Octobre a marqué le lancement de la Mission Bougainville : un projet de recherche citoyen arrimé à la flotte de la Marine nationale. L’aventure est incarnée par des étudiants de Sorbonne Université embarqués par les militaires français pour réaliser une mesure homogène, participative, continue et planétaire du microbiome océanique.
A l’origine, il y a Plankton Planet, le regroupement de chercheuses et chercheurs issus de la station biologique de Roscoff (Sorbonne Université/CNRS), d’universités américaines du Maine et de Stanford, associés à des marins de la Fondation Tara Océan. L’ambition est alors d’imaginer une nouvelle génération d’instruments de mesure du plancton, peu coûteux, open source et miniaturisés. Pour quel usage ? Etudier la vie invisible des océans. Ce “microbiome”, qui mêle des microorganismes tels que des virus, bactéries, protistes et animaux, contient la majeure partie de la biodiversité marine. Il joue un rôle essentiel dans la régulation de l'écologie de notre planète.
Pour donner corps à cette ambition, Colomban de Vargas, directeur de recherche au CNRS, n’a pas seulement conçu des capteurs “frugaux”, il a également organisé une campagne de collecte d’une rare ambition. En associant la Marine nationale à Sorbonne Université via son Institut de l’Océan, il a posé les bases de la Mission Bougainville. Le dispositif, soutenu par la fondation Veolia, est inédit : installer les capteurs à bord de navires militaires français pour bénéficier de leur présence sur des zones océaniques lointaines et peu fréquentées. Avec le concours de Sorbonne Université, des étudiants en master postulent et sont recrutés pour devenir, pendant un an, officiers de la biodiversité.
Les quatre premiers viennent d’embarquer sur le D’Entrecasteaux et le Champlain, deux bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer de la Marine nationale qui naviguent respectivement dans le Pacifique et l’Océan Indien. Après un mois d’entraînement militaire, ils sont partis sur les traces de la biodiversité marine. De la science en action pour mieux comprendre la régulation du climat.
Une mission inédite par les partenariats constitués
Derrière cette initiative citoyenne, Sorbonne Université, son Institut de l’Océan et la Marine nationale sont soutenus par la Fondation Sorbonne Université, l’Office français de la biodiversité (OFB), Naval Group et la fondation Veolia.
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