“Les Aquaforces, c’est extraordinaire !”

Charles Bourdin, volontaire Veoliaforce chez Runéo (La Réunion)

Après 25 ans dans l’Armée de Terre, Charles Bourdin a rejoint la filiale réunionnaise de Veolia. Chez Runéo, il dirige le magasin central et a passé près de quinze jours à Mayotte, en mission Veoliaforce pour la fondation Veolia. Récit.

Vous avez été mobilisé en quelques jours, peu après le passage du cyclone Chido à Mayotte, pour être mis à disposition de la Croix-Rouge française par la fondation Veolia. Comment s’organise-t-on pour être parti en 48h ?

Charles Bourdin : Le plus compliqué, c’était de pouvoir s’équiper avant le départ. La Sécurité civile envoyée à Mayotte s’était approvisionnée à La Réunion. Les rayons de moustiquaires et de repas lyophilisés, notamment, étaient vides ! Ma grande chance, personnellement, c’est que j’ai bénéficié de la confiance de tous pour partir : la fondation Veolia, mes supérieurs hiérarchiques qui ont accepté mon absence sans la moindre réticence, et ma famille qui a retenu son inquiétude.

Cette mission, était-ce votre premier contact avec le monde humanitaire ?

CB : Je connaissais l’humanitaire d’un peu loin, du temps de ma première vie, militaire, où certaines missions touchaient à cet univers. Mais je n’avais jamais été plongé au cœur du sujet. J’ai été bluffé par l’organisation de l’intervention, la hiérarchisation des besoins et l’engagement permanent de tous sur le terrain.

Aviez-vous déjà connu Mayotte pendant votre parcours dans l’Armée ?

CB : Oui, j’y ai passé cinq mois en 1999, au sein d’un détachement de la Légion étrangère. J’ai été abasourdi par l’ampleur des dégâts post-Chido. Visuellement, c’est très choquant. Et pourtant, on a l’habitude des cyclones à La Réunion, mais les infrastructures résistent peut-être mieux ici qu’à Mayotte.

 

Etre volontaire Veoliaforce, c’est porter au-delà de nos frontières une certaine expertise, technique comme comportementale.

 

Vous n’aviez pas encore eu l’occasion de travailler avec les Aquaforces, ces stations mobiles de potabilisation de l’eau conçues par la fondation Veolia pour l’humanitaire…

CB : En effet. Et j’ai été bluffé ! Les Aquaforces, c’est extraordinaire : vous partez d’une eau où vous ne laisseriez pas un animal traîner pour parvenir à une eau que tout le monde peut boire. C’est à la fois d’une grande technicité et tellement facile à déployer. Disposer d’un tel matériel, c’est une source de motivation permanente. On le sent : l’énergie est là, irrigue toute l’équipe, et l’investissement dans la mission est total. On en perd même la notion du temps. Les presque deux semaines de mission sont passées en un claquement de doigts.

C’était votre première expérience de volontariat Veoliaforce ?

CB : Dès que j’ai eu connaissance du programme de mécénat de compétences Veoliaforce, l’an dernier, j’ai postulé auprès de la fondation Veolia. Pour moi, être volontaire, c’est porter au-delà de nos frontières une certaine expertise, technique comme comportementale. A titre plus personnel, c’est aussi une manière de sortir de ma zone de confort. Et après une première mission, je peux vous dire que la rencontre avec les autres volontaires comme avec les personnels de la Croix-Rouge française est extraordinaire. C’est humainement très fort. Je n’oublierai jamais.

Charles Bourdin, volontaire Veoliaforce, Runéo


Charles Bourdin a passé 25 ans dans l’Armée de Terre avant de rejoindre Veolia. Il est responsable du magasin central de Runéo.

Des Aquaforces prépositionnées

La fondation Veolia renforce l'internationalisation de ses actions. Elle lance le développement de hubs internationaux pour faciliter la projection des ressources mises à la disposition des partenaires humanitaires. Cette stratégie a trouvé à s’illustrer après le passage du cyclone Chido à Mayotte. Plusieurs Aquaforces, les unités mobiles de potabilisation de l’eau conçues par la fondation Veolia pour les contextes humanitaires, avaient été acheminées début décembre et stockées au sein des locaux de la PIROI (Plateforme d'Intervention Régionale de l'Océan Indien) de la Croix-Rouge française. Elles ont pu être acheminées rapidement à Mayotte.