Des femmes burkinabés tissent des acccessoires de mode pour développer un artisanat rémunérateur

En proposant à des femmes burkinabés de réaliser des accessoires de mode, Initiatives de Développement Stratégique (IDS) promeut une activité génératrice de revenus. Les habitantes de Ouagadougou se forment, accèdent à un métier d’artisan et participent au développement des quartiers. Avec l’objectif, parallèle, de rendre l’activité non toxique pour l’environnement.

Humanitaire et Développement

Lieu
Ouagadougou, Burkina Faso

Parrain
Boris Efremenko

Dotations
20 000 € au Comité du 04/02/2015
21 000 € au Comité du 04/04/2016
35 000 € au Comité du 26/04/2017
10 000 € au Comité du 28/11/2018
5 000 € au Comité du 16/03/2020

Porteur du projet

Initiatives de Développement Stratégique dit Pagabags

« Le soutien de la fondation Veolia a permis à Pagabags de passer du statut de “projet de développement” à celui d’“entreprise sociale et solidaire”, soit une structure viable financièrement. » Boris Efremenko

Initiatives de Développement Stratégique (IDS) est une ONG de solidarité et de coopération internationale. Elle initie, accompagne et met en œuvre des projets de terrain. Elle réalise des diagnostics et des études, organise et conçoit des formations et des outils pédagogiques. Positionné comme un catalyseur social, IDS facilite les rencontres, les coopérations et les alliances dans la mise en place de programmes de lutte contre la pauvreté et la création d'activités génératrices d'emplois impliquant la participation de toutes les parties prenantes à l'échelle d'une économie locale.

Des pagnes en plastique issus des ordures ménagères

En 2011, IDS repère, à Bobo Dioulasso dans l’ouest du Burkina Faso, une association qui fabrique des pagnes en sachets plastiques récupérés. Elle va transposer cette expérience de recyclage à Ouagadougou, où elle travaille depuis plusieurs années sur la gestion des ordures ménagères. Le programme consiste à organiser la coopération entre ramasseuses d'ordures, tisserandes, couturières et artisans locaux qui créent des tissus à partir de plastiques récupérés.

Du travail… et une mutuelle !

Pagabags n’oublie pas de veiller au bien-être des couturières. Début 2017, l’association a relevé un nouveau défi en permettant à une quarantaine de femmes burkinabés d’accéder à une mutuelle de santé. La fondation Veolia a d’ailleurs renouvelé son soutien au printemps 2017 pour que cette initiative soit poursuivie. L’ONG a également envisagé la création d’un fonds pour financer, via du microcrédit, les projets individuels des femmes de l'association. IDS ne bride pas son ambition…

Lancé en 2012, le projet permet à des femmes, qui assuraient déjà une partie de la collecte des ordures ménagères sans en tirer un revenu suffisant, de travailler le plastique. Elles réalisent des sacs et des bijoux en matières recyclées. Les objets confectionnés sont uniques et issus d’un circuit de production solidaire et équitable avec, en ligne de mire, une commercialisation à l’international.

Former les femmes burkinabés à la gestion commerciale

L'année de lancement du projet a permis de vérifier les attentes des parties prenantes et la faisabilité technique et économique du projet en créant des premiers modèles de sacs à partir de cahiers des charges précises. Puis, en septembre 2013, PagaBags a vu le jour sous la forme d’une entreprise sociale et solidaire qui accompagne les activités « du sud » (production) dans leur professionnalisation et organise les activités « du nord » (commercialisation) dans leur développement commercial et leur visibilité.

Le soutien de la Fondation, octroyé en 2015, a permis à PagaBags d'acquérir du matériel (charrettes de collecte des plastiques, machines à tisser, machines à coudre) et de financer la formation de gestion commerciale des femmes burkinabés (suivi d'un cahier des charges, suivi des commandes, gestion des comptes, etc.).

Une professionnalisation des métiers

En 2016, l’accompagnement renouvelé de la Fondation a conduit à professionnaliser l’activité des différents acteurs en présence. Des sessions de formation sur la vie associative et professionnelle ont été proposées, des outils de gestion et de management ont été mis en place et les coupeuses de sacs plastiques se sont formées au tissage des textiles. Cette même année, Pagabags annonçait l’embauche d’une personne pour superviser la communication de l’entreprise et la conception d’outils marketing de prospection.

Pivot de l’activité après l’interdiction des sacs en plastique

En 2018, après quelques années d’activité, Pagabags doit faire évoluer son modèle. Le Burkina Faso a interdit les sachets plastiques en 2015, condamnant de facto la production des sacs et bijoux telle qu’elle était pratiquée par l’ONG jusqu’à présent. Une nouvelle stratégie a été définie pour poursuivre le développement économique amorcé : Pagabags adopte un tissage 100 % coton et recourt désormais à des teintures végétales à base de plantes avec le soutien de la fondation Veolia.

L’accompagnement se poursuit en 2020 avec l’objectif de lutter contre les pollutions toxiques liées aux effluents de la teinture artisanale. Concrètement, il s’agit de former les artisanes, tisserandes et teinturiers, à la teinture biologique certifiée en les accompagnant dans la complète maîtrise de la technique. Une nouvelle ligne de coloris bio pourrait également voir le jour : l’idée sous-jacente est de se positionner sur une niche sur le marché grâce au label Bio. Promouvoir des produits de qualité, c’est non seulement préserver la santé des artisans mais également éviter que des produits chimiques toxiques viennent polluer les nappes phréatiques par l'évacuation, dans la cour des teinturiers, des eaux usées. En adoptant des techniques de teinture bio, la filière de textile artisanal participera à améliorer l’environnement direct des populations locales.

La fondation Veolia soutient cette évolution pour que les femmes burkinabés poursuivent une activité dans le respect des exigences écologiques.