Garantir la sécurité alimentaire des éleveurs

Au nord-est d'Agadez, dans la région de Danet, l'ONG nigérienne Anigourane met en place les conditions indispensables pour aider les populations d'éleveurs à ne plus souffrir de famines.

Humanitaire et Développement

Lieu
Région de Danet, Niger

Marraine
Michèle Payraudeau

Dotation
20 000 €. au Comité du 03/10/2006

Porteur du projet

Anigourane

« En mettant à disposition des populations de l'eau tout au long de l'année, il s'agit bien sûr d'assurer leur sécurité alimentaire. Mais au-delà, l'objectif du projet est aussi de créer une coopérative qui permettra aux habitants de ce village de s'organiser et de gérer leur production. En bref, d'acquérir une nouvelle autonomie. »
Michèle Payraudeau

L'économie du Niger repose avant tout sur l'agriculture. Mais, dans ce pays aride où la température peut atteindre les 50°C, l'eau est rare et les nappes phréatiques se trouvent souvent à de grandes profondeurs, ce qui rend les forages coûteux et le recours à l'irrigation très limité (moins de 2% des surfaces cultivées). Les conséquences de cette situation sont bien connues : les années où la pluviométrie est très nettement insuffisante, les populations, des éleveurs dans leur majorité, souffrent terriblement du manque d'eau, tout comme leurs cheptels. Les famines restent malheureusement fréquentes.

Afin de réduire le niveau d'insécurité alimentaire des pasteurs de la région de Danet, au nord-est d'Agadez, l'ONG nigérienne Anigourane se bat pour leur assurer l'accès à l'eau, tout au long de l'année. En construisant des forages de cent à deux cents mètres de profondeur, il s'agit non seulement de garantir l'approvisionnement nécessaire aux hommes et à leurs bêtes, mais aussi de permettre la création de zones de maraîchage.

 

Vers l'autonomie villageoise

À terme, quatre villages sont concernés par le projet : Téchillé (600 familles), Abalachiwat (400 familles), Takarach (280 familles) et Fichat (200 familles). Mais, dans un premier temps, les efforts se concentreront sur Téchillé, qui sert de site test avant d'étendre l'expérience. Grâce à l'action conjuguée de plusieurs acteurs (la direction régionale de l'Hydraulique de la région d'Agadez, l'association Robin des bois, la société de forage Foraco et un hydrogéologue de la Cogema pour l'assistance technique), un premier forage a pu être réalisé, donnant un débit de 20m3/h tout à fait concluant. Avec l'aide de la fondation Veolia et les conseils des spécialistes de Veoliaforce, il faut désormais l'équiper d'une pompe immergée. Le but étant d'alimenter régulièrement un réservoir de 20m3 qui fournira la précieuse ressource de façon pérenne.

L'activité maraîchère pourra alors être entreprise et remplir plusieurs rôles : elle assurera la sécurité alimentaire des familles, procurera des emplois à quelques jardiniers et constituera un revenu complémentaire pour les femmes, chargées de s'occuper de la gestion de l'eau au sein de la future coopérative du groupement. Une organisation essentielle sur la voie du développement autonome du village.