Environnement et Biodiversité
- Lieux :
Régions océaniques - Marraine :
Mathilde Nithart - Dotations :
30 000 € au Comité de sélection du 6 avril 2022
20 000 € au Comité de sélection du 18 octobre 2023
Porteur du projet
Photo © FPA2
L’océan absorbe plus du quart du CO2 émis par les activités humaines mais il en paye le prix : il se réchauffe, perd en oxygène et s’acidifie. L’ajout de minéraux alcalins – l’alcalinisation – est une piste pour compenser l’acidification et ses effets sur les écosystèmes marins. Plusieurs acteurs s’emploient à évaluer l’intérêt de cette potentielle solution.
Partenaires depuis 2015, la Fondation Albert II de Monaco (FPA2) et la fondation Veolia partagent un intérêt historique pour l’océan. Présent sur 70 % de la surface de la Terre, l’océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial. Il atténue le changement climatique en cours en absorbant plus du quart du dioxyde de carbone (CO2) émis par les activités humaines. Mais à mesure que l’océan absorbe ce CO2, il voit sa chimie perturbée : l’eau de mer se réchauffe et perd en oxygène. Le processus est connu sous le nom d’acidification, phénomène qui impacte lourdement les organismes et écosystèmes marins.
Pour remédier à cette acidification de l’océan, plusieurs solutions sont à l’étude. L’alcalinisation, par exemple, consiste à ajouter des minéraux alcalins (antiacides) dans l’eau pour augmenter l’absorption du CO2. Concrètement, des roches alcalines telles que le calcaire pourraient être utilisées pour créer de la chaux qui serait ensuite versée directement dans l’océan sous forme de poudre (“chaulage de l’océan”). Une autre approche est basée sur l’électrolyse : la réaction de l’eau de mer avec des minéraux alcalins avant de relâcher la solution alcaline dans l’océan.
Le procédé chimique de l’alcalinisation est maîtrisé mais de nombreux points d’interrogation subsistent sur la faisabilité, le coût et les impacts potentiels sur la vie marine. L’initiative « Ocean Acidification and other ocean Changes - Impacts and solutions » (OACIS), lancée par la FPA2, doit permettre d’apporter des réponses. Cet appel à projets de recherche vise une meilleure compréhension des impacts biologiques et écologiques de l’alcalinisation des océans pour éclairer des décisions scientifiques voire politiques. Il adresse toutes les régions océanographiques, Méditerranée et océan Arctique compris.
La communauté scientifique et les chercheurs du GIEC seront les bénéficiaires directes des travaux de recherches soutenus via OACIS. Des ateliers d’experts et des tables rondes permettront de synthétiser les dernières avancées scientifiques de cette démarche soutenue, outre les fondations Veolia et FPA2, par le Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-Mer, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), ou encore l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Des publications scientifiques, coordonnées par le Dr. Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au Laboratoire d'Océanographie de Villefranche, CNRS, et Sorbonne Université, rendront compte des résultats.