Les fruits de la coopération

Bien qu'essentielle pour son économie, l'agriculture demeure souvent peu rentable à Madagascar. Pour infléchir cette situation, un projet basé à Manakara vise à transformer sur place les fruits cultivés sur l'île. À la clé : moins de pertes et des produits à plus forte valeur ajoutée.

Social et emploi

Lieu
Manakara, Madagascar

Parrain
Baudoin de La Croix

Dotation
15 000 € au Comité du 03/10/2006

Porteur du projet

Fidesco

«Je connais bien Fidesco pour y avoir moi-même travaillé durant deux ans lors d'une mission au Cameroun. Cette ONG s'inscrit dans une démarche à long terme : les coopérants ont pour mission de transmettre progressivement leur savoir-faire à des intervenants locaux. Le projet de Manakara participe à l'élan du commerce équitable tout en assurant un transfert de technologie et de savoir du nord au sud.»
Baudoin de La Croix

À Madagascar, l'agriculture occupe environ 80% de la population active. Pourtant, la part de ce secteur dans le PIB ne dépasse pas les 30%. Très concentrée sur quelques produits (vanille, litchi, girofle, café…), la production agricole malgache reste très fragile. Dans le sud-est de l'île, particulièrement, la région enclavée de Manakara demeure très pauvre. Pour les paysans qui y vivent, la mise en place de sites de transformation agroalimentaires représente un enjeu majeur : l'assurance de s'engager sur la voie du développement en trouvant de nouveaux débouchés pour leur production.
En 2000, le bureau de développement Ecar de Manakara et le Cercle régional des agriculteurs malgaches ont lancé l'idée d'un atelier de transformation de fruits. Confié dès ses débuts à Fidesco, une organisation non gouvernementale spécialisée dans l'aide au développement, ce projet a bénéficié de l'aide de différents bailleurs de fonds pour la construction d'un premier bâtiment et l'achat de l'équipement nécessaire à l'activité.

Une coopération durable

Pour soutenir efficacement les paysans pauvres de la région, l'atelier de transformation leur achète une quantité significative de fruits à un prix plus élevé que la moyenne. Fruits et épices locaux sont alors transformés en une douzaine de produits différents (sirops, confitures et gelées), acquérant ainsi une forte valeur ajoutée. Les normes d'hygiène et de qualité correspondent aux standards européens afin de garantir la conformité des produits pour l'export. De plus, des packagings réalisés par un centre d'éducation local renforcent leur attractivité. Ainsi, toute cette production peut intéresser les Malgaches aisés, les touristes et les expatriés. La vente a commencé dans les épiceries et les hôtels de Manakara ainsi que dans les boutiques chics des villes des hauts plateaux.
L'atelier a déjà formé six ouvrières employées à temps partiel et un gardien à plein temps. L'aide de la fondation Veolia permettra d'acquérir du matériel spécialisé supplémentaire (centrifugeuse, presse agrume, autoclave, remplisseuse/doseuse…), autorisant ainsi une “montée en puissance” de l'activité. Passant à un nouveau rythme de production, l'atelier pourra en effet embaucher six nouvelles ouvrières et un cadre dirigeant.