L'école amie des enfants

« Ce projet a été mené dans le cadre d'une collaboration de longue date avec l'UNICEF. Nous avions pour priorité d'améliorer l'accès des enfants aux services essentiels que sont l'eau, l'assainissement et le chauffage. »

Jean-Pascal Rigolleau

Placer l'enfant au centre de l'école, considérer son bien-être de manière globale (santé, nutrition, vie dans la famille et dans la communauté), créer un environnement favorisant l'apprentissage, à travers la qualité des enseignants, des méthodes pédagogiques et du cadre de travail : c'est dans cet esprit que l'UNICEF promeut depuis plusieurs années le concept des Child Friendly Schools déjà mis en œuvre dans de nombreux pays (Cambodge, Inde, Kosovo, Mongolie, Afghanistan...).

En 2008, elle applique ce programme en Moldavie, pays d'Europe de l'Est indépendant depuis 1991, qui connaît une croissance de quelque 8 % par an mais où 30 % des 4 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.¹

Ce projet, qui s'inscrit dans un partenariat d'ensemble entre l'UNICEF et les autorités moldaves de l'éducation, porte autant sur les questions de formation (capacités des professeurs, contenu pédagogique) de prévention (lutte contre la violence à l'école, règles d'hygiène et de vie, etc.) que d'infrastructures. Il s'agit en effet d'assurer à terme pour chaque école, l'accès aux services essentiels que sont l'eau, l'assainissement et le chauffage, domaines dans lesquels la fondation Veolia apporte son expertise technique.

L'accès aux services essentiels : l'eau, l'assainissement et le chauffage

Afin de réunir les conditions de réussite préalables au déploiement à grande échelle de la démarche, les écoles ont été invitées par le Ministère de l'Éducation à répondre à un concours national organisé par l'UNICEF pour permettre de sélectionner les deux écoles pilotes, conformément aux pré-requis définis lors des deux premières missions d'évaluation de Veoliaforce conduites en 2008, notamment en termes de pérennité de l'établissement, de motivation de l'équipe pédagogique, de disponibilité des ressources en eau et en énergie de bonne qualité ainsi que d'implication des populations locales.

Les deux écoles choisies par l'UNICEF et la Fondation pour être pilotes sont Molesti, située près de la capitale moldave, et Sofrincani, située au Nord du pays.
Le budget global, chiffré à 115 000 euros pour Molesti et 150 000 euros pour Sofrincani, est financé à hauteur de 15% par les habitants.

Déjà sensibilisés à la problématique générale de la qualité des eaux en Moldavie, les ministères moldaves chargés de l'éducation, de la jeunesse et de la santé, ont aussi mandaté l'UNICEF pour réaliser un audit national de la qualité de l'eau consommée dans les écoles. L'UNICEF a donc sollicité à nouveau l'appui technique de la Fondation, qui a envoyé deux volontaires sur le terrain pour évaluer la capacité des laboratoires moldaves à réaliser cet audit, et exploiter au mieux les résultats afin de détailler les paramètres polluants, les risques pour la santé et les équipements sanitaires de base à prévoir, ainsi que les mesures d'hygiène à renforcer dans les écoles.
Les résultats de ces analyses permettent donc à l'UNICEF de formuler des préconisations aux autorités moldaves pour la remise en état des réseaux d'eau au niveau national.

Une expertise globale pour les écoles de Molesti et Sofrincani

Dès 2009, la Fondation, l'UNICEF et le FISM sélectionnent deux bureaux d'études locaux chargés d'établir le cahier des charges pour le lancement de l'appel d'offres, selon les recommandations des volontaires. Plusieurs entreprises locales sont sélectionnées pour effectuer les travaux nécessaires à la rénovation des infrastructures, notamment en matière d'isolation thermique, de chauffage, d'eau et d'assainissement.

Des volontaires Veoliaforce, spécialistes de l'eau et de l'énergie, se rendent régulièrement sur le terrain pour appuyer les équipes locales, vérifier le lancement et la coordination des travaux. En une année, ils réalisent dix blocs sanitaires comprenant lavabos et toilettes séparées pour filles, garçons et enseignants, dont l'évacuation des eaux usées est assurée par un réseau connecté à une micro station d'épuration.
Les équipes rénovent également le système de chauffage et de régulation, ainsi que l'isolation thermique des bâtiments : installation de nouvelles toitures, et remplacement de près de 250 portes et fenêtres en bois par des éléments en PVC. L'éclairage des salles de classes est également refait à neuf. Au-delà de l'accès aux services essentiels, les travaux doivent aussi permettre de rendre l'école plus agréable : ceux-ci sont donc finalisés par la rénovation des façades, de la cantine et des sols.

Inaugurées le 1^er septembre 2010, en présence du ministre de l'Education moldave, de l'UNICEF Moldavie et de la fondation Veolia, les écoles accueillent aujourd'hui plus de 300 élèves et une trentaine de professeurs dans un environnement favorable à l'apprentissage. Celles-ci disposent désormais d'un accès pérenne à l'eau potable, d'un réseau de collecte des eaux usées, et de chauffage. Quant à la qualité de l'enseignement, il est assuré, grâce au soutien de l'UNICEF et des autorités moldaves de l'éducation, par des professeurs formés à de nouvelles méthodes de pédagogie, plaçant l'enfant au cœur du système d'apprentissage, sans distinction de genre ni d'origine sociale.

L'enjeu, à terme, est bien d'engager la mise aux normes des infrastructures et la formation des professeurs de l'ensemble des 1000 écoles de Moldavie, en tirant les enseignements de ces deux initiatives « modèles » et en mobilisant les financements nécessaires.

¹source unicef.org et unicef.fr, NB 4,2 millions d'habitants avec la Transnistrie