De l'électricité renouvelable dans la Vallée de Jacmel

« L'Assific confie l'étude technique aux élèves d'un lycée avec qui l'agence Veolia Eau de Pontchâteau est en relation, notamment par l'accueil de stagiaires. Je suis heureux d'apporter mon aide et mes compétences techniques dans le domaine de la maintenance à ces jeunes et à ce projet humanitaire. »

Yannick Sourget

Créée en 2005, l'Association de Solidarité Internationale pour la Formation, l'Instruction et la Coopération (Assific) soutient une quinzaine de projets chaque année qui promeuvent l'instruction, l'éducation et la santé. Elle intervient notamment en Afrique, en Haïti et en Indonésie.

Des conditions d'éducation difficiles

Nous sommes dans la Vallée de Jacmel, une vaste commune d'environ 40 000 habitants située dans le sud d'Haïti. L'accès au village est difficile, les routes ne sont pas goudronnées, il faut franchir un gué pour l'atteindre. En période de crues, la Vallée peut se trouver isolée. L'école Léonce Mégie y accueille 488 élèves et emploie une équipe pédagogique et de service d'une trentaine de personnes. De nouveaux bâtiments accueilleront prochainement une section professionnelle réservée aux jeunes de la région pour qui l'apprentissage d'un métier est essentiel. La situation énergétique de l'école est compliquée. En l'absence de réseau électrique public, elle est alimentée en électricité par un petit groupe électrogène alimentant des batteries fournissant un peu d'électricité en journée. La puissance de ce groupe est trop faible et le coût du carburant est prohibitif pour le budget de l'école qui dépense déjà près de la moitié du budget de la cantine dans l'achat du propane qu'il faut transporter depuis Port au Prince (100 km), avec les dangers que cela implique.

De l'énergie plus sûre et moins chère

Le projet consiste à installer une unité de production mixte d'énergie (solaire/éolien/biogaz) dans l'école. Il est porté conjointement par l'Assific et les Frères de L'instruction Chrétienne en Haïti qui scolarisent près de 10 000 élèves dans dix écoles (dont l'école Léonce Mégie) et emploient plus de 500 professeurs et personnels administratifs et de service. Ils sont les garants vis-à-vis de l'Assific du suivi régulier des installations mises en place. L'étude technique du projet a été confiée aux élèves et professeurs des sections « énergies » (STI2D) du Lycée Marcel Callo de Redon, en France, très actif sur le projet également. La présence de matériel similaire en France permet une vérification des performances de l'installation en Haïti.

Un projet pédagogique

Le projet se déroule en plusieurs étapes qui font chacune l'objet de bilans, les suites à donner étant corrigées en fonction, entre avril 2012 et décembre 2014. Les économies réalisées sont réinvesties dans l'accueil d'élèves supplémentaires ou dans l'amélioration de la formation. De plus, le système de production d'énergie constitue un objet pédagogique pour la future section professionnelle.