chaque année plus de 12 000 tonnes de nourriture à des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté dans la banlieue de Chicago.
Quelle est votre fonction à Veolia ?
Je suis le Directeur adjoint du Marketing et de la Communication à Veolia Environmental Services North America Corp., implanté à Chicago dans l'Illinois.
Dans quelles circonstances avez-vous découvert le projet que vous parrainez aujourd'hui ?
L'ONG a appelé mon bureau pour obtenir un contact dans le service Communication et un don. C'est la possibilité d'avoir un impact direct sur les communautés de notre région qui m'a intéressée. Après une première réunion, nous avons visité le site de St. Charles dans l'Illinois. C'est là que nous avons appris que Northern Illinois Food Bank était une organisation à but non lucratif, qui collectait des aliments auprès de commerçants, de producteurs, d'entreprises et des pouvoirs publics pour les distribuer, via plus de 520 sites, aux 262 565 personnes démunies vivant dans le nord de l'Illinois. Cette banque alimentaire distribue de la nourriture à 37 400 personnes différentes chaque semaine.
Pourriez-vous nous donner des exemples de vos actions ?
J'ai travaillé avec Northern Illinois Food Bank et Veolia Environmental Services North America afin que les collaborateurs s'engagent dans les programmes d'aide aux plus démunis. Nous participons aux tournées de distribution de paniers-repas et organisons la participation des collaborateurs bénévoles aux actions de distribution alimentaire auprès des habitants qui ont faim dans notre zone.
Pourquoi avez-vous choisi le parrainage ?
C'est une façon de tendre la main aux communautés de notre région et de faire la différence pour des milliers de familles dans le besoin. C'est une expérience enrichissante. Dans une nation si riche et si prospère, il est difficile de croire que près de 35 millions d'Américains, dont 13 millions d'enfants, ne mangent pas à leur faim.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Northern Illinois Food Bank : Développement de la distribution d'aide alimentaire dans la banlieue de Chicago grâce à des véhicules accessibles à tous les conducteurs