L'électrification d'un village au Sénégal, un enjeu technique et sociétal

Dans un pays où le taux d'électrification est seulement de 33 % et de 16 % en zone rurale, il est difficile aux populations les plus pauvres d'accéder à de meilleures conditions de vie et de se développer économiquement.

Humanitaire et Développement

Lieu
région de Louga, Sénégal

Marraine
Nelly Rangod

Dotation
5 750 € au Comité du 01/12/2009

Porteur du projet

Lato Sensu

L'association franco-sénégalaise Lato Sensu qui porte le projet d'électrification du village de Santhiou Baïty est composée de deux associations étudiantes françaises l'une à Dijon, l'autre à Lyon, et de deux associations sénégalaises basées à Pikine et Louga. Le projet d'électrification rurale s'inscrit dans la continuité des actions de Lato Sensu qui intervient dans le village depuis 2005, Lato Sensu Dijon menant parallèlement plusieurs programmes à Pikine et dans la région de Louga.

Le choix des différents bâtiments à électrifier a été effectué en 2008 lors d'une étude de faisabilité menée avec la population. À la demande des habitants, le choix s'est porté sur un poste de santé, deux logements destinés aux enseignants et le magasin des femmes. Ce projet vise aussi à faciliter le développement socio-économique du village grâce à l'amélioration de l'accès à la santé - notamment en offrant de meilleures conditions d'accouchement. Les enseignants pourront résider au village, aider aux devoirs du soir et à l'alphabétisation des adultes (pratiquement aucun villageois ne sait écrire), le développement économique passant par la création d'activités génératrices de revenus : couture, épicerie et recharge de batteries.

Un choix qui contribue aussi au développement des énergies renouvelables et à l'autonomie énergétique du village.

Après une étude comparée des différentes solutions, le solaire comme moyen de production par une technique photovoltaïque est apparu comme le système le plus adapté aux besoins et à la configuration du village. Contrairement à un raccordement au réseau national, coûteux et sujet aux aléas des délestages, la solution solaire permet de s'adapter aisément à la puissance requise par les équipements. Elle autorise également la pérennisation de l'ensemble du système via la création d'un « Fond solaire » - déjà mis en place avec succès pour l'eau -, financé grâce aux loyers des enseignants et au versement d'une part des revenus générés par les activités du magasin des femmes. De surcroît, elle permet à la population locale par l'intermédiaire de ce même Fond solaire, de devenir acteur de son propre développement.

Ce projet auquel la Fondation s'associe pour l'acquisition des panneaux solaires et du matériel nécessaire (batteries, contrôleurs de charge, un onduleur et des lampes) auquel s'ajoutent une machine à coudre et un réfrigérateur solaire pour le magasin des femmes, trouve sa justification directe par la sécurité sanitaire et le développement économique qu'il génère.