Les populations locales, acteurs de la protection de la biodiversité

Des étudiants en agronomie appuient la création de pépinières pour enrayer la surexploitation forestière et préserver la biodiversité avec les habitants du Parc national du Limpopo au Mozambique.

Environnement et Biodiversité

Lieu
Parc national du Limpopo, Mozambique

Parrain
Alexandre Maillot

Dotation
Dotation : 4 000 € (Édition 2011 du Prix de la solidarité étudiante) au Comité du 28/06/2011

Porteur du projet

Istom Student Environmental Expertise (ISEE)

Créé en 2001 sur près d'un million d'hectares, le Parc national du Limpopo abrite une exceptionnelle biodiversité et constitue une ressource importante pour plus de 100 000 personnes. Les années de guerre civile et la surexploitation des ressources arboricoles par les populations locales, pour satisfaire leurs besoins alimentaires (fruits), énergétiques (chauffage) et matériels (construction), ont mis en danger la pérennité de cette aire protégée.

L'Agence Française de Développement (AFD) soutient depuis 2006 un programme d'appui aux communautés qui vivent au sein du Parc pour lutter contre la pauvreté et renforcer la sécurité alimentaire, tout en préservant la biodiversité. Mis en place par le personnel du Parc, le programme englobe plusieurs actions, dont la réalisation de deux pépinières dans la zone « tampon » : la frontière entre la zone centrale du Parc, protégée de toutes activités humaines, et la zone périphérique où vivent les populations locales.

Un projet fondateur pour une association d'intérêt général

L'association Istom Student Environmental Expertise (ISEE) apporte ses compétences à l'AFD et au Parc national du Limpopo pour réaliser une pépinière pilote dans l'un des villages de la zone « tampon », choisi en raison de la motivation et de l'implication de ses habitants.

Ce projet s'inscrit dans le cadre des études des étudiants ingénieurs en agronomie de l'Istom (Ecole supérieure d'agro développement international basée à Cergy-Pontoise), leur permettant d'approfondir leurs connaissances théoriques sur le terrain. Il constitue le projet fondateur de l'ISEE, créée en 2010 pour mettre à la disposition de projets d'intérêt général les compétences et l'expertise de ses membres. Ceux-ci ont tous eu précédemment une expérience sur un projet de développement à l'international.

Un projet pilote pour faire évoluer les systèmes agraires

Le projet se décompose en sept étapes pendant près d'un semestre, dont neuf semaines sur le terrain, allant de la collecte d'informations au bilan avec les gestionnaires du parc et l'AFD, en passant par l'étude du milieu, mais aussi par une enquête auprès des populations, la formation des villageois et la mise en place de la pépinière. Trois étudiants mozambicains de l'Université agronomique de Maputo, en stage dans le parc, sont associés au groupe d'étudiants français pendant l'étude préalable, permettant ainsi un échange entre universités partageant une même spécialité. L'enquête auprès des villageois et des personnes ressources (dont le responsable technique du programme) vise à recenser les espèces prélevées par les populations ainsi que leurs utilisations et comprendre l'organisation sociale des villages afin de déterminer le mode de gestion de la pépinière le plus approprié. Des « vulgarisateurs », villageois qui gèreront par la suite la pépinière, sont formés et participent à la mise en place du projet. De retour en France, les étudiants effectuent un suivi de la bonne continuation du projet et rédigent des recommandations ainsi qu'un bilan complet pour les gestionnaires du parc et l'AFD.

La mise en place d'une pépinière pilote est une étape indispensable au processus d'évolution des systèmes agraires vers un système agroforestier. Ce dernier allie conservation de la biodiversité (activité de reboisement, conservation de la fertilité des sols, diminution de l'exploitation des ressources du Parc...) et développement socio-économique des populations (création d'activités génératrices de revenus, meilleur accès aux ressources).

Le jury du « Prix de la solidarité étudiante » a été particulièrement sensible à la pertinence du projet qui, au delà du seul développement économique et de la protection de la biodiversité, intègre les populations locales de l'amont (études préalables) à l'aval (gestion et suivi).

Le parrain du projet, Alexandre Maillot, responsable de zone à Veolia Eau en Ile de France, a conseillé les étudiants dans l'élaboration du dossier et suit l'évolution du projet.

Retrouvez le reportage de Ma Chaîne Etudiante sur le Prix de la solidarité étudiante 2011 sur la chaîne YouTube de la fondation Veolia.