Le volontaire est un collaborateur ou une collaboratrice prêt à partir aux quatre coins du monde pour mettre son expérience et ses compétences au service des autres.
Un volontaire Veoliaforce est un collaborateur du groupe Veolia qui, sur son temps de travail, part en mission pour le compte de la fondation Veolia. Préalablement formé à l'urgence humanitaire et au maniement des équipements d'intervention conçus par la Fondation, il peut être sur le terrain pendant plusieurs semaines ou apporter son expertise à distance. Il part à la demande des organisations humanitaires internationales après une catastrophe ou pour améliorer durablement les conditions de vie des plus démunis. Il apporte une expertise de l'un des métiers du Groupe dont il est issu : Eau, Energie, Déchets ;
La Fondation coordonne et prend en charge la logistique et les frais de déplacement ; le volontaire Veoliaforce continue à être rémunéré comme s'il officiait dans son emploi habituel.
Et les ERU ? Les volontaires Veoliaforce peuvent être mis à disposition de la Croix-Rouge française, partenaire historique de la fondation Veolia, pour intégrer les Equipes de Réponse aux Urgences (ERU). Illustration après le séisme de septembre 2023 au Maroc.
Devenir volontaire Veoliaforce ?
Les salariés du groupe Veolia peuvent demander à figurer parmi les volontaires Veoliaforce de la fondation Veolia en suivant ce lien (accès réservé aux salariés du Groupe) :
Pour quelles missions ?
Depuis sa création en 2004, la fondation Veolia a mené près de 250 missions d'expertise, tant sur des projets de développement que lors de contextes d'urgence humanitaire. Illustrations au Pakistan, à Haïti, au Liban, au Bangladesh, au Myanmar...
Retrouvez les témoignages des volontaires Veoliaforce

Guy de Sainte Claire : "Aujourd'hui, ce réseau est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti."

