Marlène Cothenet : "J'ai été impressionnée par la résilience de la population."

Ingénieur études et projets Eau, Marlène Cothenet travaille chez Veolia depuis 2012. Elle est responsable de l’unité Etudes et projets au sein d'Eau du Grand-Lyon où elle travaille depuis quatre ans, après une expérience à la direction régionale Centre-Est.

Marlène Cothenet : "J'ai été impressionnée par la résilience de la population."

Vous avez été volontaire pour partir à Beira, au Mozambique pour venir en aide à la population touchée par le passage du cyclone idai. En quoi a consisté cette mission menée avec la Fondation Veolia ?
Marlène Cothenet :
L’objectif était d’apporter de l’eau potable aux plus démunis, à la fois pour subvenir aux besoins primaires de ceux qui avaient tout perdu, et pour tenter d’enrayer l’épidémie de choléra attendue dans cette région où la maladie est déjà endémique.

Vous arrivez sur place en tant que volontaire Veoliaforce pour travailler avec une ONG partenaire : Solidarités International. Quelles sont les premières priorités ?
MC : Notre objectif était d’identifier les lieux où déployer deux Aquaforce 2 000, les stations mobiles de potabilisation de l’eau conçues par la Fondation Veolia. C’était d’autant plus difficile que les besoins n’étaient pas évidents à estimer, la population étant encore en mouvement (premiers retours dans les maisons partiellement détruites en milieu urbain, arrivées dans des camps après avoir quitté les campagnes dévastées...) Avec mon binôme, Romain Thémereau, autre volontaire Veoliaforce, nous avons donc passé quelques jours à sillonner la région avant d’arriver au village de Tica-Muda, à 60 km de Beira, où un camp de déplacés avait été installé. La première Aquaforce 2 000 y a été déployée. La seconde le sera dans un quartier de Beira particulièrement touché par le choléra, à Maraza.

Comment les Mozambicains perçoivent-ils ces nouveaux venus de l’étranger ?
MC : Dans les zones où nous sommes intervenus, les Mozambicains ont bien accueilli les intervenants extérieurs. J’ai été impressionnée par la résilience de la population. A Beira, la mobilisation a été très rapide pour commencer à reconstruire, réparer les toits ou encore nettoyer les rues. La situation est plus difficile pour ceux qui vivent en milieu rural : ils ont perdu leur maison mais aussi les cultures agricoles qui étaient leur moyen de subsistance. Les témoignages sont assez poignants.

L’eau produite au moyen d’équipements peu connus est-elle bien accueillie ?

MC : Dans les camps, les Mozambicains étaient preneurs avant même que l’eau ne soit prête. Et puis nous avons eu la visite d’un ministre qui, comme nous, a bu l’eau issue des Aquaforces. Ça rassure !

Comment communiquiez-vous avec la population lusophone ?
MC : Je parlais… Portugol ! Un peu d’Espagnol et beaucoup de système D et l’aide de Mozambicains anglophones pour traduire.

Quand quel état revient-on de trois semaines en situation d'urgence humanitaire ?
MC :
On revient vite à son rythme quotidien avec, naturellement, un sentiment de décalage les premiers temps. Les journées sur place sont intenses avec un contexte d’urgence et de survie très éloigné de notre confort français.

Propos recueillis par la Fondation Veolia.