Tester de nouvelles formes d’aquacultures

Face à l’appauvrissement des fonds marins, des solutions émergent. L’Institut océanographique Paul Ricard travaille en particulier sur l’adaptation des principes de la permaculture à la production aquacole avec son projet 13 Ocean.

Environnement et biodiversité

Lieu
Bouches-du-Rhône (France)

Marraine
Mathilde Nithart

Dotations
30 000 € au Comité de sélection du 10 avril 2018
300 000 € au Conseil d’administration du 18 juin 2018

Porteur de projet

IOPR (Institut océanographique Paul Ricard)

Dans le monde, 2,6 milliards de personnes dépendent aujourd’hui de la pêche ou de l’aquaculture pour leur apport protéique. Deux cent millions de personnes gagnent la totalité ou une partie de leur revenu grâce à la pêche et aux activités liées. Mais ce développement est aujourd’hui confronté aux limites écologiques et à des pressions économiques fortes, du fait de l’appauvrissement des fonds marins et l’effondrement des stocks.
 
Concerné par ce sujet, l’Institut océanographique Paul Ricard (IOPR) travaille de longue date sur de nouvelles formes d’aquacultures. Il entend en particulier lancer un démonstrateur prototype associant aquaculture durable, permaculture et formation technique.
 

 

De l’aquaculture multitrophique intégrée

Baptisé “13 Ocean”, ce projet articule recherche et développement, expérimentation, formation et activités de production. Il a pour ambition d’être le démonstrateur opérationnel d’un nouveau type de ferme urbaine aquacole adapté aux besoins des habitants des grandes villes et mégapoles urbaines.
  
Concrètement, il s’agit de mettre en oeuvre le concept d’aquaculture multitrophique intégrée (AMTI), à savoir élever plusieurs espèces dans le même circuit d’eau en limitant au maximum le renouvellement et par voie de conséquence les rejets. L’alimentation donnée à une seule d’entre elles doit suffire à toutes : les autres espèces utilisent les déchets produits par la première pour se développer. Et afin de limiter l’utilisation d’énergie, l’eau circule grâce avec un système d’air lift puis en gravitaire. Les élevages sont ainsi plus efficaces, plus rentables et plus soucieux de l’environnement, la quantité de nourriture nécessaire est moins importante, l’eau est naturellement recyclée et épurée par les organismes présents dans le circuit. Ce type d’aquaculture permet de travailler en milieu contrôlé et d’éviter toute contamination, donc tout usage d’antibiotique.
 

Etude & formations

13 Ocean inclut également une étude sur la production d’aliments à partir de farines d’insectes et leur acceptabilité par les poissons. Le financement régional et européen de cette étude permettra également de qualifier l’incidence économique de ce type d’alimentation.

 
Par ailleurs, une unité de permaculture urbaine permettra des productions complémentaires valorisées. Elle sera composée de serres hydroponiques, d’une unité de compostage de proximité destiné à valoriser les fermentescibles des restaurateurs et professionnels locaux, ainsi que des particuliers. En complément, une partie des matières collectées seront valorisées sous forme de farines d’insectes destinées à l’alimentation des poissons.
 
Cette ferme permaquacole a vocation à devenir un lieu de partage des connaissances et de transfert des savoir pour la région et les pays du Sud avec des formations en aquaculture, élevage d’insectes, algoculture, traitement des eaux usées, valorisation des matières fermentescibles.
 
Avec ce projet soutenu par la fondation Veolia, l’IOPR entend faire la démonstration d’un nouveau mode de production d’aliments en quantité et qualité.
 

Crédits Mathilde Nithart" data-entity-embed-display-settings="{"image_style":"crop_freeform","image_link":""}" data-width="original" title="Signature de la convention de partenariat avec l'IOPR" alt="Signature de la convention de partenariat avec l'IOPR">