« Aujourd'hui, le réseau dont la Dinepa a la charge, est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti. »
Guy de Sainte Claire est parti en Haïti en tant que volontaire en mars 2010. Deux mois après le séisme qui a ravagé l'île, son diagnostic a posé les bases du projet de rénovation du réseau de Petit-Goâve. Le schéma directeur élaboré à cette occasion est devenu la colonne vertébrale de ce programme de deux ans. Trois mois après l'inauguration de l'infrastructure, bilan avec un volontaire et parrain presque surpris d'un tel succès.
Vous avez passé 15 jours à Haïti deux mois après le séisme qui a ravagé l'île en janvier 2010. Comment avez-vous été amené à devenir volontaire Veoliaforce ?
Je me suis intéressé aux actions de la Fondation Veolia Environnement dans la foulée du tsunami qui a touché le Sud-est asiatique fin 2004.
Comme l'ensemble des collaborateurs du Groupe, j'ai été sensibilisé aux nombreuses interventions menées sur place et, visitant le site web de la Fondation, j'ai postulé comme volontaire. Un an plus tard, je suivais la formation Veoliaforce puis, un jour de mars 2010, j'ai reçu un appel de Franck Haaser, directeur de l'urgence à la Fondation. Il me proposait de partir en Haïti dans la semaine...
Votre première mission en Haïti vous a conduit à proposer un mode opératoire pour rénover le réseau d'adduction d'eau de Petit-Goâve. Moins de deux ans après, ce réseau a été inauguré. Comment avez-vous vécu la fin de ce projet ?
Avec beaucoup de fierté ! Honnêtement, je ne pensais pas qu'on arriverait à un tel résultat aussi vite. Le réseau a été rénové selon des exigences européennes, soit des bases pérennes. Les matériaux utilisés sont particulièrement solides et on a pris en compte le risque de nouveau séisme. Les tuyaux sont ainsi équipés de joints express qui évitent le déboîtement en cas de tremblement de terre.
En novembre dernier, vous avez passé dix jours sur place pour à la fois optimiser la chloration du réseau et dresser un bilan du programme...
Oui, et autant nous avons eu une bonne surprise avec l'excellente qualité de l'eau obtenue à Petit-Goâve, autant l'exploitation du réseau nous a réservé quelques déconvenues. Nous avons modifié l'hydraulique du réservoir et construit un bâtiment d'exploitation supplémentaire. Nous avons aussi renouvelé la conduite qui mène aux trois nouvelles chambres à vannes mais au-delà, l'eau transite jusqu'aux usagers via l'ancien réseau de distribution. Et à ce niveau, c'est l'anarchie... Des Haïtiens se raccordent illégalement pour laver linge et vaisselle, entraînant l'aspiration, par le réseau, des eaux polluées de lavage. C'est le pire schéma !
Comment mettre fin à ce type de comportement ?
Par de la sensibilisation et de la pédagogie. On explique, on répète et une forme d'autorégulation prend petit à petit forme. L'habitant de la rue voisine comprend que, s'il n'a plus d'eau potable alors qu'il en disposait hier, c'est sans doute qu'il y a un problème en amont du réseau. De ce point de vue, le personnel de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement (Dinepa) a été un puissant relais. L'équipe locale est très concernée car porteuse du projet depuis les origines.
Le programme comportait d'ailleurs un volet "Formation" assez large pour que la Dinepa puisse entretenir le réseau une fois les mécènes partis. Comment cela s'est-il passé ?
La Dinepa dispose de nouveaux locaux et une des annexes a été aménagée en magasin : des pièces, perforateurs, et tout le matériel nécessaire pour entretenir le réseau y ont été entreposés. Les équipes ont été formées à la détection de fuite et ont à coeur de maintenir le niveau de service actuel. Le réseau dont elles ont la charge est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti. A Petit-Goâve, les employés de la Dinepa sont les seuls de l'île à disposer d'une régulation de chlore asservie au débit et à savoir régler le niveau de chlore dans l'eau. Autant dire que la fierté est là !
Imaginez-vous ce que peut devenir ce réseau à échelle de quelques années ?
Quand on est arrivé il y a deux ans, on s'est dit que les équipements laissés par les Américains il y a plusieurs décennies avaient bien tenu le coup. Et en partant en novembre, on s'est dit avec Sébastien Renou, mon correspondant de la Croix-Rouge française, que dans 50 ou 80 ans, d'autres pourraient se dire en examinant notre travail : « Les Français, ils avaient vraiment bien bossé ! » Bref, on laisse une Rolls-Royce dont les Haïtiens ont la clef et qu'ils savent utiliser.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Haïti, janvier 2010

Jean-Marc Loubet : "Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement !"

