Aider les habitants de Sainte-Marie à profiter de l'écotourisme

«En tant que responsable de formation, je me sens très motivée par la mise en place de formations qui favorisent l'autonomie et le développement personnel et collectif des hommes, tout en assurant le développement économique du pays.»
Marie-Pierre Buffard

Sur la côte est de Madagascar, la petite île de Sainte-Marie connaît depuis environ quatre ans un essor économique dû en grande partie au développement de l'écotourisme. En plus de la faune et la flore terrestres très intéressantes, comme sur la Grande Ile, les vacanciers viennent y observer la migration des baleines au large des côtes. Toutefois, pour la plupart des quelque 14 000 habitants, cette évolution récente ne signifie pas encore une amélioration sensible du niveau de vie.
Pêcheurs le matin et agriculteurs l'après-midi, ils ne parviennent pas encore à établir des relations commerciales régulières avec les restaurateurs et hôteliers qui s'établissent le long des côtes. Leur production (fruits et légumes) et leur pêche sont encore considérées trop artisanales par ceux-ci. Autrement dit : trop aléatoires et irrégulières.
À Sainte-Marie, les produits de la terre et de la mer proviennent ainsi encore majoritairement de la Grande Ile.

Améliorer les techniques de conservation

Pour remédier à cet état de fait, et aussi pour encourager les “anciens” à transmettre leur savoir-faire aux jeunes, l'association malgache Crac (Cercle de réflexion et d'action chrétienne) Hasina, qui agit depuis quelques années pour le développement économique et social de l'île, a conçu avec sa partenaire française Aux couleurs de la Terre, créée en 2004 dans la région de Saint-Étienne, un projet d'appui aux pêcheurs. En leur permettant de suivre une formation pointue afin d'améliorer leurs compétences, leurs techniques de pêche et leurs pratiques agricoles, il s'agit de leur donner tous les moyens pour que, à leur tour, ils puissent travailler avec les restaurateurs et bénéficier de l'essor économique de l'île. Les futurs formés approfondiront par exemple les questions liées à la gestion et à la conservation de leurs productions. Par ailleurs, en complément de la mise en place du centre de formation, le projet prévoit l'acquisition de nouveaux équipements pour la pêche (pirogues et filets) et pour l'agriculture (outillages, semences).
Aux côtés de la région Rhône-Alpes et de la mairie de Saint-Étienne, la fondation Veolia a choisi de verser 20 000 euros pour ce projet, afin de financer tous les outillages nécessaires.