Collaborateur du groupe Veolia, le parrain ou la marraine est le lien entre le partenaire, porteur d’un projet, et la Fondation.
Interview de Sylvain Picard parrain de l'association "Émergence"
« Nous partageons les mêmes valeurs de respect et d'exigence »
Comme beaucoup d'entre nous, je vois bien qu'il existe des barrages à l'entrée des entreprises pour des jeunes en difficulté ou venant de quartiers dits "sensibles". Chez Bus Océane, notre métier est dédié au transport. Mais je pense que nous avons aussi un rôle social à jouer. Depuis plusieurs années déjà, nous collaborons avec l'association Émergence qui favorise l'insertion socio-professionnelle par le sport dans les quartiers traversés par nos bus.
J'ai naturellement parrainé son module "Au Top Pour Un Job" qui aide les 18-24 ans à se positionner sur le marché de l'emploi grâce à différents ateliers.
Certains salariés de Bus Océane, et moi-même, intervenons bénévolement lors d'entretiens d'embauche fictifs.
Nous recevons alors les stagiaires comme de "vrais" candidats dans nos bureaux.
Il nous est d'ailleurs arrivé d'en recruter certains par la suite.
La mobilité
Lors des cessions "Au Top Pour Un Job", le problème de mobilité s'est vite posé. Beaucoup de jeunes n'ont pas de moyens de locomotion pour se déplacer jusqu'à leur rendez-vous d'entretien d'embauche. Grâce à la Fondation Veolia Environnement, nous participons à l'achat d'un véhicule de 9 places qui sera prêté aux candidats qui en feront la demande.
Étonnant pour une entreprise de transport ? Non ! Nous continuons bien sûr à promouvoir les transports en commun, mais il faut bien reconnaître que nos bus ne desservent que la communauté d'agglomération havraise. Au-delà, la question du transport peut être un réel problème pour se rendre dans les grosses entreprises très éloignées du centre.
En 2006, sur 81 personnes suivies par "Au Top Pour Un Job", 58 ont retrouvé un emploi. Une grande confiance nous lie à l'association Émergence. Nous partageons les mêmes valeurs de respect et d'exigence. Aussi, quand elle nous envoie des candidats - y compris en dehors des cessions "Au Top Pour Un Job" -, nous les recevons toujours. Certains ont déjà rejoint notre Groupe.
Nous essayons d'être à l'image du Havre : une ville métissée et multi-culturelle. D'ailleurs, c'est au sein de nos locaux que les différentes entreprises locales sont venues signer la Charte de la diversité en présence de Dominique de Villepin, alors Premier ministre, et Azouz Begag, alors Ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances. Mais pour moi, la plus belle reconnaissance est venue de l'association Émergence : c'est elle qui a suggéré notre entreprise pour accueillir cette signature.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Émergence : Amélioration du programme "Au top pour un job", destiné aux 16-28 ans en recherche d'emploi.
Témoignage de Morgane Challe, marraine de "Fédération Française Handisport"
« Un moyen de changer dès le plus jeune âge le regard sur le handicap. »
Ayant pratiqué l'escrime à un haut niveau - j'ai fait partie de l'équipe de France pendant 10 ans - et ayant été éducatrice sportive, je ne pouvais rester insensible à ce projet car si l'occasion m'avait été donnée, j'aurais aimé enseigner à de jeunes handicapés.
On n'ignore pas que dans les collèges ou les lycées, les professeurs d'EPS sont complètement démunis face à un enfant laissé sur le banc de touche en raison de son handicap, alors que l'on sait pertinemment qu'il serait heureux de partager cette heure de sport avec ses copains. C'est comme lui infliger une punition, ou lui faire pointer du doigt sa différence une fois de plus !
Je connais bien les joies simples qu'apporte la pratique d'un sport et les émotions intenses que l'on ressent durant les compétitions. Un enfant handicapé peut devenir un athlète à part entière. Grâce au sport, il lutte contre la sédentarité imposée par son état, apprend ou réapprend à s'approprier son corps. Le sport c'est aussi la tolérance, le respect de l'adversaire, le contrôle de ses émotions, de son énergie... de sa colère. Le parcours est certes plus long pour ces jeunes car il leur faut des structures adaptées, mais comme tous les enfants ils sont en droit de découvrir certaines disciplines.
