De l'eau partagée pour enrayer les maladies hydriques au Sahel

L'association Eau Partagée mène un programme d'éducation à la santé et de promotion de l'hygiène et de l'assainissement sur la commune de Markoye pour lutter contre les maladies d'origine hydrique.

Humanitaire et Développement

Lieu
Markoye, Burkina Faso

Parrain
Frédéric Mathon

Dotation
15 000 € au Comité du 19/12/2012

Porteur du projet

Association l'Eau Partagée

« Ce projet, qui touche aux aspects sanitaires, écologiques, économiques et sociaux de la commune de Markoye, est techniquement bien monté par une équipe pluridisciplinaire composée d'un médecin spécialisé dans les maladies tropicales, d'un pédagogue, ancien inspecteur d'académie référent pédagogique, et d'un ingénieur sanitaire. »

Frédéric Mathon

Eau partagée a été créée dans le prolongement des actions déjà engagées par le Syndicat intercommunal de distribution d'eau de la Corniche des Maures (SIDECM) avec les habitants de Markoye au nord du Burkina Faso, dans la région de l'Oudalan au Sahel.

Elle mène depuis sa fondation en juin 2009 des actions d'éducation et de promotion de la santé, mettant en œuvre le Traité d'éducation à l'écocitoyenneté et sa « démarche chemin », labellisé par l'Unesco, en direction de formateurs, d'enseignants, d'animateurs territoriaux, d'entreprises, d'associations et de décideurs politiques.

Elle participe à des campagnes de souveraineté alimentaire (autonomisation), répond à des besoins d'urgence, organise des ventes d'objets d'artisanat, des tombolas et d'autres opérations destinées à recueillir des fonds pour financer les projets de développement décidés par les villageois sahéliens.

Une situation sanitaire problématique

Au Burkina Faso, des pathologies - ayant pour la plupart une origine liée à l'eau : bilharziose, diarrhées, paludisme, trachome - affaiblissent dans des proportions dramatiques l'état de santé de la population. Au-delà de quelques campagnes ponctuelles, il n'existe pas de démarche continue de prévention de ces maladies. Il faut donc aider la population à comprendre comment des facteurs environnementaux peuvent dégrader leur santé et quels sont les moyens à leur portée pour limiter, voire enrayer, ces maladies.

Une fois cette compréhension acquise, le projet d'Eau Partagée à Markoye conduit les populations à se fixer des objectifs personnels ou collectifs : les « contrats de santé ». Ils peuvent prendre la forme d'engagements (adoption d'une réglementation sanitaire et suivi de son respect, protection des aliments et des récipients d'eau, lavage des mains et du visage, etc.) mais aussi conduire à la réalisation d'équipements (latrines familiales ou collectives, aménagements des écoulements autour des points d'eau, lavoirs collectifs, lieux de stockage des déchets, etc.).

Des impacts sanitaires, écologiques, économiques et sociaux

Le projet se déroule en trois phases dont la première (2010/2012) a permis une concertation locale et un travail méthodologique. Elle a donné lieu à des tests de cadrage en milieu scolaire et au sein d'un quartier, à la réalisation d'un cahier de santé participatif et d'un film de sensibilisation à la prévention des maladies hydriques en langue foulfouldé et à la création d'une association locale d'éducation à la santé.

La deuxième phase (2012/2013) concerne la mise en œuvre du projet : diagnostic, formation des formateurs, actions de sensibilisation, construction des équipements et mesures d'accompagnement. Une dernière phase de bilan et suivi (2014) est programmée, permettant de définir des axes de développement futur.

Au-delà de l'impact espéré sur la santé des populations, des résultats concrets sont attendus au niveau écologique (protection de la mare et de la nappe phréatique contre les rejets d'eaux usées, suppression des zones d'eau stagnante, etc.), au niveau économique (amélioration de la qualification des artisans et de la productivité générale de la population en lien avec l'amélioration de son état de santé) et au niveau social (augmentation de la capacité résiduelle à se consacrer au travail scolaire, par exemple).

De l'eau partagée pour enrayer les maladies hydriques au Sahel

La fondation Veolia, très intéressée par les questions liant eau et santé, s'associe plus particulièrement à la réalisation des équipements de ce projet, dont l'action est soutenue par de nombreuses institutions locales et internationales, dont l'Unesco.