Une tournée théâtrale pour lutter contre le paludisme

«C'est un bon projet utilisant une méthode participative avec les populations. Par ailleurs, plusieurs médecins sénégalais et français l'ont validé sur le fond et sur la forme pour qu'il soit adapté à la culture locale.»

Carine Bourny

Chaque année dans le monde, entre 1,5 et 2,7 millions de personnes meurent des suites d'une crise de paludisme, dont plus de 90 % en Afrique subsaharienne, où il s'agit de la première cause de mortalité. Cette maladie tue un enfant africain de moins de cinq ans toutes les 30 secondes. La recherche médicale contre le paludisme reçoit assez peu de financement – moins que le sida – et les traitements existants sont trop onéreux pour la majorité des populations des pays où il sévit.
Devant cette situation, une association, Place des fêtes, a décidé de sensibiliser le public rural africain aux méthodes existantes pour éloigner les risques de contamination et se protéger avec efficacité à partir de gestes simples, quotidiens et… gratuits. Pour assurer le succès de cette campagne de prévention, elle a choisi un moyen de communication séduisant : le théâtre.
 

Faire participer les populations

Le spectacle reçoit l'appui des centres culturels régionaux.

“Palu, pas vu ?” est un spectacle de théâtre populaire qui sera présenté dans les régions de Fatick et de Tambacounda, au Sénégal. Il est créé en partenariat avec de multiples conseillers, afin de répondre correctement aux besoins des populations locales : médecins sénégalais de l'hôpital de Dakar, confrères français connaissant bien la région et association locale pour établir le lien avec les organismes locaux de santé, d'éducation et de culture.
Après chaque représentation, le public est invité à réagir à ce qu'il a vu et à rejouer certaines scènes, pour insister sur les comportements positifs.
L'expérience sera en outre filmée, ce qui permettra de réaliser un documentaire diffusé par la suite en Europe. La fondation Veolia accompagne financièrement ce projet unique à hauteur de 12 000 euros, aux côtés de la Fondation de France et du conseil régional d'Ile-de-France.