Jean-Marc Loubet est conducteur de station à l'agence du Grand Toulouse. Aux côtés de l'association Les Enfants du Ndé, il accompagne depuis 2006 un projet d'adduction d'eau potable à Bangoua, au Cameroun. Son engouement pour les projets de développement l'a conduit à partir plusieurs fois en mission sur le terrain.« Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement ! »
Quelle est la situation à Bangoua ?
La partie technique est, pour l'essentiel, achevée. Forages, stations de traitement des eaux, bornes fontaines, branchements... Le réseau fonctionne mais les rendements ne sont pas très bons. Non pas qu'il y ait des fuites mais on soupçonne de très nombreux branchements sauvages. Mon objectif lors de cette mission était donc principalement de mettre en place un suivi local pour sensibiliser les populations : on veut faire passer le message qu'il y va de l'intérêt de tous de ne pas se brancher clandestinement sur le réseau.
Vous avez donc trouvé des relais sur place pour mener cette campagne de sensibilisation ?
Oui, Era Cameroun, une ONG locale, déjà engagée dans d'autres projets de développement au Cameroun. Elle est chargée de suivre l'organisation du travail du comité de gestion.
Le comité de gestion... ?
Il réunit le chef supérieur du village, les personnels techniques, de gestion, etc. Il préfigure une organisation locale de service des eaux. D'autant qu'à terme, on pourrait envisager d'accroître les volumes d'eau. Auparavant, le village était alimenté par trois châteaux d'eau et huit forages ; aujourd'hui, il n'y a plus que deux forages. Mais on augmentera les volumes que lorsqu'on aura gagné en rendement.
Envisagez-vous de repartir ?
Je suis toujours partant ! Mais le départ d'un volontaire reste un investissement important pour le Groupe. Sans compter les collègues qui prennent en charge mon travail quand je ne suis pas là. J'en profite d'ailleurs pour les remercier ainsi que toute ma hiérarchie qui me permet de vivre des moments très riches en expériences humaines.
Comment êtes-vous devenu volontaire de la fondation Veolia ?
La première fois que j'ai entendu parler de Veoliaforce (depuis intégrée à la fondation Veolia, ndlr), c'était après le génocide au Rwanda. On en discutait entre collègues, en se demandant tout simplement comment on pouvait aider, d'une manière ou d'une autre. Mais à l'époque, le Rwanda faisait peur et mon épouse n'était pas favorable à un tel départ. Je n'ai donc adressé mon CV à la Fondation qu'en janvier 2005, après le Tsunami asiatique. Six mois plus tard, j'étais envoyé sous l'égide de la Croix-Rouge sur l'île de Sumatra (Indonésie) pendant 18 jours. Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement ! En 2006, j'ai suivi un stage de formation, notamment une intervention passionnante sur l'Afrique. Cela m'a donné envie d'y partir et de m'orienter davantage vers le développement. J'avais été un peu frustré de ne pas pouvoir suivre ce que nous nous avions fait en Indonésie, mais c'est le propre d'une mission d'urgence !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Les enfant de Ndé
Réhabilitation du réseau d'eau potable de la ville de Bangoua et formation des habitants à la gestion de l'eau

Pascal Merland : "Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger."

« Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger. »
Pascal Merland et Pierre-Yves Cailleton, volontaires Veoliaforce, sont partis deux semaines en mission afin d'appuyer l'ONG américaine Blacksmith Institute, chargée par l'Unicef de la dépollution des villages nigérians.
Vous êtes parti quinze jours en novembre au Nigeria dans le cadre d'un vaste programme de lutte contre une intoxication au plomb. Quelle est la situation sur place ?
A ce jour, huit villages contaminés ont été identifiés. Deux ont été dépollués au début de l'été, cinq sont en cours de décontamination et un dernier restera à traiter. La pollution est liée à l'exploitation récente de la roche locale qui contient un peu d'or mais s'avère surtout très riche en plomb. Réalisé sans précaution, ce travail d'orpaillage comporte des risques. Les blocs de roche extraits par les hommes sont ramenés au village pour être réduits en grains fins par les femmes et les enfants. Les poussières de plomb, qui se sont répandues partout, menacent l'environnement mais aussi la santé humaine, par inhalation ou ingestion, provoquant une intoxication (saturnisme). La totalité des enfants testés présentent ainsi des taux anormalement élevés de plomb dans le sang. Ils sont les premières victimes de cette pollution : dans certains de ces villages, 20 à 30 % des enfants de moins de cinq ans sont décédés au cours des six derniers mois.
L'Unicef est d'ailleurs déjà présente sur place...
C'est effectivement l'Unicef qui a mandaté le Blacksmith Institute, une ONG américaine qui surveille les sites les plus pollués de la planète pour le compte des Nations-Unies. La Fondation Veolia Environnement a été sollicitée dans ce contexte et avec un objectif précis : s'assurer, sur le terrain, de la meilleure utilisation des fonds de l'Unicef en optimisant les solutions déployées. Nous sommes donc partis avec Pierre-Yves Cailleton pour auditer les process. Très concrètement, la décontamination conduit à isoler des remblais de terre polluée. Il s'agit d'éviter que la gestion de ces déchets ne donne lieu à une nouvelle pollution dans quelques années.
Que fait-on habituellement de ces déchets dangereux ?
Ils ont vocation à être stockés conformément aux réglementations locales et après études de risque et d'impact. Mais le Zamfara ne prévoit pas de loi à ce sujet et aucune donnée géologique ou hydrogéologique n'est disponible. Il faut donc au moins mettre en œuvre les moyens de surveiller l'évolution de ces déchets pour être alerté au moindre problème. Nos recommandations ont d'ailleurs essentiellement porté sur cet aspect.
...« recommandations » parce que vous avez suivi au plus près le travail du Blacksmith Institute.
Les équipes américaines ont commencé par approcher ces tribus Hausa en faisant œuvre de pédagogie pour sensibiliser les chefs de famille à la situation et pouvoir entrer chez eux. Une cartographie de la pollution a été établie par habitation et par quartier. Et pour mettre en œuvre un plan d'attaque, ce sont des équipes locales qui ont été recrutées, le Blacksmith Institute jouant le rôle de superviseur et de coordinateur. Dans chaque village, les habitats sont vidés, nettoyés, les sols grattés et une équipe de déblaiement vient ramasser la terre polluée. Puis ce sont des remblais de terre saine qui sont utilisés avant de réinstaller les familles. Quand un enfant a été malade, il est soigné par Médecins sans frontières (MSF) et la maison qu'il réintègre bénéficie d'une dalle de ciment pour éviter qu'il ne soit de nouveau en contact avec la terre battue.
Justement, comment vous assurez-vous de la décontamination des lieux ?
Des prélèvements et analyses sont régulièrement effectués pendant toute la durée de l'opération de dépollution. A plus long terme, nous voulons placer les décharges au plus près des sites d'extraction d'or, au cas où leur exploitation sauvage reprendrait malgré l'interdiction des pouvoirs publics nigérians.
Comment avez-vous été reçu par vos partenaires sur place ?
Mes interlocuteurs étaient demandeurs d'un avis extérieur pour optimiser leurs processus de fonctionnement tout comme j'étais heureux de pouvoir régulièrement échanger avec l'équipe de la Fondation à Nanterre pendant mon séjour. Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Nigéria, novembre 2010
Intervention de la fondation Veolia au Nigéria pour lutter contre l'intoxication au plomb. En partenariat avec l'UNICEF.

Jean-Marc Loubet : "Pour les populations aidées, nous sommes le visage de la coopération décentralisée."