L'école, enrichie d'éducateurs certifiés handisport, permettra de lutter contre une certaine forme de discrimination : un moyen de changer dès le plus jeune âge le regard sur le handicap et pourquoi pas... de déceler de futurs champions !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Fédération Française Handisport : Création d'un centre de formation pour les professeurs d'EPS désireux d'obtenir le certificat de "qualification handisport".
Interview de Philippe Videlot parrain de l'association "Cheval Dire"
« Chacun peut apporter sa petite pierre. »
Comment êtes-vous devenu parrain ?
Presque par hasard ! Ma femme et moi sommes passionnés d'équitation et très sensibles à l'enfance en difficulté.
Nous voulions aussi apporter notre petite pierre à la société en reliant les deux.
Après quelques recherches, nous avons trouvé Cheval Dire..., une association pour chevaux maltraités et rééduqués pour accompagner des enfants et adultes handicapés.
Comment avez-vous procédé ?
Nous avons rencontré la présidente. Elle n'en revenait pas : d'habitude, c'est elle qui va vers les gens pour trouver des financements ! Nous avons assisté à une séance de d'équithérapie qui utilise le cheval comme rééducation physique et psychique. Si les enfants trisomiques expriment leur joie, d'autres, lourdement handicapés, ne froncent pas un sourcil. Les éducateurs, eux, décryptent des améliorations à travers des sourires et un comportement plus calme. Pour construire un nouveau manège et acheter un handimove (un équipement qui permet d'installer les personnes en selle), nous nous sommes naturellement tournés vers la Fondation Veolia Environnement et le Fond de Soutien Citoyen SFR, ma femme travaillant chez cet opérateur.
Quelle sera la prochaine étape ?
Nous avons conçu un projet baptisé « Huit sabots, quatre pieds » qui consiste à traverser la France à cheval soit un parcours de 800 kilomètres. Nous partirons pendant deux mois en autonomie totale. Le matin, nous ferons le plus possible de route et vers 16/17h, nous chercherons un lieu de bivouac pour le soir.
Quel est le but ultime de cette aventure ?
Réaliser un rêve et prolonger notre action auprès de Cheval Dire... Nous voulons promouvoir l'association et sensibiliser les gens aux personnes dites « différentes ». Nous avons aussi un partenariat éducatif avec l'école de ma fille. C'est une façon de la faire patienter de notre longue absence mais aussi d'éveiller les élèves qui pourront, comme vous, nous suivre en temps réel grâce à notre site internet.
Interview de Régis Hahn, parrain de Pro-Activa Brésil
« L'importance des engagements de Veolia montre qu'il ne s'agit pas d'une attitude de façade. »
Pourquoi ce parrainage ?
Il existe un abyme entre le mode de vie d'un milieu "aisé" et celui des favelas où les habitants doivent, chaque jour, trouver de l'argent pour manger. Pour eux, l'horizon est la fin de la journée, tout au plus la semaine.
Suivre une formation professionnelle est une opportunité réservée à ceux qui ont la possibilité de se projeter dans le futur, voire simplement de s'offrir un billet de bus pour se rendre à un centre d'apprentissage.
Aussi, pour former ces jeunes défavorisés souvent illettrés, il faut rompre avec les schémas classiques. Le bus itinérant de Pro-Bejaru répond à leurs besoins en allant à leur rencontre. Leur formation aux métiers du pain (boulanger, pizzaïolo) est soutenue par les municipalités à travers la mise à disposition d'éducateurs et d'un budget de fonctionnement. Ils pourront ensuite présenter leur diplôme à un futur employeur. Les débouchés sont nombreux car liés à la forte activité touristique de Florianopolis.
Ce projet original est reproductible facilement : c'est pourquoi je l'ai choisi parmi d'autres.
Une entreprise doit-elle intervenir lorsqu'elle est implantée dans un pays qui connaît tant de disparités sociales ?
