Eau potable et assainissement : des solutions à trouver pour Oulan Bator

Pendant trois ans, Action Contre la Faim va expérimenter des solutions d'accès à l'eau potable et d'assainissement dans les quartiers qui poussent "comme des champignons" autour de la capitale mongole, Oulan Bator, en raison d'un important exode rural. À terme, des dizaines de milliers de familles sont concernées.

Humanitaire et Développement

Lieu
Oulan Bator, Mongolie

Parrain
Laurent Phan

Dotation
30 000 € au Comité du 31/03/2009

Porteur du projet

Action Contre la Faim

« Ce projet ambitieux, permettra de déterminer des solutions novatrices en termes d'assainissement.
Ces solutions pourront être reproduites sur d'autres programmes similaires, dans des régions aux conditions d'implantation difficiles.
De plus, l'implication des acteurs, dès la définition du projet, garantit son adéquation avec les besoins de la population et sa pérennité. »

Laurent Phan

La Mongolie, comme la majorité des pays, connaît depuis plusieurs années un exode rural très important. Au point qu'Oulan Bator, la capitale forte d'environ un million de personnes, est aujourd'hui constituée à près de 60 % d'habitants fraîchement arrivés.

Sans beaucoup de moyens, les nouveaux venus s'installent à la périphérie de la ville, dans des yourtes traditionnelles (appelées "Ger") ou dans des logements de fortune, formant de nouveaux quartiers, appelés "zones des Gers", qui n'arrêtent pas de grossir. Dans ces conditions, le développement urbain peine à suivre : le manque d'infrastructures est flagrant, notamment pour tout ce qui concerne l'eau.
L'accès à l'eau potable reste en effet limité à des kiosques à eau publics, où la consommation s'échelonne entre 4 et 10 litres par jour et par habitant.
Quant aux latrines, elles sont en général à usage unique : une fois remplies, elles sont couvertes et les habitants en creusent de nouvelles. Cependant, ce mécanisme se trouve confronté au manque de place des parcelles individuelles, en plus de la pollution des sols qu'il engendre.

Au total, le bilan hydrique de cette situation est très mauvais : l'absence d'un véritable système d'assainissement des eaux usées pollue l'eau de la ville et de ses sous-sols et l'eau potable restant bien souvent stockée par les familles dans de vieux récipients industriels, elle est en général de très mauvaise qualité.
Pour ces deux raisons, les conditions sanitaires se détériorent très vite dans les zones des Gers, au point que l'on constate une augmentation de certaines maladies (dysenteries, hépatites A) d'année en année.

Trouver les meilleures solutions

Implantée depuis 2001 à Oulan Bator, Action Contre la Faim (ACF) emploie trois expatriés et trente-deux Mongols pour œuvrer dans la ville. Mesurant bien toute l'importance de cette dégradation, elle va expérimenter diverses options pour améliorer l'accès à l'eau, à l'hygiène et à des systèmes d'assainissement durables.
En s'appuyant sur de nombreux acteurs locaux, son programme consiste à tester diverses méthodes et technologies, afin d'identifier les meilleures options qui pourront ensuite être implémentées par les secteurs publics ou privés.

Avec de nombreux partenaires - dont la municipalité, différents ministères et plusieurs universités - elle va œuvrer dans quatre directions : la sensibilisation aux risques d'une trop faible consommation en eau, l'identification de solutions d'assainissement durable, l'amélioration de la gestion domestique de l'eau et des pratiques d'hygiène ainsi que la mise en place de diverses options dans des groupes de foyers amenés à participer aux expériences pilotes.

La fondation Veolia apporte son soutien à ce programme en finançant la construction de latrines et une partie des systèmes d'évacuation et de traitements des eaux usées. Entre mars 2009 et la fin 2011, 44 500 personnes pourront ainsi bénéficier d'un programme veillant à l'amélioration de leur qualité de vie, rendue pérenne par l'appropriation de nouvelles pratiques d'hygiènes.