Un service de l'eau efficace et compétent pour 240 000 béninois

« Je me suis rendu plusieurs fois au Tchad pour des projets semblables à celui proposé par Initiative Développement, dont les actions me semblent particulièrement efficaces dans cette région de l'Afrique. Retraité de Veolia Eau, j'envisage très fortement de poursuivre mon implication auprès d'ID et de proposer mon expérience en matière de techniques d'adduction et de distribution d'eau potable. »

Christian Morel-Maréchal

Organisation non gouvernementale de solidarité internationale, Initiative Développement accompagne depuis 1994 des communautés défavorisées des pays du Sud en suscitant l'émergence et la professionnalisation d'acteurs locaux du développement. L'association est déjà intervenue au Bénin, mais également en Haïti, aux Comores, au Ghana, en Chine, au Togo et au Tchad. Elle a obtenu en 2009 un prix de la fondation autrichienne Energy Globe, l'un des plus prestigieux prix internationaux en matière d'environnement, pour son programme d'accès à l'eau potable en Chine. Initiative Développement a également été récompensée pour son programme d'amélioration de la qualité de l'enseignement dans le nord-ouest d'Haïti par le Haut Conseil à la Coopération Internationale.

Former les opérateurs et créer un service externe de suivi

Dans le cadre d'un financement européen (Facilite Eau), l'association est intervenue pendant quatre ans dans les communes de Allada, Toffo et Ze (département de l'Atlantique au sud du Bénin) pour structurer la maitrise d'ouvrage communale et organiser le service public de l'eau. Ayant reçu récemment la délégation de gestion, les opérateurs actuels (bureaux d'études, entrepreneurs locaux, grands commerçants...) ont peu d'expérience dans cette activité et ne sont pas en mesure de la piloter efficacement. Cette inexpérience étant un frein à la pérennité du service, il s'agit de former les opérateurs tout en créant un service externe de suivi technique et financier des adductions d'eau villageoises en milieu rural (le Stefi, qui existe au Mali, au Tchad et au Niger). Ce Stefi nécessite de former du personnel, de le doter d'outils adaptés et d'accompagner sa structuration, pour qu'il puisse bénéficier de l'expérience des pays voisins. De plus, les mairies expérimentent la responsabilité de la compétence « eau » mais ont besoin d'un accompagnement pour assurer pleinement leur rôle de maître d'ouvrage.

Améliorer le réseau pour l'étendre à d'autres populations

Tous ces axes doivent s'appuyer sur des infrastructures fiables et performantes. Or, la plupart des réseaux ne disposent pas de tous les éléments nécessaires à une exploitation de qualité (absence de purge, de compteurs horaires...). De plus, certaines localités ne sont pas encore desservies, et pourraient l'être par des extensions des réseaux existants, ce qui renforcerait leur viabilité économique. Le projet prévoit donc un volet de réalisation infrastructures avec des extensions de réseaux pour ceux les mieux gérés. Au total, ce sont 240 000 personnes qui verront leur service de l'eau renforcé et amélioré dans les trois communes.

Comportant un volet infrastructures important, le projet s'attache également à mettre sur pied et renforcer le réseau des acteurs de la future gestion du service de l'eau : des exploitants professionnalisés, des maires compétents en matière de planification du secteur et des usagers conscients de l'amélioration apportée. Il est en cela emblématique des projets sur lesquels la fondation Veolia souhaite s'investir et bénéficie donc à la fois d'un financement et d'un mécénat de compétences. L'expérience est de surcroit enrichissante pour l'Adduction d'eau villageoise (AEV) de Bohicon voisine, où la Fondation est déjà intervenue.