Humanitaire et Développement
Lieu
Bangangté et Fokoué (Cameroun)
Parrain
Thierry Vandevelde
Dotations
150 000 € au Conseil d'administration du 26/01/2016
100 000 € au Conseil d'administration du 13/06/2022
Porteur du projet
Réseau des femmes élues locales du Cameroun (Refela-CAM)
Pays de tous les contrastes, le Cameroun bénéficie d’un potentiel énergétique important mais peu utilisé. Moins d’un pourcent de ses ressources solaires est exploité et le pays ne s’appuie pas davantage sur ses nombreux cours d’eau qui le placent pourtant au deuxième rang des puissances hydroélectriques potentielles d’Afrique. La population en paye le prix directement : en 2018, selon l’Institut National Statistique, 46 % des Camerounais n’avaient pas accès à l'énergie.
Face à ce constat, le Réseau des femmes élues locales du Cameroun (Refela-CAM) se mobilise pour mettre en œuvre des actions pilotes sur l’énergie durable dans l’Ouest du Cameroun. L’organisation, a été présidée par Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté, avec qui la Fondation a déjà conduit, en partenariat avec l’AIMF, un programme de Maitrise d’ouvrage durable de l’eau et de l’assainissement (Modeab)[1].
Des actions pilotes
Le projet retenu en 2016 porte sur Bangangté et Fokoué. Respectivement situées dans les départements du N’Dé et de la Menoua, à l’Ouest du Cameroun, ces deux villes hébergent deux programmes de production locale et d’accès à l’énergie durable élaborés par Refela-CAM. Ces projets doivent permettre la mise en place d’un réseau d’éclairage public à partir de l’énergie solaire dans les deux villes et la création d’une petite centrale hydroélectrique à Bangangté.
Dans les deux villes, la gestion des infrastructures fait également partie du programme : la maintenance, l’organisation des services techniques autant que la mutualisation des compétences sont des éléments clé d’une bonne gestion de service public. Le projet inclut un volet dédié à ces aspects de gouvernance.
L’installation de ces infrastructures s’inscrit dans le cadre d’une démarche “réseau”. Les cas pilotes sont partagés avec l’ensemble des communes et des sessions de formation sur le renforcement des services techniques et la maîtrise d’ouvrage communale sont organisées par le Refela-CAM. L'essaimage du projet est en ligne de mire dès l'année 2020.
Un succès et une nouvelle phase élargie à 7 nouvelles communes
En 2022, le succès du programme conduit à envisager une nouvelle phase, élargie à sept nouvelles communes, toutes dirigées par des femmes membres du Refela-Cam. A cette occasion, le Réseau des maires du Cameroun pour l'économie sociale et solidaire (Remcess) est intégré à la gouvernance du projet, afin d’assurer le lien avec les organisations de la société civile et les coopératives locales, dans les villes membres et bénéficiaires. Les projets concernent plusieurs infrastructures : éclairage public, électrification d'édifices publics, mini-réseau et pompage solaire d'eau potable.
Le dispositif repose sur différentes modalités de délégation de service public de production et distribution, assurées par des acteurs de l’ESS (coopératives). Cette approche aura l’avantage de fournir une aide à la décision aux exécutifs locaux, en développant des solutions adaptées et standardisées, et de soutenir par la commande publique des filières locales durables.
Sur le plan institutionnel, l'association des communes pilotes, de l’AIMF, de l’Ademe, de la fondation Veolia, ainsi que des réseaux Refela-CAM et Remcess doit permettre de renforcer l'expertise technique disponible.
Le Refela-CAM, acteur important du développement des communes camerounaises
Structuré juridiquement, apolitique et à but non lucratif, le Refela-CAM s’appuie sur une forte implantation nationale : il compte une trentaine de femmes maires issues des dix régions du Cameroun. Son action dans le domaine de l’énergie est facilitée par un contexte législatif qui a évolué ces dernières années pour permettre aux communes de s’investir dans la production décentralisée d’électricité, notamment à base d’énergies renouvelables.
[1] Qui a permis d’améliorer les conditions d’accès à l’eau et à l’assainissement des populations de Bangangté, soit environ 200 000 personnes.