Il y aurait une forme d'immoralité à rechercher la rentabilité de ses activités tout en ignorant la misère à côté de laquelle elle se construit. Les entreprises qui réussissent durablement sont celles qui font corps avec l'environnement dans lequel elles évoluent.
Est-ce une façon de faire connaître l'entreprise ?
Evidemment, l'aspect communication interne et externe n'est pas absent de nos motivations. L'attitude de nos clients et de nos employés est différente lorsqu'ils savent que l'entreprise réinvestit une partie de ses bénéfices pour améliorer l'environnement social. Les tensions diminuent sensiblement.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Pro-Bejaru : Formation aux métiers du pain des jeunes des favelas de Florianopolis grâce à un bus itinérant.
Interview de Frank Fritsch parrain de l'association "Weidaer Fundgrübe e.V"
« Une vraie coopération "de cœur" s'est établie entre l'association, moi-même et le maire. »
Frank Fritsch, de Veolia Wasser, parrainne Weidaer Fundgrube e.V., une association organisant de nombreuses activités à destination des personnes très démunies de la ville de Weida.
Pourquoi avoir décidé de devenir membre actif de Weidaer Fundgrübe ?
Cela faisait un moment que je souhaitais m'engager auprès d'une association travaillant dans un domaine différent de celui de ma vie professionnelle. J'avais envie de m'ouvrir à un monde nouveau. Weidaer Fundgrube e. V. est l'association la plus importante de Weida, elle est la seule à proposer une approche complète de la prise en charge de personnes en grande difficulté. J'ai donc saisi l'occasion qui m'était offerte par la Fondation Veolia Environnement.
Venant du monde de l'entreprise, comment avez-vous été accueilli par l'association ?
Bien entendu, au départ il y a eu un peu de méfiance. On se demandait quel pouvait être mon intérêt. Néanmoins assez vite, une vraie coopération "de cœur" s'est établie entre l'association, moi-même et le maire. Il était ravi que quelqu'un venant d'une grande entreprise puisse stimuler une initiative privée en faveur de personnes dans le besoin.
Que pouvez-vous leur apporter ?
L'association produit des sirops de fruits à partir des cultures de son jardin maraîcher. Chez Veolia Wasser (OTWA), nous menons régulièrement des opérations de sensibilisation à la qualité de l'eau à partir d'un bar à eau qui intéresse toujours les enfants. L'idée m'est venue d'ajouter les sirops de Weidaer Fundgrube à l'eau de notre bar à eau. Cela permet non seulement de rencontrer encore plus de succès auprès des enfants, mais également de faire la promotion de l'association lors de nos manifestations.
Quelles idées de développement leur avez-vous proposé ?
L'association a réalisé des paniers gourmands pour les cadeaux de fin d'année de l'entreprise. Les destinataires étaient ravis de recevoir ces produits biologiques.
Par ailleurs, nous avons mis en place une sorte de « soupe populaire » hebdomadaire, en collaboration avec une entreprise locale d'agro-alimentaire, le maire de Weidar et le pasteur. Le repas gratuit est fourni dans les locaux de l'association. Je voudrais également organiser une journée portes ouvertes pour faire connaître Weidaer plus largement et assurer la distribution de ses produits maraîchers sur tous les marchés de la région. J'aimerais enfin que les enfants des écoles de la ville puissent venir découvrir le jardin que la Fondation a subventionné. Ils y apprendraient beaucoup de choses concernant les plantes typiques de notre région.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Weidaer Fundgrube e. V : Développement du jardin maraîcher de Weida afin de procurer du travail aux personnes en difficulté et d'en commercialiser la production.
Françoise Weber : "Ce projet s'attaque à un sujet important : le recyclage des déchets solides toxiques dans les pays en développement."
Françoise Weber, directrice générale de Triade Electronique, filiale spécialisée dans le recyclage des déchets d'équipements électroniques et électriques (D3E), est la marraine d'un projet porté par Médecins du Monde aux Philippines. Le programme, qui comporte un volet financier et un mécénat de compétences, vise à sensibiliser les populations aux risques sanitaires du traitement des D3E.
