La Maison de Marie, une autre conception de l'accueil des sans-abri

« Avec une approche constructive, loin de tout misérabilisme, les responsables de l'association Notre-Dame des Barrails placent la dignité humaine et le respect de la personne au cœur de leur action, redonnant sans doute son sens originel au mot caritatif. Ils jouent un rôle considérable auprès des plus pauvres et de tous ceux que la municipalité ne parvient pas à intégrer dans le schéma classique des foyers institutionnels. »
Xavier Tersen

Nombre de foyers sociaux et de lieux d'accueil sont délaissés ou fuis par les SDF et les personnes en difficulté à qui ils sont pourtant destinés. À côté des structures mises en place par les pouvoirs publics, très utiles mais inscrites dans un schéma institutionnel parfois rigide, La Maison de Marie propose désormais une alternative aux sans-abri bordelais. Sa mission? Accueillir, écouter, réconforter, sans question ni formalisme inquisiteurs ou superflus. En donnant à toute personne en errance une collation, le gîte pour la nuit et la possibilité de se laver, de se changer, de laisser en consigne un sac trop encombrant, de nourrir et de soigner son chien, ou simplement de se poser quelque temps... En lui offrant, surtout, une oreille attentive, amicale mais aussi compétente pour l'aider à faire valoir ses droits (RMI, CMU, etc.) et, quand c'est possible, rétablir le lien avec les organismes sociaux.

Un point fixe pour l'association comme pour ceux qu'elle accueille

La création de La Maison de Marie confirme et prolonge l'engagement de la confrérie de bénévoles qui, depuis 1987, intervient auprès des SDF de Bordeaux. Connus initialement sous le nom des Soupières de Marie, réunis depuis 2002 au sein de l'association Notre-Dame des Barrails, ils sont aujourd'hui une centaine. Des années durant, ils ont arpenté les rues de jour comme de nuit en assurant notamment la distribution de soupe. L'ampleur et la qualité de leur travail ont convaincu la mairie de Bordeaux de les aider à franchir une nouvelle étape en mettant à leur disposition un ancien presbytère, dans le cadre d'une convention signée pour 12 ans. Plusieurs fondations, personnes privées et entreprises locales se sont également mobilisées pour faciliter l'aménagement et garantir le fonctionnement de cette maison ouverte, par la fourniture de matériaux ou de prestations, l'apport d'équipements et la prise en charge des consommations d'eau, d'électricité, de gaz, etc. Le concours de la fondation Veolia contribue à financer la mise aux normes d'un bâtiment qui va permettre à l'association de disposer, elle aussi, d'un « domicile fixe » pour mieux développer son action.