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Une mission Veoliaforce sur la gestion des déchets dans l’humanitaire

Avec Médecins Sans Frontières en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda
Une mission Veoliaforce sur la gestion des déchets dans l’humanitaire avec Médecins Sans Frontières en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda

Partenaires dans l’engagement humanitaire, la fondation Veolia et Médecins Sans Frontières (MSF) travaillent sur une meilleure gestion des déchets de l’ONG sur les territoires où elle intervient, notamment en RDC et au Rwanda voisin. L’enjeu est global : une empreinte environnementale améliorée pour des activités vitales.

Une mission Veoliaforce sur la gestion des déchets dans l’humanitaire avec Médecins Sans Frontières en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda

Si l’accès à l’eau et l’assainissement ont très largement nourri le partenariat qui lie la fondation Veolia et Médecins Sans Frontières (MSF) depuis 2015, ils n’épuisent pas le champ des collaborations possibles. L’expertise Veolia sur la gestion des déchets est précieuse pour l’ONG et une récente mission menée en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda l’illustre.

Sur les sites où l’ONG opère des hôpitaux, MSF cherche à identifier des partenaires dans la gestion des déchets. Un binôme constitué de Marine Mudry, référente Watsan au sein de MSF France, et de Valérie Gauthier, volontaire Veoliaforce de la fondation Veolia issue de la branche Recyclage et Valorisation des Déchets (RVD) en Ile-de-France, est parti quinze jours sur le terrain*.

Missionnées une semaine à Goma (RDC), puis une autre semaine à Kigali (Rwanda), elles ont enchaîné les visites de sites et rencontres avec des recycleurs des secteurs formels et informels pour dresser un panorama des solutions à retenir. Parallèlement, une méthodologie destinée aux logisticiens locaux MSF a été affinée pour qu’ils gagnent en autonomie lorsqu’ils auditent la question des déchets.

Et après ? MSF va s’appuyer sur le panorama dressé à l’issue de la mission pour organiser les flux de ses déchets et permettre qu’ils soient pris en charge dans les meilleures conditions possibles. L’enjeu est à la fois sanitaire et environnemental. Organiser le traitement des déchets, c’est, notamment, un enjeu de lutte anti-vectorielle (prolifération des nuisibles, rats, mouches, moustiques, etc.). C’est aussi lutter contre les épidémies et maladies hydriques en protégeant la ressource locale. Le bénéfice attendu touche à la fois à la santé et au bien-être des populations et à l'empreinte environnementale.

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 *Ont également été mobilisés Gérard Kazinguvu (MSF France), Maite Guardiola (MSF Espagne) et Philine Moucheront (HULO).

Hulo, ou la genèse de la mutualisation de la logistique humanitaire

Le secteur humanitaire s’empare du sujet de la gestion de ses déchets via le prisme de la logistique. Née en juin 2021, la coopérative Hulo (HUmanitarian LOgistics) réunit une quinzaine d’organisations humanitaires pour leurs activités dans six pays, principalement africains. Parmi ses missions, l’organisation souhaite une politique commune d’achat et une meilleure gestion des déchets.

« Ce n’est pas indispensable et pourtant être là, faire un peu plus, ça ouvre tellement de perspectives. »
Valérie Gauthier
Veolia RVD Ile-de-France

Comment êtes-vous devenue volontaire Veoliaforce de la fondation Veolia ?

Valérie Gauthier : Je ne suis pas ingénieur, je suis rentrée chez Veolia par le métier QHSE, donc rien à voir avec l’urgence humanitaire ni l’accès à l’eau potable. J’ai d’ailleurs longtemps hésité avant de frapper à la porte de la Fondation. Je croyais qu’on n’avait besoin que d’experts de l’eau. C’était une erreur ! J’ai animé une première formation chez Bioforce, référent du secteur pour former les personnels humanitaires, l’année qui a suivi mon inscription. Puis, lors du stage Veoliaforce en 2023, Médecins Sans Frontières parlait de son empreinte environnementale et un volontaire Veoliaforce racontait sa mission sur la gestion de déchets en Mauritanie. Bref, la fondation Veolia, ce n’est pas que de la WASH, c’est aussi le déchet ! Enfin, façon de parler !

