Quand l'irrigation en goutte-à-goutte donne vie à un jardin maraîcher au Burkina Faso

Un forage, une pompe solaire, une clôture et une haie : grâce à l'installation d'une irrigation adéquate, des femmes de Markoye pourront dans quelques mois récolter les légumes issus de leur travail dans le jardin maraîcher de la commune. Un hectare de culture en plein Sahel.

Humanitaire et Développement

Lieu
Markoye, nord-est du Burkina Faso, Burkina Faso

Parrain
Frédéric Mathon

Dotation
20 000 € au Comité du 01/12/2009

Porteur du projet

L'eau partagée

« Si ce projet peut paraître modeste par le nombre de bénéficiaires directs, il est le fruit d'une très longue démarche ayant amené les principaux bénéficiaires du projet à exprimer leurs besoins, à s'impliquer dans son étude de faisabilité et à s'engager volontairement dans une réforme des pratiques traditionnelles. Ce projet reconnaît aux acteurs de terrain une expertise citoyenne et les considère comme autant de pédagogues anonymes, riches de savoir-faire éducatifs. »

Frédéric Mathon

Markoye, 5700 habitants, est le centre de toute une région, au nord-est du Burkina Faso, entre Sahel et Sahara. Grand lieu de passage entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, son marché hebdomadaire accueille plus de 10 000 personnes. Les habitants y vivent principalement de l'agriculture et de l'élevage. Mais durant la saison sèche... rien à faire ou presque. Les hommes quittent alors le village pour aller travailler, souvent loin, et les familles restent parfois sans ressources. C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet de jardin maraîcher initié par l'association « L'eau partagée » et par ses relais sur place. L'association, créée par le SIDECM (Syndicat intercommunal de distribution d'eau de la Corniche des Maures) et regroupant la totalité des communes du Golfe de Saint-Tropez, déploie depuis de plus de quinze ans des actions d'éducation et de coopération. En 2007, elle signe une convention de coopération décentralisée avec la communauté villageoise de Markoye. Un des terrains fournissant les légumes était inondé pendant la saison des pluies. Mais en saison sèche, il devait être irrigué grâce à l'utilisation de sceau porté à bout de bras depuis une mare se tarissant jour après jour. Pour remédier à cette situation, le projet a débuté par la création d'une parcelle-test dans l'enceinte du collège de la commune. Un emplacement a été trouvé hors de la zone de crue de la mare et une campagne hydrogéologique menée en partenariat avec l'Université de Ouagadougou. L'un des trois forages réalisés a donné un débit suffisant de 6 m3/h. Cette fois, tout était prêt pour la création du jardin maraîcher de la commune.

Une nouvelle source de revenus, huit mois par an

Lors de la phase de test, plusieurs modes de pompage ont été étudiés et c'est la pompe solaire qui a donné les meilleurs rendements. Elle a d'ailleurs déjà fait ses preuves puisque deux d'entre-elles sont en action depuis 1986 sur un terrain à 15km de Markoye. Depuis leur mise en service, aucun arrêt majeur n'a été constaté.

Le nouveau jardin, cultivable huit mois par an, sera mis à la disposition des 45 femmes du Groupement maraîcher de Markoye, leur offrant une source de revenus alors qu'elles sont souvent seules à élever leurs enfants.

La fondation Veolia participe au financement des travaux d'aménagement, qui englobent la construction d'un bassin de stockage, d'un réservoir et d'un logement pour le gardien, puis l'installation d'une clôture et d'une haie vive, pour protéger les plantations des vents et des animaux. Les premières récoltes sont attendues pour le printemps 2010.