Le chantier de l’hôpital Caroline a un fort impact social puisque une centaine de salariés en insertion y travaillent chaque année en se formant aux métiers de maçon du bâti ancien et de menuisier d’agencement. Prescrits notamment par Pole Emploi et les Missions locales, les candidats sont recrutés sur leur motivation, sans prérequis de connaissances dans le BTP. Les profils et les âges, de 18 à 60 ans, sont très variés.
De la maçonnerie à la cuisine
Les salariés signent un contrat de six mois, renouvelé une fois. Ils alternent une semaine de 35 h en situation de production sur le chantier et une semaine de 17h où ils travaillent sur les plateaux techniques aménagés pour parfaire leur apprentissage et se préparer aux examens. Ils visent un titre professionnel de niveau V (équivalent CAP) validé par l’Afpa (Agence nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes) et reconnu par le ministère du Travail et de l’Emploi. La formation s’effectue par la transmission des gestes, l’expérimentation plutôt que par des connaissances théoriques.
Chaque salarié est épaulé par un encadrant technique et un chef de projet accompagnateur qui le suivent et le soutiennent dans ce parcours de remobilisation. Les encadrants ont un haut niveau d’expertise, pour la plupart formés par les Compagnons du Devoir. Au cours des trois premiers mois, l’accent est mis sur les problèmes de mobilité, de logement, de langue, les difficultés de maîtrise… et sur les solutions : financer un permis de conduire, obtenir un appartement temporaire, suivre des cours de français... Les mois suivants sont plus axés sur le projet professionnel : travailler ses compétences, les formations à la sortie du parcours d’insertion…
Les métiers du bâtiment sont un support de reconstruction de la personne mais pas nécessairement une vocation. 50 % des salariés qui trouvent un emploi partent dans des filières BTP, 50 % dans la logistique, la sécurité, les services à la personne, la restauration… Des passerelles sont en cours d’élaboration avec Veolia pour embaucher les salariés d’Acta Vista dans des métiers en tension dans les secteurs de l’eau ou la propreté.