Vous avez passé deux semaines à Goma, Bukavu et Kigali. Quels étaient les attendus de la mission ?

VG : La mission était pilotée par Médecins Sans Frontières avec Marine Mudry pour référente, pour travailler sur la question des déchets de logistique là où l’ONG opère de manière durable. L’enjeu est double : à la fois outiller les logisticiens MSF pour qu’ils puissent faire leur propre audit, et par ailleurs identifier des interlocuteurs de recyclage ou traitement des déchets fiables. Concrètement, nous avons visité un certain nombre de sites de reprise de déchets et rencontré les acteurs potentiels du recyclage en RDC et au Rwanda en passant une semaine dans chaque pays. De quels déchets parle-t-on ? De ce qui ne relève pas du médical mais de ce qui a trait à l’activité logistique de MSF, soit des déchets dangereux tels que des batteries, des huiles usagées ou encore des DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques). On s’est également aperçu, au cours de la mission, que des plastiques, qui ne relevaient pas a priori de notre mission, pouvaient utilement être analysés pour apporter un panorama de solutions le plus complet possible et le plus en adéquation avec les attentes du terrain.

Valérie Gauthier, Directrice de pôle chez Veolia RVD Ile-de-France, a mené une mission avec Médecins Sans Frontières en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda sur la gestion des déchets. Un sujet majeur pour une ONG qui place son empreinte environnementale parmi les exigences incontournables des prochaines années.

« J’ai tenté de proposer une vision pragmatique, de pondérer, d’étalonner… Cela conduit parfois à infirmer des intuitions, à suggérer d’autres regards voire à convaincre. »
Valérie Gauthier
Volontaire Veoliaforce

Qu’est-ce qui vous a surpris dans ce que vous avez vu sur le terrain ?

VG : Ce que j’ai vu en RDC et au Rwanda, c’est un infini talent pour trouver des solutions, une inventivité extraordinaire et une créativité qui ne sont pas toujours aussi répandues sous d’autres latitudes. Alors bien sûr on était là pour tracer les limites à ne pas dépasser, à la fois en termes de sécurité dans le travail et de préservation de l’environnement, mais de l’économie formelle au secteur informel, c’est bouillonnant d’idées. Et puis il faut adapter culturellement son approche : nous avons rencontré un entrepreneur qui faisait dans sa cour pêle-mêle des réchauds de cuisine, moulait des hourdis en béton, réalisait des luminaires en PVC récupéré, et avait mis au point un testeur électrique. “On veut s’en sortir”, nous a-t-il expliqué. On ne peut pas oublier cette dimension quand on parle avec eux.

Comment votre expertise a-t-elle été utilisée ?

VG : C’était un vrai sujet pour moi : être utile, apporter de la valeur ajoutée. En échangeant avec les équipes MSF, il m’a semblé qu’il était intéressant pour eux d’être accompagnés lorsqu’ils confrontaient leur cahier des charges et leurs exigences au terrain. Quand on a l’habitude de voir des tonnes de déchets chaque jour, le regard est différent : on n’est pas facilement choqué, on peut hiérarchiser les priorités par rapport aux limites qu’on s’est fixées et aux autres options disponibles localement. J’ai tenté de proposer une vision pragmatique, de pondérer, d’étalonner… Cela conduit parfois à infirmer des intuitions, à suggérer d’autres regards voire à convaincre. Bref, c’était un peu tout ça ma mission !

Quinze jours après votre retour, quel regard portez-vous sur cette expérience ?

VG : A priori, on pourrait croire que la gestion des déchets dans le secteur humanitaire, c’est tout sauf une priorité. Sauf que non : sauver des vies, ça n’empêche pas d’être sincère dans cette démarche environnementale. Cela m’est apparu très clairement dans mes échanges avec MSF.

De mon côté, ce type de mission est complètement à l’image de notre quotidien professionnel : on pourrait juger que ce n’est pas indispensable et pourtant être là, faire un peu plus, ça ouvre tellement de perspectives.

Une mission Veoliaforce sur la gestion des déchets dans l’humanitaire avec Médecins Sans Frontières en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda