Direction la Méditerranée pour la nouvelle mission de Tara Expeditions

450 millions d'habitants vivent sur les zones côtières de la Méditerranée répartis dans 22 pays riverains. Par ses caractéristiques géographiques et climatiques, la Méditerranée abrite aussi près de 8 % de la diversité biologique marine, même si elle ne représente que 0,8 % de la surface de l'Océan. Aujourd'hui ses mégapoles sont saturées - la Méditerranée concentre 30% trafic maritime mondial et les difficultés liés aux pollutions venant de la terre se multiplient, mettant sous pression l'écosystème marin, essentiel pour les populations et pour la vie en général. Parmi ces pollutions, la présence croissante de micro-plastiques dans la mer et sa probable incorporation dans la chaine alimentaire, et donc dans nos assiettes, pose question. Il est donc urgent d'avancer vers des solutions concrètes comme l'assainissement des eaux, la gestion des déchets, l'innovation pour un plastique biodégradable, la promotion du tourisme durable ou la création d'aires marines protégés préconisées depuis des décennies par la convention sur la diversité biologique de l'ONU ainsi que par l'Union européenne.

Volet sensibilisation à la protection marine et...

Cette expédition, la dixième pour Tara depuis 2003, est aussi l'occasion pour Tara Expéditions de promouvoir les efforts d'associations locales et régionales et de sensibiliser le grand public sur les nombreux enjeux environnementaux liés à cette mer quasi fermée. Lors de chaque escale, une exposition itinérante et des films seront partagés avec les publics rencontrés. Des élèves des écoles locales seront quant à eux accueillis à bord du bâtiment. Et, pendant toute la durée de l'expédition, des artistes, embarqués lors des phases de navigation, rendront compte de leurs observations.

...volet scientifique sur l'étude des débris plastique

Parrallèlement, une étude sera menée pour qualifier la nature des fragments de plastique et quantifier leur répartition par taille et masse. Les résultats de cette étude pilotée par l'université du Michigan (USA) et le laboratoire de Villefranche-sur-Mer (CNRS) constitueront la base d'actions pour orienter les décideurs des 22 pays riverains de la Méditerranée vers une meilleure prise en compte du risque pollution. En effet, l'accumulation des débris plastiques dans la nature est l'une des grandes préoccupations environnementales de notre époque alors que peu de choses sont connues sur le devenir des plastiques en mer et leur impact sur la dynamique des écosystèmes. Les résultats de cette étude seont la base d'actions de plaidoyer pour orienter les décideurs des pays riverains vers une meilleure prise en compte de ce type de pollution et devraient également encourager l'innovation industrielle vers des plastiques biodégradables !

La fondation Veolia soutient ce projet en participant aux frais d'échantillonnage, à l'acquisition du matériel scientifique et en contribuant financièrement aux expositions itinérantes, à la réalisation de documentaires et à l'organisation d'un atelier de restitution associant responsables locaux, industriels de l'environnement et acteurs de la société civile lors des escales françaises (Marseille, Nice, Toulon et Monaco).

Le programme a également obtenu le soutien de plusieurs institutions multilatérales comme le MedPAN, la DG environnement de la Commission européenne et la Commission océanographique intergouvernementale (Unesco/COI).

L'Expédition Tara Méditerranée , dirigée par l'Observatoire de Villefranche ( Gaby Gorsky), a inspiré un film réalisé par Noé Sardet et Sharif Mishak et dont Jacques Gamblin assure la narration. Pour visionner ce film baptisé  "Le Plastique Vagabond / Plastic Vagabond" sur la pollution micro-plastique, rendez-vous sur le site Chroniques du plancton/ Plankton Chronicles.