« Quand vous savez qu'un élu fait quelques milliers de kilomètres pour voir où en est le projet que sa collectivité soutient, vous faites en sorte que ça avance ! »
Jean-Marc Loubet, technicien à Veolia Toulouse, est parti sur plusieurs projets de coopération décentralisée : le Paddy au Mali et Bangangté au Cameroun.
Quand avez-vous entendu parler de coopération décentralisée pour la première fois ?
Dès mes premiers contacts avec la fondation Veolia. En 2005, je suis parti en Indonésie dans le cadre d'une mission d'urgence donc sans rapport a priori avec ce mécanisme d'aide. C'est au gré de discussions avec les permanents de la Fondation que j'ai eu vent de ce dispositif particulier. Or il se trouve qu'à côté de mon activité professionnelle, je suis élu dans la commune d'Aucamville, en Haute-Garonne, et c'est donc à un double titre que le sujet m'intéressait : en tant que volontaire Veoliaforce et en tant que conseiller municipal. J'ai fait des recherches pour me familiariser avec le mécanisme et puis au Cameroun, où je suis parti en 2007, j'ai compris le rôle du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) qui soutenait déjà le programme de rénovation du réseau d'adduction et qui a été précurseur sur le sujet. Bref, tout me conduisait à la coopération décentralisée !
Après avoir suivi la formation des volontaires Veoliaforce en 2006, vous êtes parti régulièrement pour le compte de la fondation Veolia dans le cadre de coopérations décentralisées. Ce mode particulier d'aide est-il ressenti différemment sur le terrain ?
Au Mali où j'ai passé quelques semaines en 2009 sur le Programme d'appui au développement durable de Yélimané (Paddy), j'ai bien ressenti la différence. L'implication de collectivités locales françaises entraîne la visite régulière de leurs représentants sur le terrain et leurs homologues maliens sont d'autant plus mobilisés. Quand vous savez qu'un élu fait quelques milliers de kilomètres pour voir où en est le projet que sa collectivité soutient, vous faites en sorte que ça avance !
Qu'apporte la présence d'une Fondation d'entreprise au coeur d'une coopération décentralisée ?
De ce que j'en ai vécu sur place, la fondation Veolia apporte une vraie expertise du terrain. Et c'est important. Qu'il s'agisse des permanents de la Fondation ou des volontaires comme moi, l'expérience sur ce type de projet est essentielle. Elle permet de s'inscrire sur le long terme, de traiter la partie technique sans oublier la transmission des savoir-faire.
C'est tout le sens du mécénat de compétences apporté par la Fondation et cela n'est possible que grâce à nos collègues qui, en France, suppléent notre absence pendant nos missions. Et puis entre deux visites d'élus, pour les populations aidées, nous sommes le visage de la coopération décentralisée.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Paddy (Programme d'appui au développement de Yélimané)
Programme d'alimentation en eau dans le cercle de Yélimané.

Paul Hoeferlin : "C'était la première fois que je travaillais avec la Croix-Rouge, une expérience formidable."

« C'est très satisfaisant de savoir qu'on aide les autres, de savoir que former des techniciens locaux peut permettre de distribuer de l'eau de bonne qualité aux habitants de Kadoma. »
Paul Hoeferlin, ingénieur à Veolia Water Solutions & Technologies, est parti au Zimbabwe du 9 au 26 juillet en appui de la Croix-Rouge française, partenaire de la Fondation. A Kadoma, ville de 100 000 habitants située au centre du pays, il a pris le relais de Patrice Darré, parti en septembre 2009 pour identifier et hiérarchiser les actions à réaliser dans l'usine de production d'eau potable.
Entre 2008 et 2009, plusieurs volontaires se sont relayés sur le terrain pour enrayer l'épidémie de choléra qui a ravagé le Zimbabwe. Alors que celle-ci est désormais maîtrisée, quels étaient les objectifs de votre séjour sur place cet été ?
Ma mission consistait à évaluer l'efficacité des deux usines de traitement d'eau alimentant la ville de Kadoma : la qualité de l'eau à l'arrivée et en sortie d'usine, ainsi que le fonctionnement des équipements de contrôle et de traitement. Suite à l'épidémie, la Croix-Rouge avait en effet conduit des travaux de réhabilitation des usines et souhaitait qu'un expert vienne évaluer ces réalisations. L'idée était également de formuler des recommandations, pour prévenir toute autre épidémie de choléra dans le pays.
Et c'est dans le cadre de ce travail de prévention que vous avez formé des techniciens locaux ?
Oui. A la demande de la Croix-Rouge, nous avons formé les équipes des usines de Kadoma. Quand tout va bien, les techniciens savent faire fonctionner les installations. En revanche, ça se complique quand la qualité de l'eau change, en fonction des saisons ou après une tempête... Nous leur avons donc expliqué en détail le fonctionnement des filtres et de tous les outils pour que la distribution d'eau ne soit pas interrompue au moindre aléa technique.
Quelle était votre relation avec la Croix-Rouge et les équipes locales ?
C'était la première fois que je travaillais avec la Croix-Rouge, ça a été une expérience formidable, et les Zimbabwéens que j'ai rencontrés m'ont très bien accueilli.
C'était votre première mission en tant que volontaire Veoliaforce. Qu'en attendiez-vous ?
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, d'autant que c'était mon premier séjour en Afrique. Résultat : j'ai découvert un pays magnifique ! Et c'est très satisfaisant de savoir qu'on aide les autres, de savoir que former des techniciens locaux peut permettre de distribuer de l'eau de bonne qualité aux habitants de Kadoma.
Seriez-vous donc prêt à repartir en mission ?
Oui, absolument ! Cela ne dépend pas que de moi mais Veoliaforce n'a qu'à me solliciter et j'aiderais volontiers !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Urgence humanitaire au Zimbabwe, 2009
Début 2009, une terrible épidémie de choléra ravage pendant plusieurs mois le Zimbabwe touchant plus de 100 000 personnes et provoquant près de 4 300 morts.

Laurence Miller : "Professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante."

« Professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante. »
Laurence Miller, responsable juridique droit de l'environnement au siège de Veolia, est marraine et volontaire auprès de la fondation Veolia. C'est à ce dernier titre qu'elle prête depuis quelques semaines une assistance juridique à l'association Ares avec l'aide de la direction juridique et de la direction fiscale de Veolia.
Vous travaillez depuis onze ans au sein du Groupe Veolia et, après avoir été marraine d'un projet, vous êtes aujourd'hui volontaire Veoliaforce. Comment avez-vous été sensibilisée aux actions de la fondation Veolia ?
Dès mon arrivé chez Sarp Industries en 1999, filiale de traitement des déchets dangereux du Groupe, j'ai eu connaissance du programme d'action de la Fondation et j'ai postulé pour être marraine. Moins de deux ans après mon entrée en fonction, on m'a d'ailleurs proposé de parrainer un projet de réinsertion professionnelle par du théâtre de rue (Paris, 18e). Entre l'étude du dossier et son suivi, l'expérience a duré un an.
Cette démarche trouve aujourd'hui un prolongement avec une autre forme d'aide puisque, depuis cette rentrée, vous fournissez une assistance juridique à l'association Ares. Comment cette collaboration est-elle née ?
J'avais déjà réalisé un stage au sein d'Ares pendant mes études de droit. Cette association existe depuis 20 ans, emploie chaque année 350 salariés en insertion encadrés par 90 permanents. Elle a pour vocation de réinsérer des personnes en grandes difficultés sociales, essentiellement des SDF, en leur proposant un contrat de réinsertion de 18 mois ayant pour objectif l'obtention d'un CDI dans un réseau d'entreprises partenaires dont Veolia fait partie.
Il y a quelques mois, l'association m'a contactée pour un audit juridique de leurs activités. Sur le principe, j'étais bien sûr ravie de pouvoir les aider le plus efficacement possible. Outre mon implication personnelle, il me fallait trouver le temps et les ressources techniques pour leur apporter l'assistance la plus adéquate. J'ai donc contacté la fondation Veolia qui m'a encouragée à solliciter ma hiérarchie pour développer cette nouvelle forme d'aide. Le projet a été accueilli favorablement et même chaleureusement par le directeur juridique Eric Haza, ainsi que par la directrice des ressources humaines de VE SA, Sylvie Bailly, et la directrice fiscale, Béatrice Deshayes. Nous nous sommes donc lancés tous ensemble !
Cette opération de mécénat de compétences dans le domaine juridique est une première pour la fondation Veolia. Concrètement, comment se déroule l'assistance juridique d'une association telle qu'Arès ?
Après une forte croissance de ses activités depuis quatre ans, Ares éprouve le besoin de mieux se structurer, notamment sur le plan juridique. Les questions posées sont donc de tous ordres et dépassent la sphère de mes propres compétences. L'idée est de faire appel aux bonnes personnes sur les bons sujets, qu'il s'agisse de contrats commerciaux, de droit des sociétés, du travail ou de fiscalité. En étant la porte d'entrée d'Ares au sein du Groupe, je fédère les questions et interroge les personnes compétentes pour y apporter des réponses. De la même manière, la directrice administrative et financière d'Ares, Audrey Mougenot est mon unique interlocutrice au sein de l'association.
Combien de temps représente cette assistance ?
Selon le calendrier prévu jusqu'à la fin de cette année, sans doute une journée par mois. Mais nous n'avons pas encore une grande expérience de ce type de mécénat qui peut toujours être très chronophage... On apprend en marchant ! Et puis, professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante. Ares est proche des collectivités publiques et ses problématiques ne sont donc pas étrangères à celles d'un prestataire de services publics comme Veolia.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Ares - Services Paris
Aide au développement de la structure parisienne d'insertion économique de SDF.

Guillaume Courtin : "Véritablement transmettre nos connaissances."

« Nous ne voulons pas indéfiniment "faire" à la place des habitants, mais véritablement transmettre nos connaissances afin que demain Dschang puisse gérer seule la collecte, avec les moyens humains et matériels suffisants. »
Ingénieur au CREED (Centre de recherche sur la Propreté) de Limay, Guillaume Courtin est un spécialiste de la gestion des déchets. Ses travaux portent sur le traitement par enfouissement et compostage ainsi que sur la méthanisation. Avec à la clé de nouvelles solutions pour récupérer le gaz. Durant ses précédentes études, il rencontre Blaise Metangmo, Président fondateur de l'association Elans (Ensemble pour l'Action Nord Sud). L'un comme l'autre sont convaincus de l'importance fondamentale de la gestion des déchets dans les pays en voie de développement. C'est donc tout naturellement que Guillaume Courtin propose à la fondation Veolia de soutenir le projet qu'ils développent ensemble à Dschang, au Cameroun.
Comment vous êtes-vous intéressé à la question des déchets ?
Aux débuts des années 2000, je venais de finir une Maitrise des Sciences de Gestion (MSG) de l'Université Paris-Dauphine et je partais travailler en tant que volontaire international à la Cour des Comptes du Sénégal. J'habitais un petit village non loin de Dakar et tout de suite, j'ai été frappé par la problématique des déchets.
Dans ce village, ils étaient jetés à la mer ! Çà a été pour moi un vrai choc.
En revenant en France, je me suis inscrit à l'ENGEES (École Nationale du Génie de l'Eau et de l'Environnement de Strasbourg) pour suivre un Mastère spécialisé en "Gestion, Traitement et Valorisation des Déchets".
Pourquoi avoir choisi de vous mobiliser à Dschang, au Cameroun ?
Il y a d'abord une raison très simple : Blaise Metangmo, le fondateur de l'association Elans rencontré à l'ENGEES, est originaire de cette ville. Ensuite, c'est une collectivité urbaine qui additionne plusieurs spécificités au regard du traitement des déchets.
Elle se situe en effet à 1500 m d'altitude : le climat y est très agréable. Il ne fait jamais moins de 19° et jamais plus de 25°. En contrepartie, elle est construite à flans de collines : de nombreuses rues sont très escarpées. Chef-lieu de la Région de Menoua, à l'ouest du Cameroun, elle regroupe six arrondissements et plus de 80 000 habitants. Aux alentours, les agriculteurs sont très nombreux : sous ces latitudes et à ces hauteurs, tout pousse ou à peu près ! Enfin, Dschang est réputée en Afrique de l'Ouest pour son université et pour la FASA (Faculté d'agronomie et des sciences agricoles) : environ 15 000 étudiants y vivent et contribuent au dynamisme local.
Au total, si la collecte des déchets peut sembler ici plus compliquée que dans certaines villes en terrain plat, Dschang possède "à portée de mains" les opportunités nécessaires pour remédier à cette difficulté. Nous pouvons ici mettre en place des solutions pérennes.
Quel est le projet d'Elans ?
En raison du relief, la collecte urbaine classique à partir de camions-bennes est impossible dans plus de la moitié de la ville. Nous allons donc mettre en place un système de pré-collecte chez l'habitant en ayant probablement recours à des triporteurs motorisés. Notre objectif est de nettoyer la ville de tous ses dépôts sauvages.
Nous voulons pour ceci sensibiliser la population et la rendre partie prenante de ce nettoyage indispensable. Nous allons mettre en place des actions pédagogiques et ludiques (par exemple des concours "quartiers propres") pour renforcer la participation.
L'autre grand enjeu est de réduire la quantité de déchets collectés. Grâce à une campagne de caractérisation de ces déchets, nous savons qu'ils sont à 80 % de type organique : nous allons former les familles au compostage domestique.
Elles ont toutes des cousins, frères ou tantes établis comme cultivateurs à la campagne pour qui cet amendement organique sera utile. Il y a aussi les coopératives agricoles qui pourront récupérer du compost... : tout est à proximité pour organiser un circuit qui puisse fonctionner !
Enfin, nous allons élaborer des formations pour le personnel de la Communauté urbaine de Dschang. Avec des experts de Veolia Propreté qui vont s'investir dans le cadre du mécénat de compétences, nous les aiderons à sécuriser leur toute nouvelle décharge municipale ainsi que toute la chaîne de la collecte. Nous ne voulons pas indéfiniment "faire" à la place des habitants, mais véritablement transmettre nos connaissances afin que demain Dschang puisse gérer seule la collecte, avec les moyens humains et matériels suffisants. C'est la condition essentielle pour traiter correctement la question des déchets dans les pays en voie de développement.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Elans (Ensemble pour l'action Nord Sud)
Création d'un programme complet de gestion des déchets dans la communauté urbaine de Dschang.

Philippe Deparday : "Il y a tellement de pauvreté dans ces camps que l'on a forcément envie d'aider."

« Il y a tellement de pauvreté dans ces camps que l'on a forcément envie d'aider. »
À 40 km au sud de Beyrouth, en périphérie de la ville de Saïda au Liban, se trouve l'un des plus grands camps de réfugiés palestiniens : Ein El Hilweh. 45 000 personnes y vivent depuis des années. Mais sur le pourtour de ce camp officiel, construit « en dur » et doté d'infrastructures, d'autres camps se sont construits au fur et à mesure de la prolongation du conflit israélo-palestinien et de l'afflux continu de réfugiés.
Dans ces regroupements informels, les conditions de vie sont loin d'être satisfaisantes, tant du point de vue de la qualité des logements, que de celle des infrastructures et de la situation sanitaire.
Mission : aider l'ONG Première Urgence
Pour pallier ces nombreuses insuffisances, l'ONG Première Urgence intervient depuis mars 2005 dans l'un d'entre eux, Sikke, qui regroupe 368 familles, soit 1 712 personnes. Elle y mène les travaux de réhabilitation concernant le bâti et l'accès aux services essentiels en se fi xant comme principaux objectifs de supprimer les risques environnementaux et sanitaires liés au rejet de centaines de mètres cubes d'eaux usées sans aucun contrôle. Pour ce faire, l'ONG s'appuie sur l'expertise de professionnels libanais et internationaux.
Philippe Deparday, chef de centre à la SADE DRIF Sud, a ainsi été missionné par Veoliaforce pour aider l'ONG Première Urgence. Il s'est rendu une semaine au Sud-Liban en février 2008 pour valider certains des choix qui avaient été faits pour le futur réseau d'assainissement. Il a pu ainsi vérifier sur place les données qui lui avaient été transmises auparavant (confi guration des logements, topographie, possibilité d'accès des engins de chantier, état de la voirie, réseaux existants, etc.), mettre à jour les pré-projets des futurs réseaux d'assainissement et d'écoulement des eaux pluviales et collaborer avec le bureau d'études local.