L’assistance aux populations réfugiées, déplacées ou persécutées passe inévitablement par des solutions d’hébergement et d’accès aux services vitaux essentiels : sécurité alimentaire, eau potable, assainissement, soutien médical... Quand l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et la communauté humanitaire s’engagent dans la gestion de camps, l’ensemble de ces problématiques sont à traiter pour assurer la survie immédiate et future des populations.
Assainir des eaux usées, ou plus communément, des boues fécales issues de latrines communautaires, c’est assurer l’élimination des pathogènes et pollutions dont elles sont naturellement chargées avant leur rejet dans le milieu naturel. Or une mauvaise gestion conduit au retour d’eaux contaminées dans les écosystèmes, soit un facteur de pollution qui impacte très durablement la santé, la nutrition et l’environnement. On estime ainsi que, chaque année, 1,8 milliard de personnes risquent de contracter des maladies telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie ou la poliomyélite, via la consommation d’une eau supposément potable mais contaminée par des matières fécales.
Solidarités International, ONG engagée sur de nombreux terrains internationaux, en fait l’expérience à Sittwe, au Myanmar. Depuis 2008, elle travaille avec de nombreux acteurs pour améliorer le sort de familles déplacées dans l’ouest du pays. Dans l’ancienne Birmanie, devenue Union de Myanmar en 1989, des conflits internes entre communautés musulmanes et bouddhistes ont éclaté en 2012, provoquant le déplacement de plus de 140 000 personnes. Leur intensité s’est accrue en 2017, entraînant la fuite de 740 000 Rohingyas, minorité musulmane du Myanmar, vers le Bangladesh.
Aujourd’hui, plusieurs dizaines de milliers de Rohingya vivent toujours dans des camps, dans l’Etat du Rakhine, l’un des plus pauvres du pays, régulièrement exposé aux catastrophes naturelles. A Sittwe, les camps se sont pérennisés et une station de traitement a été implantée pour centraliser et traiter les boues issues de 4 000 latrines. Objectif : garantir la bonne utilisation des latrines avec la vidange régulière de leurs fosses et le traitement écologique et salubre des boues de vidange.
Depuis 2018, la fondation Veolia accompagne Solidarités International pour optimiser et adapter la capacité de la station. Une première mission menée fin 2018 a conduit deux volontaires Veoliaforce à passer trois semaines sur site pour installer un laboratoire d’analyse destiné à comprendre et, in fine, améliorer le fonctionnement de la station. La collaboration s’est poursuivie tout au long de l’année 2019 avec la mise à disposition d’experts du réseau Veoliaforce pour étudier les axes d’évolution, la station nécessitant en particulier de doubler sa capacité.
L’assainissement : un double objectif
Assainir les boues de vidange, et en général, les eaux usées est une problématique transversale qui touche à la fois à la sécurité des populations et à la protection de l’environnement. L’objectif est d’éliminer les pathogènes contenus dans ces eaux (qui présentent un risque pour la population) et de diminuer la concentration de certains composés naturellement présents dans les eaux mais qui présentent un risque pour l'environnement s'ils sont présents en concentration élevée.
TEMOIGNAGES
"De l'urgence qui dure..."
Arthur de Saint-Hubert, volontaire Veoliaforce de la fondation Veolia, est parti en mission en mars 2020 pour préparer le doublement de la capacité de la station d’assainissement de l’un des camps.
« Croiser les expertises pour trouver des solutions. »
Nathalie Vigneron Larosa, ingénieur, volontaire Veoliaforce, spécialisée dans les projets liés aux filières de traitement de l’eau, a travaillé à distance sur le projet.
De premières missions fin 2018
Fin 2018, de premières missions d'expertise Veoliaforce ont été menées au Myanmar. Romain Verchère (Veolia Water Technologies, VWT) et Elettra Balboni (Veolia Industries Global Solution, VIGS) avaient installé un laboratoire d’analyse destiné à améliorer le fonctionnement de la station.