Françoise Weber travaille au sein du groupe Veolia depuis plus de 18 ans. Après une expérience au centre de recherche du Groupe, elle a participé à la création de Triade Electronique il y a une quinzaine d'années et dirige depuis cette filiale de Veolia Propreté.
Comment ce projet de sensibilisation des familles philippines au traitement des déchets a-t-il vu le jour ?
Peu avant l'été dernier, l'équipe de la Fondation Veolia Environnement était à la recherche d'expertises sur le recyclage des déchets d'équipements électroniques et électriques (D3E). Médecins du Monde l'avait contactée au sujet d'une problématique sanitaire étudiée à Manille, aux Philippines. Des familles dans le besoin y récupèrent des D3E pour les dépecer et en revendre les différentes composantes. Or le contact avec ce type de déchets s'avère dangereux, qu'il s'agisse par exemple de risques de coupures ou d'émanations de produits toxiques issues de combustions mal maîtrisées. Le danger porte sur les populations qui trient les matériaux, brûlent les câbles ou encore démantèlent les tubes cathodiques. Il est également un facteur de pollution de l'environnement.
Face à cette situation, Médecins du Monde (MdM) a souhaité élaborer un programme de sensibilisation et de formation des populations. Quel a été votre rôle dans ce projet ?
Après avoir réalisé une étude pour démontrer le danger, MDM cherchait en effet à agir. La Fondation Veolia Environnement, son interlocuteur, s'est naturellement tournée vers Triade Electronique, l'entité du groupe entièrement dédiée au traitement des D3E. Un soutien financier de la Fondation a été octroyé et, parallèlement, j'ai décidé de parrainer le projet pour que cette enveloppe budgétaire se double d'un mécénat de compétences. Deux collaborateurs Triade sont partis sur le terrain du 24 novembre au 1er décembre.
Avec quels objectifs ?
L'idée était d'informer, de sensibiliser et de former. Avec un leitmotiv : le traitement des produits toxiques est dangereux pour l'homme. Il faut donc trouver des solutions pour minimiser les risques encourus en utilisant du matériel de protection et en modifiant les pratiques de recyclage. A cette fin, le binôme Triade qui est parti aux Philippines comprenait un responsable technique, Rémi Bouvier, et un profil au regard plus transversal, plus « filière » comme ont dit chez nous, Eric Wascheul. Des documents de formation avaient été préparés avant leur départ pour être laissés sur place et circuler parmi les familles.
Ce projet s'attaque à un sujet important et souvent laissé de côté : celui du recyclage des déchets solides toxiques dans les pays en développement. L'apport technique de Veolia est fondamental pour que ce projet, novateur et pertinent, ait l'ampleur suffisante pour avoir un impact réel.
Imaginez-vous pouvoir dupliquer ce type d'opération ailleurs dans le monde ?
Bien sûr, les perspectives sont nombreuses. La problématique sanitaire liée au recyclage des D3E est internationale. Mais commençons par tirer tous les enseignements de cette collaboration qui s'avère être une première à plusieurs points de vue : première coopération entre la Fondation Veolia et Médecins du Monde et première opération de mécénat de compétences à l'étranger pour Triade Electronique. Nos deux volontaires ont d'ailleurs largement partagé avec leurs collègues leur expérience sur le terrain : lors d'un récent séminaire, ils ont été invités à présenter le programme auquel ils ont participé. C'est une expérience humaine riche qui doit profiter à toute l'entreprise.
A PROPOS DE LA MARRAINE
Françoise Weber travaille au sein du groupe Veolia depuis plus de 18 ans. Après une expérience au centre de recherche du Groupe, elle a participé à la création de Triade Electronique il y a une quinzaine d'années et dirige depuis cette filiale de Veolia.
PROJET SOUTENU
> 09/10/2012 - Médecins du Monde : Réduction des conséquences sanitaires et environnementales de l'activité des travailleurs du secteur informel du recyclage des déchets solides à Manille.
Interview de Sophie Vidalis marraine de "Aptima"
« N'oublie pas d'apprécier cette chance qui t'est donnée ! »
Ma vie professionnelle n'a pas toujours eu comme cadre Veolia Environnement. Avant, bien avant, j'occupais un poste de DRH dans une chaudronnerie du Mantois. À cela rien d'extraordinaire si ce n'est que j'ai quitté cette entreprise en fermant ses portes et en nous licenciant tous. Nous, les DRH, sommes préparés à ces situations, mais celle-là est la pire qui soit et on ne la vit pas sans être touché.
