Surdité : améliorer la qualité de l'enseignement

«Pour aider les enseignants béninois à approfondir leurs connaissances en matière de pédagogie adaptée aux enfants sourds, les trois étudiantes de Calebassénadé s'investissent sans compter : elles ont choisi de partager tout ce qu'elles possédaient : leur temps, leurs expériences et leur savoir.»

Thierry Gosset

Parmi la longue liste des handicaps physiques qui empêchent un enfant de suivre une scolarité normale, la surdité est l'un de ceux que l'on parvient le mieux à contourner. À condition, bien sûr, de bénéficier des outils pédagogiques et des appareillages adéquats et, aussi, de pouvoir compter sur des enseignants formés à ce type de difficultés. Or, au Bénin, petit pays d'Afrique de l'Ouest où la majorité de la population demeure très modeste, les uns et les autres font défaut.
À Sénadé, l'école pour enfants sourds, créée en 1988, regroupe une cinquantaine d'enfants âgés de 5 à 18 ans qui ne possèdent pas d'appareillages auditifs. Parallèlement, les enseignants se sentent assez démunis, même si, pour la plupart, ils ont pu suivre une formation initiale au langage des sourds.

Soutenir les enseignants

Depuis plusieurs années, l'école fait donc appel aux bonnes volontés étrangères pour l'aider dans sa mission. Ortho Bénin France et Orthophonistes du monde interviennent régulièrement lors de séminaires de formation à la langue des signes ou pour effectuer des missions ponctuelles (apport de matériels). Malgré tout, l'association Calebassénadé, formée par trois jeunes étudiantes en orthophonie, a pu constater une grande disparité dans les moyens à la disposition des différents professeurs. Ceux-ci, de leurs côtés, restent très demandeurs de soutien extérieur : perfectionnement à la langue des signes, formations et documentations pédagogiques complémentaires pour l'accueil d'enfants sourds, approfondissement des méthodes de démutisation, parrainage, appareillages, etc.