De l'art dans les cités

« J'apprécie la démarche qui est originale : sa mobilité et réactivité, et surtout qui tient dans la durée. Dans ces quartiers à l'écart, où l'on ne va jamais, les enfants et leurs familles n'ont qu'à descendre au bas de leur immeuble pour se sentir accueillis, se retrouver ensemble et découvrir la richesse d'une activité créatrice. »

Christian Donzel-Gargand

En 1990, Loïc Chevrant-Breton s'inspire des bibliothèques de rue d'ATD-Quart Monde et de son statut d'artiste des Beaux-Arts à Marseille pour créer l'association Arts et développement. Son idéal, rendre possible une rencontre entre deux « cultures », celle du mouvement associatif dédié à la solidarité et celle du monde artistique. Pour cela, il imagine des rencontres régulières entre artistes et habitants (enfants, jeunes et parents) des cités.

Pendant près de vingt ans, l'association Arts et Développement va ainsi concevoir et organiser en lien avec des équipes sociales l'installation d'artistes au pied des immeubles situés dans des territoires réputés sensibles et ce dans le but de contribuer à l'insertion sociétale, à l'éducation, créer du lien social et concourir au changement des relations dans le quartier. Un projet dont la réussite repose avant tout sur son mode d'approche du public, son accessibilité directe, sa visibilité au sein du quartier. En 2008, cette démarche originale est baptisée « Un artiste, un quartier ».

« Un artiste, un quartier », ambition Paca

Les missions de l'association sont d'aller à la rencontre du public, de l'aborder au cœur de son lieu d'habitation, l'encourager à descendre, à échanger avec les autres, à partager, respecter et surtout à « vivre ensemble ». De la même façon, la présence directe et pérenne des artistes dans des quartiers réputés « en difficulté », est à souligner. Les artistes ont un mode d'intervention original, plus ouvert, ludique, parfois surprenant, moins institutionnalisé. Toutefois, seul dans un quartier, l'artiste aurait quelques difficultés à se faire reconnaître. Le point fort d'« Un artiste, un quartier » repose sur une complémentarité de compétences via le binôme avec un animateur ou un éducateur du quartier. Par la présence de ce travailleur social, l'insertion de l'artiste dans la cité est facilitée et lui permet d'ajuster ses propositions à la spécificité du public et à la problématique du site.