Pour payer l'éducation de leurs filles

En développant au Burkina Faso la production de beurre de karité, une association narbonnaise veut permettre à des mères burkinabé d'acquérir une autonomie financière et de scolariser leurs filles.

Social et emploi

Porteur du projet

La Maison des potes de Narbonne

Lieu
Burkina Faso, Burkina Faso

Parrain
Arnaud Briant

Dotation
5 000 € au Comité du 31/01/2007

« Un projet de ce type est particulièrement justifié et souhaité dans un village où moins de 10 % des jeunes filles peuvent être scolarisées. En offrant à leurs filles la possibilité d'aller à l'école, et donc d'accéder à plus d'autonomie, les femmes du groupement souhaitent diminuer le poids culturel des mariages forcés. »
Arnaud Briant

À Ziga, village situé à 70 km de Ouagadougou, moins de 10 % des jeunes filles sont scolarisées, faute de moyens. Pour les mères, offrir à leurs enfants la possibilité d'aller à l'école nécessite avant tout de s'assurer une meilleure autonomie financière.

La Maison des potes de Narbonne, une association qui mène depuis des années des chantiers de solidarité internationale avec les jeunes qu'elle regroupe et le Burkina Faso, s'est fixé comme nouvel objectif d'aider les femmes de Ziga en les aidant à développer à plus grande échelle une activité traditionnelle : la production locale, puis la vente, de beurre de karité.

Un marché en pleine expansion

Les fruits du karité, un arbuste poussant dans la savane sahélienne, renferment une amande prisée de longue date par les femmes africaines. Elles en extraient un beurre très doux, préconisé pour lutter contre la sécheresse de la peau ou des cheveux. Or, depuis quelques années, les bienfaits de cette plante sont reconnus en Europe, ouvrant ainsi d'intéressantes perspectives de développement aux paysannes burkinabé. En se rapprochant de Songtaab Yalgré, une association féminine nationale qui produit déjà au Burkina Faso du karité bio certifié Ecocert, les initiateurs du projet ont donc très naturellement songé au karité pour aider les femmes de Ziga à prendre leur avenir en mains.

L'exploitation semi-industrielle de ces noix de karité implique la construction d'un atelier de séchage et de stockage, ainsi que l'achat de machines (torréfacteur, concasseur et broyeur) pour permettre la transformation de la matière première, sa manutention et son conditionnement sur place. Le projet Karipur comprend parallèlement des actions de formation et d'accompagnement des femmes qui travailleront dans l'atelier.

La fondation Veolia a été sollicitée pour permettre le financement de ces différentes installations. De leur côté, les jeunes Français ont réuni plus d'un tiers du budget grâce à des réalisations personnelles. Ils s'impliquent également dans la recherche de financements et d'interlocuteurs locaux. En 2006, un premier bâtiment était construit pour amorcer le projet, une première étape durant laquelle les liens se sont renforcés entre les jeunes "potes" et les femmes de Ziga, désormais bien décidées à ce qu'une partie de leurs bénéfices soit utilisée pour la scolarisation de leurs filles.