La Voûte nubienne pour construire des toitures très "développement durable"

Pour aider les villageois du Burkina Faso à se construire des maisons peu chères et bien isolées de la chaleur et du bruit, un entrepreneur français en maçonnerie leur apporte une technique ancestrale connue... dans les régions du haut Nil.

Social et emploi

Lieu
Burkina Faso, Burkina Faso

Parrain
Cyril Roger-Lacan

Dotation
64 000 € au Comité du 22/05/2007

  Porteur du projet La Voûte nubienne

«  La démarche de la voûte nubienne est toute empreinte des notions du développement durable. Il s'agit de diffuser une technique de construction écologique adaptée au pays, de créer des emplois et un marché local.»

. »

Cyril Roger-Lacan

Traditionnellement, les villageois d'Afrique de l'Ouest fabriquent leurs toits à partir de charpentes en bois. Depuis quelques années, l'importante croissance démographique et la régression de la forêt les ont amenés à se tourner vers l'achat de tôles et de chevrons équarris pour réaliser leurs toitures. Une solution assez désastreuse : ces matériaux doivent être importés et reviennent donc très cher aux futurs propriétaires ; par ailleurs, ils offrent une isolation thermique et acoustique exécrable, sans parler de leur esthétique...

Pour améliorer cette situation, Thomas Granier, un entrepreneur en maçonnerie originaire de Ganges, dans l'Hérault, a eu l'idée d'importer au Sahel une technique ancestrale connue parmi les populations du haut Nil (sud du Soudan et Éthiopie).
La technique de la voûte nubienne n'utilise que de la terre crue comme matière première, mais elle demande l'apprentissage de savoir-faire spécifiques : fabrication de mortier et de briques séchées au soleil.

Transmission de savoir-faire

Fondée à Ganges en 2000, l'association du même nom, La Voûte nubienne, a déjà construit quelque deux cents voûtes dans une quarantaine de villages du Burkina Faso et du Mali. Mieux, elle a transmis ce savoir-faire à 46 maçons : parmi eux, 43 petits entrepreneurs dirigent à leur tour des chantiers et emploient au total 70 apprentis.

Soutenue par le ministère français des Affaires étrangères, cette solution présente tellement d'avantages que l'expert mandaté par le ministère conseille lui-même de la démultiplier. Elle permet en effet de construire des maisons où il fait bon vivre (et au frais) à des coûts bien moindres que ceux des constructions actuelles et elle procure du travail à de nombreuses personnes.

Pour aider Thomas Granier à poursuivre son action, la fondation Veolia a choisi de soutenir cette initiative par le biais d'une aide de 32 000 euros par an sur deux ans.