Une télé à la prison de Fresnes, une fenêtre sur le monde

« Ce projet apportera un vrai “plus” dans la vie quotidienne des détenus. La formation de quelques-uns aux techniques de la caméra sera de plus bénéfique pour leur réinsertion postpénitentiaire. »

François Bruyant

Dans la maison d'arrêt de Fresnes, les informations circulent sur des petits bouts de papier. C'est le seul moyen donné aux détenus pour communiquer avec le chef de détention via les surveillants. Un processus long et fastidieux qui n'est pas donné à tout le monde, beaucoup de détenus étant étrangers ou illettrés. À travers l'Association culturelle et éducative de la maison d'arrêt de Fresnes (Acemaf), une réalisatrice et une professeure de français ont lancé le projet d'un canal interne de télévision. Son but est de permettre un accès généralisé aux informations et d'être une fenêtre sur l'extérieur.

Par des détenus, pour des détenus

En évoquant les problématiques de la santé, de la scolarisation et de la formation professionnelle, ce canal racontera le quotidien de la détention en parlant des choses autorisées par le règlement. Il parlera aussi de la préparation en vue de la sortie de prison, une étape cruciale. Une équipe tournante de douze détenus travaillera dans l'atelier La fabrique. Elle réalisera des émissions au ton décalé et original et présentera des informations vérifiées auprès de l'administration pénitentiaire et de l'Observatoire international des prisons. En soutenant la création de cet atelier audiovisuel à hauteur de 11 000 euros, la fondation Veolia entend participer à l'amélioration des conditions de vie des détenus.