La version moderne du “Loup et de l’agneau”

«  Ferus se propose de concilier des intérêts apparemment inconciliables grâce à l’écoute et au respect mutuel. Une démarche très positive, tant pour le développement durable que pour le respect de l’environnement.  »

Brigitte Allard

Réintroduire loups, ours et lynxs dans les montagnes françaises : un sujet sensible qui déclenche de violentes polémiques. Apparemment, les arguments avancés par les défenseurs des grands prédateurs en faveur de la biodiversité sont incompatibles avec les intérêts des bergers, qui souhaitent avant tout protéger leurs troupeaux. Restait à créer un pont entre ces deux mondes. Depuis dix ans, l’association Ferus tente de favoriser des rencontres et la compréhension entre les opposants et les partisans de la présence de ces espèces sur le territoire.

Une démarche non polémique

Partant du principe que la méconnaissance entraîne peur et rejet, Ferus développe notamment un programme appelé “Pastoraloup”. Il consiste à recruter des écovolontaires bénévoles afin de les envoyer chaque été en alpage pour aider les bergers à protéger leurs troupeaux. Ils passent trois semaines sur le terrain avec le berger et ses animaux, après quelques jours de formation au printemps. Au cours des journées passées ensemble, les deux “camps” apprennent à se connaître. Cette présence constitue en outre un coup de main utile face à l’augmentation de surveillance induite par la présence de prédateurs.
L’expérience fonctionne bien. Elle nécessite même d’acquérir de nouveaux équipements pour se développer : des filets de protection électrifiés pour protéger les aires de pâturage, un véhicule tout terrain avec remorque et du matériel de montagne pour le bivouac des écovolontaires. L’association finance la moitié du budget indispensable à ces investissements. L’autre partie, soit 14 000 euros, est accordée par la fondation Veolia afin de prouver qu’une cohabitation entres activités pastorales et prédateurs est possible.