J'ai vu des hommes et des femmes partir vers un avenir incertain pour ne pas dire dramatique. Où allais-je les retrouver ? Comment les aider ? Je les avais soutenus en leur permettant de partir dignement, au moins financièrement, mais mon aide cessait dès qu'ils avaient franchi la sortie.
J'ai tourné la page, je suis entrée au CREED. J'accompagne nos têtes chercheuses (et trouveuses). Mes missions me passionnent, ces jeunes me touchent et le groupe me séduit... avec néanmoins une petite voix qui me dit « n'oublie pas d'apprécier cette chance qui t'est donnée ».
La rencontre
Pendant un temps, je n'ai pas su faire le lien entre ma vie personnelle et professionnelle et cette réalité difficile proche de chez moi : le Val Fourré, où vit une population en difficulté sociale, économique... et parfois davantage. Avec une frustration grandissante de ne pouvoir donner à d'autres. Et puis, il y eu cette rencontre avec un administrateur d'Aptima qui m'a donné envie de les rejoindre, de les aider, de leur apporter mes quelques connaissances en Ressources Humaines.
Cela s'est fait progressivement. Une première réunion pour me présenter, pour être adoptée par ce petit groupe d'idéalistes entrepreneurs. Une deuxième pour mieux comprendre leurs activités et leurs attentes. Les réunions se sont suivies. Elles avaient lieu une fois par mois. On abordait les problèmes de convention collective, de recrutement, de développement des activités, de rentabilité, de subvention en retard... tout ce que j'avais pu connaître dans ma petite chaudronnerie.
Les publics accueillis par APTIMA sont des hommes et des femmes qui ont eu la malchance de ne jamais aller à l'école, de ne pas être nés là où il fallait, de faire des erreurs, ce sont parfois des femmes battues... Mais tous ont envie de reprendre leur vie en main en apprenant un métier et en se réinsérant dans une vie professionnelle.
Cela fait maintenant plus de cinq ans que j'accompagne ce bateau. Mes fonctions actuelles à la DRH de Veolia Environnement ne me laissent guère de temps, mais avec les autres administrateurs et l'équipe encadrante, le projet APTIMA avance et chaque jour nous nous félicitons de cette aventure.
Ce ne sont ni mes convictions politiques ou religieuses, ni mon appartenance sociale qui sont à l'origine de ce rôle d'administrateur au sein d'APTIMA. C'est simplement le fruit de mon histoire personnelle. Le fait de savoir qu'on a de la chance lorsqu'on travaille et que l'on a un toit sur la tête. Je ne dis pas qu'il faille attendre son destin les bras croisés. Je ne tends la main qu'à celui qui aura envie de me tendre la sienne. Mais ces gens, administrateurs ou salariés, sont animés d'une envie de vaincre leur sort et cela valait la peine que je leur consacre un peu de mon temps (parfois au détriment de mes quatre gamins, de mon mari, de mes amis) puisqu'ils me tendaient la main.
En soutenant APTIMA, en m'y impliquant, je fais aussi un clin d'œil à mes « Choumacs » (c'est ainsi que s'appellent les chaudronniers entre eux). Ils m'ont beaucoup donné et à mon tour, je donne...
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Aptima : Ouverture, au sein de l'entreprise d'insertion, d'un atelier pour le recyclage de petit mobilier et d'électroménager.
Interview de Karine Baradat, marraine de l'association "ETL Sargantana"
Pourquoi avoir choisi de soutenir ce projet ?
Il me semblait très intéressant qu'il soit lié au développement durable et qu'il implique les régions françaises et espagnoles.
Son objectif est l'apprentissage des jeunes au respect de l'environnement et de l'échange transfrontalier dans ce domaine. C'est d'autant plus important qu'il s'agit de notre avenir.
Quelles étaient vos motivations ?
