Vous êtes partie un mois après le passage du cyclone tropical Idai qui a notamment touché la côte portuaire du Mozambique. Quelles ont été vos premières impressions à l'arrivée ?
Marie Gaveriaux : Les habitants ont fait preuve d’une résilience étonnante : les rues ont été très vite débarrassées des débris. Mais la situation était clairement plus difficile dans les régions rurales qu'à Beira, pourtant seconde ville la plus importante du pays avec ses 500 000 habitants.
A titre personnel, j’ai découvert l’univers de la coordination humanitaire, un monde que je ne connaissais pas du tout. On ne se doute pas de l’organisation qui se met en place après de telles catastrophes. Et je tire d’ailleurs mon chapeau à Solidarités International, l’ONG partenaire de la Fondation Veolia, avec qui nous avons travaillé.
Sur le terrain, vous avez succédé, avec Frédéric Gogien, à un autre binôme de volontaires Veoliaforce. Quelle a été votre mission ?
MG : Avant notre arrivée, deux Aquaforce 2000 avaient été déployées par Marlène Cothenet et Romain Thémereau avec Solidarités International. Notre mission a finalement consisté à organiser la suite : optimiser la qualité de l’eau produite et surtout former une équipe de Mozambicains pour assurer la pérennité de l’accès à l’eau.
Comment s’est déroulée la formation avec la difficulté de ne pas parler le Portugais ?
MG : On se débrouille : un peu d’anglais, un peu d’espagnol... Et beaucoup de gestes ! Et puis nous étions deux, c’est important. Chacun a naturellement trouvé sa place et ses modes d’expression. Nos stagiaires ont d’ailleurs très vite surnommé Frédéric Gogien "l’Inspecteur Gadget"... L’objectif était que les quatre jeunes Mozambicains que nous formions soient autonomes. Et au bout de quelques jours, ils démarraient eux-mêmes les Aquaforces.
Comment avez-vous organisé votre absence au sein de l’équipe de Veolia Water Technologies (Saint-Maurice, Val de Marne, Veolia Eau) ?
MG : Le planning n’était pas idéal avec le départ de ma chef de projet en congé maternité le jour où je devais partir. Mais mes supérieurs ont été d’un grand soutien : ils m’ont donné leur accord un dimanche et nous avons organisé la transition au mieux pour que je puisse m’absenter sans que l’équipe n’ait trop à en souffrir.
Quel bilan tirez-vous de cette mission ?
MG : Je suis partie avec le sentiment d’avoir vécu une expérience extraordinaire : j’ai beaucoup appris, sur moi-même, sur le pays… Le retour est forcément un peu violent : il faut se reconnecter avec la réalité. On a passé trois semaines sur le terrain, à s’adapter tous les jours, à improviser parfois pour trouver les meilleures solutions. On retrouve une vie à la fois plus sédentaire et plus réglée. C’est le jeu !