Une ambulance pour les enfants des rues

À Ouagadoudou, le Samusocial Burkina Faso est l’un des rares dispositifs à s’occuper des enfants des rues de plus en plus nombreux.

Social et emploi

Lieu
Ouagadoudou, Burkina Faso

Parrain
Éric de Laguiche

Dotation
40 000 € au Comité du 04/10/2005

  Porteur du projet SamuSocial Burkina Faso

«  Ouagadougou est incontestablement la capitale d’un pays très pauvre – classé 170e au classement du développement des Nations Unies –, mais c’est une ville qui travaille et fonctionne. Nous le constatons chaque jour : depuis une vingtaine d’années, la ville et le pays ont entrepris des programmes d’actions simples, pragmatiques et durables. Les autorités et la population ont pris en charge leur développement. Il faut encourager cette évolution. »

Éric de Laguiche

Pour échapper à la misère, beaucoup de très jeunes Burkinabés viennent tenter leur chance dans la capitale du pays, Ouagadougou. En peu de temps, la ville a connu un véritable boom démographique : entre 1985 et 2003, sa population est passée de 440 000 à plus d'un million d'habitants. Face à cet afflux, de nouveaux problèmes ont vu le jour et notamment celui des enfants des rues sans référents adultes sur qui s'appuyer. Sensible au destin de ces enfants, l'épouse de l'ambassadeur de France a créé en 2001 le Samusocial Burkina Faso. Son objectif est de sortir les enfants les plus en danger de cette voie sans issue en leur proposant une assistance de proximité et une mise à l'abri immédiate. Mais, au-delà de ces actions d'urgence, la finalité des actions menées est de leur permettre de réintégrer leur famille, souvent à la campagne.

Des maraudes pour tendre une main

Calqué sur le modèle du Samusocial de Paris, le dispositif de Ouagadoudou a mis en place des maraudes cinq jours et cinq nuits par semaine pour aller à la rencontre de ces gamins et leur tendre la main sur leurs lieux de vie. Lors de ces tournées à bord d'une vieille ambulance clairement reconnaissable, ou parfois en mobylette, les équipes identifient ceux qui nécessitent une prise en charge d'urgence. Enfants souffrant de crises de paludisme, victimes de violences ou dans un état psychologique nécessitant des soins.... le centre d'hébergement d'urgence accueille en permanence une quinzaine de (très) jeunes. Les équipes du Samusocial rencontrent en moyenne une vingtaine de nouveaux cas par mois et en suivent régulièrement une trentaine en accueil de jour.

Mais la vieille ambulance a fait son chemin. Elle est sur le point de rendre l'âme.
Le Samusocial Burkina Faso a donc sollicité la fondation Veolia à hauteur de 40 000 euros pour financer l'acquisition d'une fourgonnette aménagée et d'un véhicule de liaison. Depuis, grâce à cette fourgonnette, le Samusocial poursuit ses tournées de soins "dans la rue", en allant au-devant des jeunes.
De son côté, le véhicule de liaison est utilisé pour accompagner les enfants orientés vers d'autres structures la nuit, pour mener les enquêtes auprès des familles lorsqu'elles sont identifiées et tenter de ramener les enfants auprès d'elles, en cas de succès.