Agir localement un peu plus pour la planète. Avec ce parrainage, j'aide à la sensibilisation et à la préservation des ressources. Nous avons tous cette responsabilité mais nous n'en avons pas assez conscience.
Préserver notre environnement, c'est prendre conscience de sa beauté et sa fragilité. C'est une grande chaîne dont je souhaitais être l'un des maillons.
Peut-on dire que ce projet « décloisonne » les frontières ?
Ici, nous sommes aux portes de l'Espagne. La région entière est tournée vers ce pays et de nombreux partenariats économiques, politiques, culturels existent déjà.
Pour l'association Sargantana, cet aspect transfrontalier est d'autant plus pertinent que la problématique de l'environnement ne s'arrête pas aux Pyrénées. Elle va bien au-delà : les ressources naturelles dépassent les frontières politiques et géographiques.
Et au niveau international ?
L'environnement concerne bien sûr tous les pays. Mais je suis pour agir autour de nous, là où c'est accessible et où notre action peut être la plus efficace.
Je vois cela comme un puzzle. Chacun, à son niveau, peut agir et chaque action a des répercussions sur
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> ETL Sargantana : Chantiers de jeunes franco-espagnols sur le thème de l'environnement.
Interview de Gilles Venambre parrain de l'association "Douleur sans frontières"
« Si je pouvais, je présenterais trois projets par an ! »
Comment avez-vous connu DSF ?
Une personne de ma famille part régulièrement en mission avec eux et nous en avons maintes fois discuté. Elle donne beaucoup de son temps et de sa poche comme tous les acteurs de DSF.
Comment avez-vous parrainé le projet en Arménie ?
Gérard Robin, membre de DSF et pédopsychiatre, m'a parlé d'un programme de développement d'assistance psychique aux enfants et à leurs mamans à Gumri, en Arménie.
Ce peuple est très touché par son passé de guerre mais aussi par les tremblements de terre. Il se trouve dans une spirale de défaites et de traumatismes qui se transmettent de génération en génération.
J'ai aussitôt fait le lien entre le projet de construction d'un jardin d'enfants et la mission de la Fondation.
Par ailleurs, DSF recrute et forme des gens sur place pour pérenniser son action.
Ces deux éléments pouvaient intéresser la Fondation, plus particulièrement après la signature du premier contrat du Groupe en Arménie.
Au-delà de l'aspect financier, qu'est-ce qu'une aide comme celle-ci peut apporter ?
Une transmission d'un savoir et une création d'emplois dans un pays qui en a besoin. Cette action est aussi vecteur de communication pour l'ensemble de Veolia Environnement car DSF a des contacts fréquents avec les ambassades et les acteurs économiques de la région. Notre action met en avant une dimension humaine.
Qu'avez-vous retiré de cette expérience ?
Beaucoup de satisfaction ! C'était la première fois que je sollicitais la Fondation et je suis heureux de voir que les dossiers sont lus avec attention. Avoir obtenu une aide est une très belle réussite.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Douleurs sans frontières : Réhabilitation du centre Aragatz-Anna à Gumri, qui accueille les enfants traumatisés par la guerre ou les tremblements de terre.
Interview de Abdel Ali Khalil parrain de l'association "AMESIP"
« Redonner de la dignité à ces jeunes que la vie n'épargne pas. »
Au Maroc, quand on aperçoit les enfants qui vivent dans la rue, mendiant au détour d'une ruelle ou nettoyant les pare-brises pour quelques dirhams, on prend vite conscience de la chance qu'ont nos propres enfants.
L'Amesip s'attache tout particulièrement à redonner de la dignité à ces jeunes que la vie n'épargne pas. Elle les aide à trouver un autre sens à leur vie et les amène à se reconstruire socialement. Ce projet m'a tout de suite convaincu : d'une part, parce que l'idée de former des jeunes au métier du cirque est novatrice et unique en Afrique et, que d'autre part, cela reprend d'anciennes traditions marocaines de jongleurs et d'acrobates. C'est un formidable moyen de réinsertion, car ils apprennent un métier dans des conditions ludiques.
C'est un peu leur redonner l'enfance qu'ils n'ont pas eue. Certains, grâce à ce projet ont pu fréquenter l'école d'Annie Fratellini.
