VoisinMalin vise 20 % des habitants des quartiers prioritaires touchés par ses représentants en 2019

Le succès rencontré par VoisinMalin en constituant un réseau d’habitants référents dans les quartiers populaires conduit l’association à passer à la vitesse supérieure. Après quatre ans d’activité, elle se projette désormais à horizon 2019 et veut se structurer au plan national pour essaimer efficacement.

Social et emploi

Lieu
Paris (France)

Parrain
Benoît Ringot

Dotation
30 000 € au Comité de sélection du 16/09/2015

Porteur du projet

VoisinMalin

 

« Depuis quelques années, j'observe VoisinMalin en Ile-de-France agir dans les quartiers les plus complexes pour passer des messages de service public sur une bonne consommation d'eau, là ou nos équipes sont démunies pour faire passer ces messages et n'arrivent pas à obtenir d'oreilles attentives et réceptives de la part des habitants. VoisinMalin est également intervenue avec Veolia pour expliquer les mécanismes de l'individualisation du comptage d'eau et de la facturation dans ces quartiers en manque de confiance vis-à-vis des services publics. Depuis, VoisinMalin a développé d'autres missions sur des thèmes comme le tri sélectif, le diagnostic du cancer du sein, l'explication de la réforme des rythmes scolaires... pour le compte de collectivités, entreprises publiques ou bailleurs sociaux, avec d'excellents résultats. »
Benoît Ringot

En France, cinq millions de personnes vivent dans les quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Cette qualification, issue des pouvoirs publics, permet d’identifier des espaces d’habitat collectif, le plus souvent conçus il y a un demi-siècle et qui sont devenus le lieu de vraies difficultés. Les habitants y sont isolés, fragiles, et n’accèdent que peu aux services ou aux droits auxquels ils sont pourtant éligibles.
 
Face à ce constat, VoisinMalin a réagi depuis sa création à l’automne 2010. L’association s’est donné pour mission d’insuffler une dynamique nouvelle dans les quartiers populaires les plus démunis en faisant émerger un réseau d’“habitants leaders positifs”. Baptisés les “Voisins Malins”, ces habitants recréent du lien social. Comment ? Par du porte-à-porte, de l’accompagnement dans l’utilisation d’équipements ou de services, la réalisation de démarches, à domicile ou sur le site administratif concerné, etc.

Un réseau local…
L’organisation de VoisinMalin repose sur un réseau d’habitants qu’elle recrute et qu’elle salarie. Mères de familles, étudiants à la recherche d’une première expérience professionnelle, retraités… Leur première motivation est de développer leur utilité sociale et la compréhension active de leur environnement. Ces Voisins Malins constituent un relais majeur avec les autres habitants pour favoriser l’expression des besoins et rompre les chaînes de l’isolement. Ils renouent le contact avec les services sociaux, accompagnent les habitants qui maîtrisent mal le français ou encore désamorcent des situations de conflit.


La pérennité de ce réseau de Voisins Malins est un facteur clé de réussite. L’association a choisi de salarier (16h par mois en moyenne pour lesquelles ils sont rémunérés 10 euros net de l’heure) les habitants référents qu’elle envoie dans les quartiers.

…financé par des ressources publiques et privées
Pour viabiliser sa démarche, VoisinMalin a sollicité des acteurs privés autant que publics. L’association a compris que des organismes privés ou semi-privés et des collectivités locales avaient un intérêt direct à toucher plus directement leurs clients ou usagers. Les entreprises de logement social et les opérateurs de services urbains ont besoin d’améliorer leur relation avec leurs usagers et clients. Le travail réalisé par les Voisins Malins peut leur être utile.
 
VoisinMalin réalise ainsi des prestations pour le compte de ces partenaires. Le modèle semble pérenne et l’association cherche désormais à démultiplier sa présence à travers le territoire, sachant qu’il faut en moyenne un an pour construire un site et quatre ans pour qu’il arrive à maturité (soit la prise en charge de 100 % de ses charges directes par les recettes issues des prestations).

Un club de partenaires
Pour maximiser son impact, VoisinMalin structure et développe son modèle dans une logique d’essaimage. D’ici la fin de l’année 2019, elle souhaite être présente dans 20 villes prioritaires parmi les principales recensées par le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain), sur six grandes régions urbaines.
 
L’ambition n’est pas mince et passe par la structuration, au niveau national de la tête du réseau. A cette fin, la mise en place d’un Club des partenaires est en cours pour réunir des représentants issus de collectivités publiques, d’acteurs du logement social, d’entreprises, et de fondations, à l’échelon national comme régional.

La fondation Veolia soutient cette ambition, qui constitue une stratégie “tremplin” pour accélérer le déploiement et atteindre un socle de 20 % des habitants des quartiers prioritaires. Toucher autant de personnes permettra, via des approches innovantes, d’avoir un impact fort et à grande échelle.

« Au-delà des messages et de l'efficacité avec laquelle ces messages sont compris (quelle que soit la langue), VoisinMalin promeut le lien social, la confiance entre voisins. Ce qui me frappe et me pousse à croire à ce projet, c'est le professionnalisme qui entoure l'association : de la formation et l'encadrement des voisins (par leurs manageurs et la tête de réseau) à la mesure de l'impact social qui s’appuie sur les méthodes de randomisation du JPal. »
Benoît Ringot

Dans des quartiers populaires en banlieue parisienne, l’association "Voisin malin" s’appuie sur des habitants pour effectuer des missions d’informations. Alors qu’un sentiment de défiance à l’égard des administrations grandit dans certains territoires, l’objectif est de rapprocher la population des institutions, rompre l’isolement de gens éloignés des services publics, et créer du lien.

Retrouvez la vidéo sur le site de BFM TV.

Retrouvez un article sur VoisinMalin paru dans Le Monde du 14 juillet 2015 : 

A Grigny, une "solidarité de palier"
par Sylvia Zappi