Emploi & lien social
- Lieu :
Nantes (France)
- Marraine :
Victorine Vayer
- Dotation :
15 000 € au Comité de sélection du 4 octobre 2021
Porteur de projet
A Nantes, en Loire-Atlantique, les 5 Ponts ont ouvert en juin 2021. Cet établissement d’hébergement et d’insertion est animé par l’association Eaux Vives, en partenariat avec le tissu institutionnel nantais. Affiliée à Emmaüs France depuis 2013, Eaux Vives lutte contre l’exclusion des plus démunis. Elle accompagne les personnes sans-abri, précaires, en souffrance psychique, ou étrangères. En 2020, elle a accompagné plus de 3 000 personnes dans leurs parcours d’insertion vers le logement, l’emploi, la santé. En Loire-Atlantique, avec ses 70 bénévoles, elle emploie une centaine de salariés et gère 30 dispositifs.
Une précarité qui éloigne de la réinsertion classique
Le projet vise une population d’exclus : l’association répond à leurs besoins fondamentaux (mise à l’abri, accès à des services d’hygiène, bagagerie, repas) et, avec les 5 Ponts, espère offrir des perspectives. Les personnes sans abri cumulent des problématiques sociales qui rendent difficile, voire impossible une sortie par les outils classiques de l’insertion professionnelle. Le manque de stabilisation sociale limite leur pouvoir d’agir. Les dispositifs de réinsertion par l’emploi ne sont pas en adéquation avec les problématiques d’un public à la rue, tant sur la durée hebdomadaire (26h/semaine) que sur la durée d'engagement (24 mois). Eaux Vives a donc fait le choix de s’appuyer sur le Dispositif Premières Heures (DPH) pour son chantier d’insertion Ôvives : il offre un parcours progressif pour prendre en compte les contraintes des salariés et donner les moyens d'un accompagnement global renforcé.
L’application du Dispositif Premières Heures (DPH)
Les activités proposées par le chantier d’insertion Ôvives répondent aux besoins de l’établissement d’hébergement et de réinsertion des 5 Ponts : employé polyvalent de restauration au sein du restaurant, agent d’entretien de locaux au sein du centre d'accueil, employé libre-service (aide à domicile).
La personne bénéficiaire commence par travailler quatre puis huit, douze, seize et enfin 26 heures/semaine afin de se réhabituer progressivement à la durée hebdomadaire de travail standard d’un contrat à durée déterminée d’insertion. Les professionnels accompagnent spécifiquement chaque salarié selon sa situation, y compris sur le lieu de travail lorsque cela est nécessaire. La présence dans le dispositif est de quatre mois renouvelables, jusqu’à une durée maximale de douze mois.
L’enjeu est double : développer l’employabilité (développement de savoir être et savoir-faire) d’un public éloigné du monde de l’emploi, et accompagner la levée des freins à l’emploi en privilégiant une approche globale. Elle inclura la sensibilisation des entreprises locales à l’emploi de ces personnes.
La lutte contre la grande précarité est un combat quotidien et le DPH semble permettre les conditions d’un retour à une vie sociale et professionnelle pérenne.