Mon engagement s'est réellement renforcé quand nous avons réalisé les audits techniques et évalué les besoins : il fallait remettre aux normes l'ensemble des circuits électriques du chapiteau. Les enfants étaient dans une complète insécurité. À tout moment, on risquait un incendie ou une électrocution. Il m'a alors paru évident que nous avions notre rôle à jouer : nous pouvions à la fois intervenir grâce à la Fondation Veolia Environnement, mais aussi grâce à l'expertise de Veolia Services à l'Environnement Maroc.
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> Amesip : Soutien à l'école du cirque de Salé qui resocialise les enfants abandonnés en leur apportant des soins et une formation
Interview de Jean-Pierre Leteneur parrain de l'association "Water Lily"
“ Une belle école de la vie ! ”
Lorsque les étudiants de Water Lily ont sollicité la Fondation Veolia Environnement, je les ai rencontrés pour évaluer leur motivation et la cohérence de leur projet : je connaissais le monde de la gestion des déchets, les impératifs du recrutement et Madagascar : j'y avais passé deux années durant mon service militaire.
J'ai trouvé leur projet très bien ficelé : financièrement, il tenait la route et ils avaient réussi à bien analyser ses aspects sociaux. Lorsque l'on souhaite en effet réorganiser la collecte des déchets dans un pays en voie de développement, il faut tenir compte de toutes les familles de chiffonniers qui vivent - misérablement certes - de ce qu'ils ramassent sur les décharges. On ne peut pas les priver de leur unique source de revenus.
Veolia Propreté gère tout le système de collecte des déchets à Alexandrie, en Egypte : nous possédions donc une expérience dans ce domaine. Nous avons envoyé sur place deux des responsables du projet, pour qu'ils puissent étudier notre organisation.
En juin 2006, à la fin de leur mission, je suis allé passer une semaine auprès d'eux, pendant mes congés, pour me rendre compte de ce qu'ils ont développé : c'est intéressant de voir ce que peuvent entreprendre des jeunes, avec un œil neuf, sur une problématique que l'on connaît mal dans les pays en voie de développement, où il est impossible d'exporter tel quel notre modèle de gestion industrialisée des déchets.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Water Lily : Soutien à la mise en place d'une gestion des déchets dans un arrondissement d'Antananarivo.
Témoignage de Laurent Micaelli, parrain de l'association "Autremonde"
“Une belle leçon d'humilité”
Étudiant, j'ai travaillé comme coordinateur général pour le compte de l'association FAGE qui anime un réseau d'associations étudiantes intervenant entre autres dans les domaines de la solidarité et de la prévention. Là, j'ai rencontré la présidente bénévole d'Autremonde. J'ai rejoint l'équipe bénévole, il y a un peu plus de trois ans.
Un soir par semaine, j'effectue une "mission camion". Nous sommes une petite dizaine par camion et nous nous postons aux abords de l'une des gares de Paris. Moi, je vais à la gare du Nord. Entre 22h. et 1h. du matin, nous accueillons tous ceux qui viennent vers nous : jeunes, plus âgés, français, étrangers, sans-domicile fixe... des personnes en situation de précarité, d'exclusion et de solitude qui cherchent un peu de réconfort. Certains ont même un emploi. Nous leur offrons un café chaud, des viennoiseries : ce ne sont que des prétextes pour dialoguer, écouter et recréer un lien social.
Au bout de quelques semaines, quand nous sommes parvenus à instaurer une confiance, nous pouvons jouer le rôle de passerelle vers les institutions ou associations qui peuvent prendre en charge leurs problèmes. C'est une belle leçon d'humilité ! Personne n'est à l'abri : aujourd'hui, tout le monde peut se retrouver à la rue. J'ai rencontré d'anciens avocats, d'anciens "notables"... Le fait d'écouter ces messages de détresse, qui en général ne sont pas entendus, a changé mon regard sur eux - et sur moi aussi. C'est une expérience à vivre pour comprendre la détresse de ces personnes sans ressources.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Autremonde : Travaux de réhabilitation de l'espace d'accueil du Café Autremonde à destination des personnes en difficulté.