Médecins Sans Frontières reste au plus près des populations dans les conditions les plus difficiles. A Goma, à l’est de la République démocratique du Congo, elle opère des structures hospitalières et intervient dans des camps de déplacés. A ses côtés, la fondation Veolia multiplie les interventions pour améliorer l’accès à l’eau potable.
A Goma, ce qui se joue relève à la fois du récurrent et du tragique. Dans cette capitale provinciale du Nord-Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, la population est prise en étau entre les rebelles du M23 (“Mouvement du 23 mars”) et les forces gouvernementales. Depuis trois ans, entre conquêtes territoriales et mouvements de groupes armées, entre 600 000 et un million de personnes ont été déplacées. Dans cette crise humanitaire sans fin, Médecins Sans Frontières (MSF) continue d’opérer des centres de soins et poursuit sa présence dans les camps de déplacés.
Depuis le début de l’année 2024, les combats s’intensifient et les lignes de front se rapprochent de Goma et des camps, encerclés par les zones de conflit d’un côté et le lac Kivu de l'autre. L’accès à l’eau potable y est difficile et MSF a sollicité l’expertise de la fondation Veolia pour l’accompagner dans plusieurs sujets d’accès à l’eau.
Fin juillet, deux Aquaforces 2 000, unités mobiles de potabilisation de l’eau, ont été envoyées sur le terrain pour approvisionner en eau les trois structures hospitalières gérées par MSF France. Nathalie Peraro, ingénieur méthodes et performances chez Veolia en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Jocelyn Fillion-Nicollet, coordinateur de travaux délégués chez Veolia Eau Ile-de-France, ont été mobilisés pour une mission de deux semaines sur le terrain. Leur mission ? Identifier des sites de production et de distribution, puis former les personnels MSF pour déployer les deux Aquaforces 2000, capables chacune de couvrir les besoins en eau de 2 000 personnes. L’enjeu est que la production d’eau potable se poursuive après leur départ.
Témoignages des volontaires Veoliaforce
Il y a l’urgence des hôpitaux débordés à proximité des lignes de front. Il y a les camps de déplacés mis en place pour abriter les centaines de milliers de personnes qui fuient les combats depuis de longs mois. Au nord-ouest de Goma, le camp de Rusayo accueille des familles chaque jour plus nombreuses et tente de subvenir à leurs besoins vitaux. L’accès à l’eau est un sujet quotidien et la fondation Veolia intervient également dans ces camps. Deux experts Veoliaforce ont été missionnés, au printemps, pour travailler sur le réseau d'approvisionnement en eau du camp de Rusayo. Daniel Goujet, chargé d’études et de projets à Villefranche-sur-Saône, et Diane Vuillaume, ingénieur études et projets également basée dans l’Est, ont tous deux été sollicités, le premier sur le terrain, la deuxième à distance.
Accéder à l’eau potable dans un hôpital ou dans un camp répond à la même problématique, les expertises requises sont cependant différentes. Pour Daniel Goujet et Diane Vuillaume, l’objectif était d’établir un modèle hydraulique de l’existant et des infrastructures projetées. La présence de Daniel Goujet sur le terrain a permis de collecter les données manquantes et de s’assurer que les futures infrastructures s’intègrent dans la stratégie opérationnelle du futur exploitant des infrastructures. A distance, Diane Vuillaume a travaillé une vingtaine de jours sur le dimensionnement et la planification des futures infrastructures pour permettre d’affiner les quantités et le chiffrage en amont du lancement des travaux.
La collaboration entre la fondation Veolia et MSF, formalisée par une convention de partenariat inaugurée il y a douze ans, est féconde : innovation dans l’assainissement à Haïti, qualité de l’eau dans des hôpitaux en zone tropicale, interventions d’urgence au Pakistan, au Bangladesh ou encore au Kenya. La rencontre des expertises au service de l’engagement est un objectif commun.
PLUS D'INFORMATION
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- La présence de Médecins Sans Frontières dans le Nord-Kivu
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