Sur la piste des castors

«En quelques heures, les visites sur la Loire permettent de découvrir la complexité d’un milieu proche et familier… On en ressort grandi, avec l’envie d’en savoir encore plus, étonné d’avoir pu entrevoir ce micro-univers différent, et pourtant si proche du nôtre.»

Geoffroy Mercier

Fleuve unique en France, écosystème sauvage, fragile et source indispensable du développement humain local, la Loire révèle bien des merveilles pour qui parvient à s’en approcher. Malheureusement, les fameux bancs de sable qui affleurent un peu partout en créant des tourbillons rendent les baignades dangereuses (et interdites la plupart du temps) ainsi que toute navigation particulièrement difficile – du moins pour les bateaux de promenade que l’on peut trouver sur les autres grands fleuves français.
Dans la Nièvre, à Pouilly-sur-Loire très exactement, deux passionnés – le maire, Jean-Jacques Lété, et le directeur du tout récent écomusée local appelé Le Pavillon du milieu de Loire – sont à l’origine d’un projet original pour pallier cette difficulté.
 

Une solution canadienne

Pour emmener des groupes d’enfants au plus près de la faune (oiseaux et castors) et de la flore spécifiques des berges et des îles du fleuve, ils ont imaginé organiser des sorties en canoë avec accompagnateurs et guides naturalistes, en partenariat avec une base de canoës privée.
Seul obstacle à contourner : les canoës traditionnels ne sont qu’à deux ou trois places et ne peuvent en aucun cas recevoir des groupes. Les deux hommes se sont alors tournés vers le Canada, où de grands canoës appelés “rabaska” sont conçus pour accueillir jusqu’à quatorze passagers, en toute sécurité.
Aux côtés de la mairie de Pouilly-sur-Loire et du conseil général de la Nièvre, la fondation Veolia  a été contactée pour participer à l’acquisition de ces bateaux à fonds plats, capables d’emmener les enfants découvrir certaines des merveilles du fleuve. Les 27 500 euros accordés permettront d’en acheter trois, ainsi qu’une remorque.
Une fois “à l’eau”, les rabaskas permettront de bâtir des “classes Loire” : projets pédagogiques de découverte du milieu fluvial avec les écoles de la région. Au-delà, ils pourront aussi accueillir des personnes âgées ou handicapées.