L'accès à l'eau potable pour enrayer les maladies

En 2003, un groupe d'élèves ingénieurs de l'association Idées rencontre les villageois de la commune rurale d'Alakamisy-Ambohimaha, à Madagascar. L'objectif de cette enquête : évaluer leurs besoins en adduction d'eau, écouter les propositions de la population et étudier la faisabilité des projets. De retour en France, ils ont acquis une conviction : pour être « durables », les réseaux doivent être réalisés avec les villageois et entretenus par eux. Grâce aux conseils de Jean-Claude Rimlinger, volontaire de Veoliaforce et parrain du projet, ils optent pour trois systèmes d'adduction de type gravitaire*. Sur place, ils aident à la création d'un comité d'eau, structure décisionnelle locale, dans chacun des trois villages concernés. Celui-ci se charge de faire creuser les tranchées nécessaires aux réseaux. Fin 2004, les élèves ingénieurs d'Idées posent buses, citernes et tuyaux, qui seront complétés par des bornes fontaines pour la distribution de l'eau. Enfin, ils proposent et mettent en place une redevance annuelle prélevée par le comité d'eau pour permettre l'entretien du réseau.

À très court terme, la population sera ainsi en mesure d'assurer elle-même la maintenance de son adduction en eau potable : une façon efficace d'enrayer les épidémies – notamment le choléra – qui ravagent la région. D'ici quelques mois, Idées envisage de compléter son action en construisant des latrines, des douches, des fosses d'incinération de déchets, etc. La fondation Veolia aide ce projet en versant 10 000 euros utilisés pour l'achat de matériel.

Assurer l'avenir des besoins en eau

Les trois systèmes d'adduction d'eau fonctionnent désormais. Le comité de gestion de l'eau, créé et formé par Idées a mis en place un système économique acceptable (et accepté) par la population : chaque habitant de plus de 18 ans lui verse une redevance annuelle de 10 000 francs malgaches (1,52 euros). Cet argent permet de maintenir les installations en bon état de marche et d'assurer avec sérieux le suivi de la consommation. Le président du comité a de plus bénéficié d'une formation suffisante pour pouvoir à son tour la dispenser aux jeunes de la communauté.

De son côté, la citerne dans laquelle l'eau est initialement stockée est encore largement surdimensionnée par rapport aux besoins de la population locale : les responsables d'Idées et de la communauté villageoise ont souhaité anticiper l'évolution des besoins des habitants, liés, notamment, à l'extension prévisible de la population.