Un hammam pour renouer les liens sociaux

Lorsque chacun se retrouve isolé, exclu de tout projet collectif parce que sans emploi et sans revenu suffisant, il devient urgent de créer des lieux de rencontre et de partage. À Empalot, l'une des banlieues défavorisées de Toulouse, des femmes se sont emparées de cette nécessité.

Environnement et Biodiversité

Lieu
Quartier d'Empalot, Toulouse, France

Marraine
Isabelle Duchamp

Dotation
12 000 € au Comité du 31/01/2006

Porteur du projet

Coeur métis

«  Ce projet a déjà séduit le ministère de l’Emploi, qui lui a décerné le premier prix national “Talents des cités” en 2005 dans la catégorie “création d’entreprise”. Le hammam est à la fois une source de bien-être et un formidable vecteur de lien social.  »

Isabelle Duchamp

Empalot fait partie des quartiers dits d’habitat social de Toulouse. La population y est plutôt jeune et métissée. Le taux de chômage y avoisine les 40 % selon l’ANPE, contre 12,70 % pour l’ensemble de la ville. De nombreuses femmes, jeunes ou âgées, mères de famille ou non, se retrouvent seules, obligées de se «débrouiller» dans un contexte économique et social très dur.
Depuis 2003, Cœur métis s’emploie à leur redonner espoir et dignité. L’association les aide à se reconnecter avec le monde extérieur et les accompagne dans la construction de leur projet de vie : elle leur propose, par exemple, les services d’un écrivain et un accompagnement dans leurs démarches administratives.
En janvier 2006, pour faciliter l’accueil de ses “protégées”, Cœur métis a ouvert un salon de thé où les femmes peuvent venir discuter avec une médiatrice. À présent, l’association souhaite répondre à un autre besoin : disposer d’un endroit convivial où les femmes pourront se rencontrer et échanger librement.

Le lien social à fleur de peau...

L’idée d’un hammam s’est doucement imposée. Espace de relaxation qui leur sera entièrement réservé, elles pourront venir y savourer des moments de bien-être, mais aussi des instants de repos où prendre le temps de discuter avec les autres pour renouer des liens sociaux complètement distendus. Cœur métis a tout prévu : le hammam sera aussi une activité économique à part entière. Accueil, secrétariat, entretien…, plusieurs emplois y seront associés.
Un bail commercial a déjà été signé en octobre 2005 pour une petite maison rue Fereta : de nombreux aménagements y sont toutefois nécessaires pour transformer la bâtisse en hammam offrant toutes les garanties sanitaires et de sécurité. La fondation Veolia a choisi de participer à hauteur de 12 000 euros à cette réhabilitation qui va également bénéficier du soutien de la ville, de l’État, des fondations Vinci et Caisses d’épargne et du Conseil régional.