Une nouvelle “maison familiale” pour les personnes déficientes mentales

« L’Arche se différencie des institutions spécialisées dans l’accueil d’adultes handicapés mentaux par le fait qu’il n’est pas question d’y parler de pensionnaires. Elle offre une vie de famille à des personnes abandonnées, sans liens familiaux ou en difficultés familiales. Chacun a son rôle à y jouer. »
Gérald Saboureau

Dans les années 1960, Jean Vanier, un ancien marin devenu docteur en philosophie, rend visite à l’un de ses amis, le père Thomas Philippe, aumônier dans un institut pour adultes handicapés mentaux. C’est pour lui une révélation : même si elles reçoivent les soins que leur état nécessite, ces personnes sont avant tout en attente de relations humaines pleines et entières, fondées sur la reconnaissance mutuelle, le partage et l’affection. Les deux hommes créent la première Arche, près de Beauvais. Il s’agit d’une sorte de “maison de famille” où vont vivre ensemble des valides et des personnes atteintes de déficiences intellectuelles. Ce refuge, où la vie s’organise comme dans n’importe quelle famille – chacun prenant sa part dans la vie collective –, accueille en priorité ceux qui se retrouvent isolés, rejetés par leur entourage en raison de leur handicap.

Des besoins en pleine expansion

Quarante ans plus tard, la fédération de l'Arche compte plus de 5 000 membres et elle a essaimé dans 31 pays dans le monde entier. Partout, des Foyers de l'Arche font "vivre ensemble" des volontaires et des personnes handicapées. Et les besoins restent immenses.

À Beauvais, il était devenu indispensable d'ouvrir un nouveau foyer pour y accueillir vingt-six nouveaux membres. En plein cœur de la ville, deux bâtiments anciens vont être réhabilités et deux bâtiments neufs bâtis. Vingt salariés y seront employés, dont deux assistants personnels assistés de trois jeunes volontaires vivant sur place.

Aux côtés de nombreuses entreprises, associations et collectivités locales accompagnant ce projet, la fondation Veolia a souhaité apporter sa contribution pour assurer le confort de vie de cette nouvelle communauté. Les 32 000 euros accordés financeront l'acquisition de deux véhicules pour effectuer les déplacements indispensables aux besoins et au bonheur de tous.

Une vie très familiale

Dès le 6 mars 2006, les 9 premiers résidents étaient accueillis dans leurs nouveaux foyers - les 17 autres devant arriver de façon échelonnée jusqu'au 15 mai, pour faciliter l'appropriation des lieux par chacun. Les fonds versés par la fondation Veolia ont permis l'achat d'un minibus pour les sorties de groupe et d'un Kangoo pour les sorties quotidiennes. Le 7 avril 2006 avait lieu l'inauguration en présence du parrain de l'association, Gérald Saboureau.

Depuis cette date, la vie s'est organisée à Beauvais comme dans « une grande famille, où chacun participe à sa mesure à la vie collective - cuisine, ménage, entretien du linge, achats, sorties... », de l'aveu même du parrain.