Développer les systèmes d'assainissement pour protéger les ressources en eau de la Havane

Le bassin versant du rio Ariguanabo couvre 300 km2 dans la province de La Havane, à l'ouest de la capitale. La protection environnementale de cette zone rurale, où vivent près de 90 000 personnes, est essentielle.En effet, les limites du bassin de l'Ariguanabo coïncident pratiquement avec celles de la nappe souterraine qui alimente en eau plus de 280 000 habitants des quartiers ouest de La Havane. Mais une station d'épuration défectueuse et un système de canalisation inachevé menacent la qualité de l'eau dans la région et, par conséquent, dans une partie de la capitale.

Humanitaire et Développement

Lieu
Province de la Havane, Cuba

Marraine
Dora Volpert-Boucher

Dotation
150 000 € au Conseil d’administration du 15/03/2010

Porteur du projet

SIAAP (Syndicat interdépartemental d'assainissement de l'agglomération parisienne)

Les analyses systématiques effectuées dans le río Ariguanabo montrent une augmentation significative des paramètres bactériologiques (dénombrement des bactéries coliformes).

Pour pallier cette situation inquiétante, l'Institut National des Ressources Hydrauliques de Cuba (I.N.R.H.) a élaboré un projet de restauration et de développement des systèmes d'assainissement, qui existent dans cette zone mais sont aujourd'hui défaillants.

Trois étapes pour créer un système efficace d'assainissement

La solution proposée se décompose en trois étapes. En premier lieu, remettre en état de fonctionnement la station d'épuration de Béjucal, petite ville de 26 000 habitants au sud-ouest de la Havane. Mise en service en 1968, cette station traitait les eaux usées de la commune de Béjucal avant de les rejeter dans le rio Govéa, affluent du rio Ariguanabo. La station a cessé de fonctionner dans les années 90 après des pannes répétées des pompes qui n'ont pas été réparées, faute de pièces de rechange.
Les eaux usées ont alors été directement déversées dans le rio Govéa, sans pratiquement aucun traitement préalable. Toujours entretenu, le génie civil de la station demeure en très bon état mais le laboratoire doit être reconstruit et pourvu en matériel d'analyse et de mesure. Tous les équipements électromécaniques doivent être changés (pompes de relèvement, pompe à boues...).

Deuxième étape du projet : réaliser la collecte des eaux usées à Las Margaritas.
Cette commune rurale de 5 000 habitants, à l'ouest de la Havane, bénéficie d'un assainissement partiel des eaux usées, d'une part par des fosses septiques et d'autre part par des caniveaux, pratiquement à ciel ouvert, quise déversent directement dans le rio Ariguanabo. Un précédent programme « gouvernemental » a permis de collecter les eaux usées d'un quartier de 3 000 habitants mais le système de canalisation mis en place reste inachevé. Le projet prévoit de collecter les eaux usées de 2000 habitants supplémentaires, une fois les canalisations terminées et le poste de pompage équipé.

Dernière étape : constituer un réseau de mesures d'alerte en temps réel. Il déclenchera automatiquement l'alarme sur le bassin pour maîtriser les conséquences des inondations, provoquées par des événements météorologiques exceptionnels.
Est aussi programmée la création d'un système automatisé de mesures et de transmission de l'information nécessaires pour garantir la gestion et l'exploitation des ressources hydrauliques du bassin d'Ariguanabo.

Un projet d'envergure dans le domaine de l'assainissement

Devant l'ampleur du projet, l'I.N.R.H. a sollicité l'aide technique et financière du SIAAP (Syndicat Interdépartemental d'Assainissement de l'Agglomération Parisienne), son partenaire depuis plus de dix ans dans la réfection et l'équipement d'ouvrages d'assainissement.

Le SIAAP et la fondation Veolia assument ensemble le financement du projet. Sur un total estimé de 300 000 euros, la fondation Veolia s'est engagée à verser 150 000 euros, sur une durée de trois ans minimum. L'association Cuba Coopération, opérateur de projets de développement à Cuba et partenaire de longue date du SIAAP suivra la mise en œuvre des décisions des donateurs sur le terrain.

Des missions de volontaires Veoliaforce à Cuba vont permettre d'affiner les coûts des projets Béjucal et Las Margaritas. L'installation des appareils de mesure et la gestion des données en temps réel demandent, quant à elles, des études plus approfondies.