Un hôpital pour les enfants de Cité Soleil

En Haïti, l'association Nos petits frères et sœurs a construit un hôpital pédiatrique pour les enfants des bidonvilles de Port-au-Prince.

Social et emploi

Lieu
Tabarre, banlieue de Port-au-Prince, Haïti, Haïti

Parrain
Monique Vidal, Veolia Eau

Dotation
10 000 € au Comité du 05/07/2005
  Porteur du projet Nos petits frères et soeurs Association Nos petits frères et soeurs

Figurant parmi les derniers de la liste sur le tableau classant les pays selon leurs richesses, Haïti vit depuis des décennies une situation de pauvreté endémique que n'arrivent pas à endiguer ses différents dirigeants politiques, pour la plupart dictatoriaux et corrompus. À ce triste portrait s'ajoute également l'un des taux de population porteuse du VIH les plus élevés de la planète (jusqu'à 7 % de la population adulte dans certaines régions, chiffres Onusida). Le résultat de cette situation est bien connu dans le monde, notamment au niveau des enfants : un taux très élevé de mortalité infantile, des centaines d'orphelins obligés de survivre dans les rues et des milliers de petits malades (cancers, maladies de peau, tuberculose, malnutrition, sida...).

480 lits pour soigner les enfants du bidonville

Pour apporter à ces enfants un espoir malgré tout, l'association Nos petits frères et sœurs* a fondé en 1988 un orphelinat à Kenscoff, où elle recueille et élève quelque 550 enfants. Parallèlement, elle s'occupe d'un hôpital pédiatrique à Pétion-Ville et gère le programme de médecine et de prévention mis en œuvre par le père Rick Fréchette, prêtre et médecin, dans les dispensaires des missionnaires de la Charité de la congrégation de Mère Teresa.

Au début des années 2000, elle a formé le projet de poursuivre son action en construisant un nouvel hôpital pédiatrique aux abords du plus gros bidonville de la capitale : Cité Soleil.

Dans le quartier de Tabarre, ce nouvel établissement a ouvert ses portes à la fin 2005. Il dispose de 480 lits et peut traiter les enfants malades tout en relayant des actions de prévention auprès des familles. Établissement de tout premier ordre, il a nécessité des investissements importants. pour faire face à l'ensemble de ses besoins financiers, Nos petits frères et sœurs a lancé un appel public à dons aux États-Unis et en Europe. Sensible à cet appel, la fondation Veolia a versé 10 000 euros : ils ont contribué à l'équipement du bloc opératoire et des salles de soins intensifs.

*Antenne française d'un mouvement fondé par un père franciscain en 1954 et gérant des orphelinats dans neuf pays d'Amérique latine.

Un hôpital pédiatrique exemplaire

Depuis 2006, le nouvel hôpital pédiatrique « Saint-Damien » assure de nombreux services médicaux. Quatorze médecins, quarante infirmiers et infirmières, soixante-huit aides-soignants et sept agents de santé se relaient au chevet des jeunes malades 24 heures sur 24. Dans leur grande majorité, les enfants sont soignés pour des maladies liées à la dénutrition, à la déshydratation et aux conséquences de la séropositivité.
À Saint-Damien, ils bénéficient de tous les soins que leur état réclame : hospitalisation, rééducation fonctionnelle, soins dentaires, laboratoire d'analyses médicales, radiographie, etc. Et depuis 2007, l'hôpital s'est doté également de services d'oncologie et de chirurgie.

Parallèlement, l'établissement a ouvert en mars 2006 un centre de santé publique.
Là, les familles sont reçues et soignées le plus souvent selon la formule de l'hôpital de jour. Parmi les différents soins dispensés, les femmes enceintes se voient systématiquement proposer des tests de dépistage du sida ce qui permet de commencer les traitements - en cas de séropositivité avérée - un mois avant l'accouchement et quelques jours après la naissance du bébé pour le protéger du virus. Autres actions régulières : le centre de santé publique organise de nombreuses campagnes de prévention (vaccinations et sensibilisation aux risques liés aux maladies sexuellement transmissibles) ainsi que des cours de nutrition et d'hygiène. Une action globale, qui correspond bien à l'ambition affichée de Saint-Damien : devenir un établissement pilote, une référence en Haïti, en mesure d'intéresser les nombreux jeunes Haïtiens qui se forment aux différentes disciplines médicales en Haïti et partent souvent exercer à l'étranger.