Responsable d'une usine de production d'eau potable pour Veolia dans le Loir-et-Cher, Romain Thémereau a passé trois semaines au Pakistan pour déployer des Aquaforces 2000 après les lourdes inondations subies par le pays.
Quelles ont été les premières images du Pakistan à votre arrivée ?
Romain Thémereau : Nous sommes arrivés, avec Romain Verchère et Nathalie Vigneron-Larosa, par Karachi, une ville peu touchée par les inondations mais qui fait son effet avec ses 15 millions d’habitants. Le temps d’acheter le shalwar kameez, la tenue pakistanaise classique, et nous sommes partis vers l’Est. Et ce n’est qu’en arrivant à Sanghar que l’on a découvert l’impact des inondations.
Comment la mission s'est-elle déroulée ?
RT : La mission n’était pas facile et la phase d’évaluation des besoins a été chronophage. Il nous a fallu identifier le meilleur environnement de déploiement de nos stations alors que les inondations avaient apporté,un peu partout, de la salinité, un élément que les Aquaforces 2000 ne traitent pas.
Nous avions, a priori, deux ressources à disposition : les eaux de puits, gagnées par la salinité et donc impropres à un traitement par une Aquaforce 2000, et les canaux d’irrigation, qui charriaient une eau turbide mais de manière discontinue. Nous avons finalement identifié une troisième ressource : des étangs artificiels, remplis par les canaux d’irrigation.
Qui étaient vos interlocuteurs sur place ?
RT : Les chefs de villages, que MSF a réunis avant de déployer notre première Aquaforce pour s’assurer que toutes les communautés auraient accès à l’eau. Avec Médecins Sans Frontières, l’enjeu était également de trouver les bons profils pour former ceux qui allaient opérer les stations après notre départ. Parce qu’une Aquaforce, c’est une machine et du savoir-faire humain.
Propos recueillis le 15 décembre 2022